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Migrants

« Non-respect des droits humains » : six associations d’aide aux migrants engagent une action en justice contre l’État

Six associations portent plainte contre l’État, dénonçant « le non-respect des droits humains » dont seraient victimes plus de 2000 migrants, contraints de survivre dans des campements précaires autour de Dunkerque (Nord), alors qu’ils rêvent d’Angleterre.

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Gravelines, 27 septembre 2025 : Des embarcations de passeurs avec des migrants tentent de traverser la Manche.

Photo: SAMEER AL-DOUMY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

À travers une action en justice, leurs représentants réclament des mesures immédiates pour faire cesser, selon eux, ces atteintes aux libertés fondamentales.

Refugee Women’s Centre, Médecins du Monde, Utopia 56, Roots, Salam et Human Rights Observers annoncent avoir déposé, mardi, une requête en référé liberté devant le tribunal administratif de Lille.

Des conditions de vie jugées « indignes »

Les associations demandent au juge de « constater l’atteinte grave et illégale aux libertés fondamentales commise par l’administration » envers les migrants dans le Dunkerquois et exhortent l’État à prendre « des mesures immédiates et pérennes ». Dans leur communiqué commun, elles dénoncent les conditions de vie « indignes » subies par les hommes, les femmes et les enfants, évoquant un dénuement total : absence d’accès à l’hygiène, à l’alimentation, aux soins, à l’hébergement et à l’information.

Les signataires exigent que l’État garantisse, a minima, l’accès à l’eau, à l’hygiène, à l’assainissement, des distributions alimentaires, un accès à l’électricité, et le développement de l’offre d’accès aux soins de droit commun.

« L’urgence est là, sous nos yeux »

« L’urgence est là, sous nos yeux », alerte Diane Leon, coordinatrice du programme Nord Littoral de Médecins du Monde, qui décrit des « conditions de vie inhumaines » dans les campements du littoral. « En abandonnant ces personnes, l’État les met en danger et choisit de les rendre malades », poursuit-elle. Mathilde Bequaert, de Refugee Women’s Centre, déplore également l’explosion de la population présente sur ces sites : « Le nombre de personnes exilées sur les campements informels du Dunkerquois a explosé, passant d’une moyenne de 750 à plus de 2000 en 2025, avec de plus en plus de femmes et d’enfants. Mais nos moyens n’ont pas augmenté proportionnellement ».

Justice saisie, précédents à Calais

En 2017, onze associations avaient déjà mené une action similaire, concernant les campements de migrants de Calais. À l’époque, le tribunal administratif de Lille avait ordonné à l’État et aux collectivités locales de prendre des mesures d’aide, notamment par la mise en place de points d’eau et de sanitaires ; une décision validée plus tard par le Conseil d’État. En juin de cette année, en revanche, la justice administrative a rejeté un référé de trois associations demandant l’amélioration du ramassage des déchets autour de Calais, une requête de fond restant à examiner.