Opinion
Nicolas Conquer à propos de Trump : « Son approche pragmatique des relations internationales a permis de stabiliser plusieurs régions en proie à des conflits interminables »

Nicolas Conquer, porte-parole de Republicans Overseas France.
Photo: DR
ENTRETIEN – Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump est présent sur tous les fronts internationaux. Que ce soit en Ukraine, à Gaza, dans la région du Cachemire et en Asie du Sud-Est, le président américain joue les pacificateurs et tente d’imposer son autorité à sa manière.
Nicolas Conquer est porte-parole de Republicans Overseas France. Selon lui, le président américain mériterait le prix Nobel de la paix.
Epoch Times : Huit mois après sa deuxième élection, peut-on dire que Donald Trump dispose déjà d’un bilan en termes de politique étrangère ?
Nicolas Conquer : Donald Trump s’est imposé de manière déterminante dans la résolution de guerres. Je rappelle qu’outre sa promesse de mettre un terme à la guerre en Ukraine, il est intervenu dans au moins six autres conflits depuis son retour à la Maison-Blanche.
Son approche pragmatique des relations internationales a permis de stabiliser plusieurs régions en proie à des conflits interminables. Je pense notamment à l’Asie centrale avec l’apaisement des tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ou encore à l’Afrique avec la fin des affrontements entre la RDC et le M23.
Et tout le génie de Donald Trump est d’être en mesure de régler des conflits sans être dans une logique interventionniste.
Jusqu’à présent, on peut donc aisément affirmer qu’il dispose d’un bilan positif en la matière et qu’il n’a pas à en rougir.
Il a déclaré à plusieurs reprises vouloir recevoir le prix Nobel de la paix. Pour vous, il serait logique que le président américain se voit offrir ce très prestigieux prix ?
Quel leader politique ou organisation a le plus œuvré pour la paix ces derniers temps ? Je pense que c’est véritablement Donald Trump.
Par ailleurs, je crois que s’il agit de la sorte, ce n’est pas par intérêt ou par volonté de collectionner une série de trophées. Il a à cœur de venir en aide aux victimes de ces conflits.
Je rappelle également que lors du premier mandat de Donald Trump, nous vivions dans un monde plus sûr. Ensuite, Joe Biden est arrivé, et plusieurs États et groupes terroristes, profitant du faible leadership du Démocrate, se sont renforcés. Maintenant que l’homme d’affaires new-yorkais est de retour, le monde est redevenu stable.
Il a aussi réussi là où tout le monde avait jusqu’à présent échoué : ramener Poutine à la table des négociations.
Le prix Nobel de la paix lui revient donc de droit. Il le mérite plus que Barack Obama qui, en son temps, l’avait reçu en raison de sa personnalité et non de ses accomplissements.
Donald Trump le mérite d’autant plus qu’il sacrifie son capital politique pour résoudre des conflits. Des voix dans son propre camp estiment qu’il consacre trop d’énergie à la politique internationale.
En même temps, sur le dossier ukrainien, les discussions avec les Russes semblent avancer difficilement. « Toutes les conversations que j’ai avec lui [Vladimir Poutine] sont de bonnes conversations, malheureusement le jour suivant une bombe est larguée sur Kiev ou ailleurs et cela me met en colère », a-t-il lancé, il y a quelques jours. Il a d’ailleurs menacé Moscou de guerre économique ce mardi. Donald Trump peut-il débloquer la situation face à un Vladimir Poutine apparemment décidé à poursuivre la guerre ?
Le leader russe a le temps long qui joue en sa faveur. Donald Trump est, quant à lui, soumis à d’autres contraintes. Il doit notamment obtenir rapidement des résultats en vue des élections de mi-mandat.
Mais encore une fois, il a ramené Poutine à la table des négociations lors du sommet d’Anchorage. Maintenant, pour que les choses avancent, il faut que les rencontres tripartites aient lieu.
Il est regrettable que l’organisation de ces rencontres tarde. Il faut, comme va certainement le faire le président Trump, contraindre Vladimir Poutine, notamment par le biais des sanctions économiques. Mais pour que ces sanctions aient une réelle portée, les Européens doivent agir de concert avec le président américain et ne pas se contenter de petites sanctions.
Vladimir Poutine n’est-il pas en train de duper Donald Trump ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Cependant, je note qu’au sein du Parti républicain, il y a une recrudescence du soutien en faveur de l’Ukraine. Il y a une prise en compte de la tournure du conflit et la Première dame, Melania Trump, a joué un rôle majeur en adressant une lettre à Poutine sur les enfants ukrainiens kidnappés.
Maintenant, Donald Trump hérite d’une situation dont il n’est pas responsable et dont il ne peut se désengager. Je pense qu’il va parvenir à mobiliser l’UE pour contraindre Poutine à arrêter la guerre.
Comment l’électorat républicain réagit-il à la politique étrangère de Donald Trump ? Est-il satisfait ?
Il y a une frange de la base « MAGA » qui est opposée, par principe, aux interventions extérieures, même quand il s’agit de prêter main forte aux alliés historiques des États-Unis et qu’il n’y pas de troupes déployées. Nous l’avons vu à l’occasion de l’opération Midnight Hammer en Iran au mois de juin. Elle interprète cela comme un retour aux mauvaises habitudes des néo-conservateurs des années 2000.
Mais de manière générale, s’il y a parfois des inquiétudes, l’électorat républicain est vite rassuré et reste soudé derrière Donald Trump.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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