Notre-Dame de Paris: un nouveau coq « aux ailes de feu », qui « rappelle que la cathédrale peut renaître de ses cendres tel le phénix »

Par Vincent Solacroup
16 décembre 2023 17:35 Mis à jour: 16 décembre 2023 19:33

Le coq a retrouvé samedi sa place au sommet de Notre-Dame de Paris, un nouveau symbole fort pour la cathédrale ravagée par les flammes en 2019 et qui doit rouvrir dans moins d’un an.

Cette pièce emblématique a été bénie au sol dans l’après-midi par l’archevêque de Paris, Monseigneur Laurent Ulrich. Puis elle a été acheminée avec une grue jusqu’au sommet de la flèche, à 96 mètres de hauteur, sous le soleil de la capitale, a constaté l’AFP.

L’archevêque de Paris Laurent Ulrich bénit le nouveau coq doré contenant des reliques avant son installation au sommet de la flèche de la cathédrale Notre-Dame, le 16 décembre 2023. (Photo THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)

Il s’agit d’un nouveau coq doré, dessiné par l’architecte en chef des monuments historiques français Philippe Villeneuve. Le précédent fut trop abîmé lors de l’incendie qui a ravagé le 15 avril 2019 le monument associé dans le monde à Paris, au même titre que la Tour Eiffel. « Ému », Philippe Villeneuve a décrit ce nouveau coq « aux ailes de feu », qui « rappelle que la cathédrale peut renaître de ses cendres tel le phénix ».

Des reliques rescapées de l’incendie

Dans le christianisme, le coq symbolise le retour de la lumière après la nuit. C’est pourquoi un coq métallique trône au sommet de nombreuses églises catholiques en Europe occidentale : c’est un symbole de vigilance et d’activité. Mais ce gallinacé, qui est un des emblèmes de la France, est cher aux Français. On le retrouve sur le maillot des équipes nationales de football et de rugby par exemple.

Ce nouveau coq de la cathédrale contient des reliques sauvées de l’incendie, précieuses aux catholiques. Et un autre tube scellé y a été placé, avec les noms de près de 2000 personnes impliquées dans la reconstruction de la cathédrale. C’est « une aventure humaine sans équivalent », a salué Philippe Jost, qui dirige l’établissement public chargé du chantier.

L’ancien coq, posé en 1859 et restauré en 1935, avait été retrouvé cabossé mais entier parmi les décombres de Notre-Dame au lendemain de l’incendie. Le nouveau, dessiné par l’architecte en chef des monuments historiques français Philippe Villeneuve, sera posé à 96 mètres de hauteur. L’ancien coq contenait des reliques qui ont été elles aussi retrouvées intactes, protégées par le cuivre qui n’avait pas fondu. Ce sont elles qui seront transférées.

Dans la foi catholique, « les reliques des saints rappellent leur réalité historique », souligne le diocèse. Elles symbolisent aussi « l’intercession de ceux que les chrétiens croient vivants dans la vie éternelle » et qui « veillent » donc sur Paris depuis le sommet de la flèche.

Polémique autour des vitraux contemporains voulus par Emmanuel Macron

Le 8 décembre, le président Emmanuel Macron s’y était rendu, un an jour pour jour avant la réouverture prévue de la cathédrale, à laquelle il entend inviter le pape François. Le président de la République y avait notamment annoncé que l’ancien coq allait prendre place dans « un musée de l’œuvre de Notre-Dame de Paris », qui doit voir le jour à proximité, sur l’île de la Cité.

Emmanuel Macron a annoncé ce jour-là que des vitraux contemporains seraient réalisés pour porter « la marque du XXIe siècle » à Notre-Dame de Paris après l’incendie de 2019, un an jour pour jour avant la réouverture prévue de la cathédrale.

Dans une interview accordée à Epoch Times, Didier Rykner apporte des précisions quant à cette déclaration, rappelant que « l’archevêque de Paris et le clergé voulaient depuis très longtemps faire des vitraux contemporains », mais que, c’est le président lui-même, qui « a demandé à l’archevêque de lui envoyer une lettre, pour pouvoir dire que c’est l’archevêque qui le demandait… alors, qu’en fait c’est une volonté commune ! »

L’incendie spectaculaire survenu en 2019 dans ce chef-d’œuvre de l’art gothique et la chute de la flèche en direct sur les chaînes d’info et les réseaux sociaux avaient suscité une émotion planétaire. Et un élan de solidarité tout aussi conséquent : 848 millions d’euros de dons ont ainsi afflué du monde entier, finançant la restauration de la cathédrale.

Le mois de décembre a été décisif dans les avancées sur le chantier de Notre-Dame. Le 6 décembre, la cathédrale avait retrouvé sa croix, apposée au sommet de sa flèche, dont on distingue la silhouette derrière les échafaudages.

Un dispositif anti-incendie inédit

L’étape suivante est celle de la couverture en plomb de la flèche, une matière qui suscite de nombreux débats, mais Philippe Jost s’est voulu récemment rassurant devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale qui l’auditionnait.

Il a ainsi expliqué que « le nuage de plomb consécutif à l’incendie, qui a suscité une vive polémique et des plaintes de riverains, n’a pas induit de manière visible de contamination ». Il ajoute qu’un dispositif inédit et « expérimental de traitement des eaux de ruissellement » a été déployé « afin de mettre en place un système pérenne le plus adapté ».

Pendant les JO de Paris à l’été 2024 (26 juillet-11 août), la flèche et la silhouette familière de Notre-Dame, pour l’heure enserrées d’échafaudages et flanquées de grues, sont espérées. Enfin, M. Jost a promis un système anti-incendie novateur dans la cathédrale. Quatre ans et demi après le sinistre, la piste accidentelle reste privilégiée.

À sa réouverture, fixée le 8 décembre 2024, Notre-Dame de Paris doit être en mesure d’accueillir 14 millions de visiteurs, soit deux millions de plus qu’avant l’incendie.

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