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Le nouveau chef de la ville portuaire de Tianjin face à un avenir incertain

septembre 17, 2016 15:15, Last Updated: septembre 17, 2016 15:15
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En l’espace de quelques mois plusieurs hauts cadres politiques de Tianjin, une ville portuaire dynamique du nord-est de la Chine, ont récemment été démis de leurs fonctions. Un nouveau leader vient d’être nommé dans cette ville chinoise de premier plan, mais ses perspectives de carrière — autrefois assez prévisibles— sont devenues très vagues étant donné le climat politique actuel.

Le 13 septembre dernier, la presse officielle chinoise annonçait la nomination de Li Hongzhong, en tant que secrétaire du Parti communiste à Tianjin. Avant cette nomination, Li Hongzhong, 60 ans, était le patron de la province de Hubei en Chine centrale. Huang Xingguo, le prédécesseur de Li, avait été arrêté trois jours plus tôt pour « violations graves de la discipline du Parti », terme généralement synonyme de corruption.

Dans le contexte politique habituel, l’avenir politique de Li serait brillant. Le leader du Parti à Tianjin rejoint généralement le Politburo, un corps exécutif puissant composé de 25 membres d’élites. En outre, le 19e Congrès du Parti, un conclave politique important au cours duquel des changements majeurs de leadership sont entérinés, est prévu pour l’année prochaine.

Mais tout ne suit pas un schéma préétabli dans le régime chinois. Sous la direction du chef du Parti Xi Jinping, ceux qui sont associés à son rival politique et ancien patron du Parti Jiang Zemin, sont souvent mis à l’écart, même s’ils font publiquement des gestes d’allégeance à Xi.

Plus tôt cette année, Li Hongzhong a été l’un des premiers dirigeants provinciaux à clamer publiquement que Xi Jinping est le « leader principal ». Mais sa prompte « allégeance » ne serait pas signe de loyauté ni d’obéissance authentique.

Dans une interview qu’il a accordée à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times, Huang Jinqiu, un écrivain dissident et membre de l’organisation à but non-lucratif (Independent Chinese PEN Center), qui regroupe des auteurs en faveur de la liberté d’expression, a déclaré que Li Hongzhong est devenu un patron provincial sous l’égide de Jiang Zemin. Mais après la prise de pouvoir de Xi Jinping en 2012, Li a semble-t-il retourné sa veste et la province de Hubei s’est vue suivre vigoureusement la direction et les instructions du Parti Central.

En règle générale, les fonctionnaires ayant profité du système de corruption entretenu par Jiang offrent une résistance ouverte ou passive à la gouvernance de Xi, qui promeut les fonctionnaires honnêtes et les cadres disciplinés.

Une opposition catégorique au pouvoir de Xi peut complètement saper la carrière politique d’un fonctionnaire. Zhang Chunxian, l’ancien secrétaire du Parti de la province du Xinjiang et fidèle de Jiang, a rejeté l’opportunité de s’aligner avec Xi Jinping en mars dernier. En outre il est également soupçonné d’avoir été le commanditaire d’une lettre appelant à la démission de Xi. Il a été mis au placard en août. Si Zhang était resté chef du Parti dans le Xinjiang, il aurait pu conserver son siège du Politburo après le 19ème Congrès du Parti.

Xi n’a cependant pas la possibilité de purger l’ensemble des fonctionnaires affiliés à Jiang. Il doit encore composer avec ceux qui « peuvent sentir que le vent a tourné et se révèlent capables de suivre la marche du Parti central », explique Huang. Ce dernier qui a passé huit années en prison pour ses travaux, est l’auteur de centaines d’essais d’analyse politique sur le communisme chinois.

Toutefois, Li Hongzhong n’a pas échappé à toutes ses responsabilités, parce que « sous l’ère anti-corruption de Xi Jinping et Wang Qishan, tout peut arriver », selon Huang Jinqiu. Huang est le directeur de l’organe de discipline interne du Parti.

Huang a ajouté que des plaintes avaient été déposées contre Li dans le Hubei et « on ne sait pas encore si ces affaires seront rendues publiques ni si de nouvelles accusations de corruption feront surface ».

Lorsque Li était gouverneur du Hubei en 2010, il s’en est pris à une journaliste d’un média semi-officielle et a essayé de confisquer son enregistreur ; elle venait de lui demander de commenter une tentative de viol d’un fonctionnaire du gouvernement. Plus de 200 journalistes et universitaires ont signé une lettre ouverte appelant à la démission de Li.

D’après l’écrivain dissident Huang, la mutation de Li du Hubei à Tianjin, pourrait en réalité permettre à la police anti-corruption de « conduire des enquêtes plus approfondies dans le Hubei ». La venue de Li à la tête de Tianjin peut ressembler à une promotion, mais puisqu’elle l’éloigne de sa base de pouvoir, « c’est le mettre à découvert hors du Hubei ».

Pour Huang, « le réseau relationnel » de Li, ainsi que ses malversations commises dans le Hubei, peuvent à présent être déterrés et exposés.

Luo Ya a contribué à cet article

Version anglaise : New Chief of Chinese Port City Faces Uncertain Political Future

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