Le Premier ministre japonais se rendra à Kiev alors que Xi rencontre Poutine à Moscou

Par Epoch Times avec AFP
21 mars 2023 05:22 Mis à jour: 21 mars 2023 10:26

Vladimir Poutine et Xi Jinping poursuivent mardi leurs discussions au deuxième jour de la visite du président chinois en Russie, au moment où le Premier ministre japonais Fumio Kishida se rend lui à Kiev.

MM. Xi et Poutine devraient logiquement aborder à nouveau le conflit en Ukraine, Pékin ayant proposé le mois dernier un plan de paix, mais aussi leur coopération au sens large et l’approfondissement de leurs liens économiques, avec la signature attendue d’accords. La visite d’État de trois jours de Xi Jinping en Russie est une occasion pour Vladimir Poutine de s’afficher avec un allié de poids, alors qu’il est de plus en plus isolé en Occident et visé depuis la semaine dernière par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

La position du Japon vis-à-vis de la guerre en Ukraine

Le Premier ministre du Japon Fumio Kishida est quant à lui en route vers Kiev pour une visite surprise et une rencontre, mardi, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a fait savoir Tokyo. M. Kishida va « transmettre au président Zelensky son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l’Ukraine du Japon et du G7 », a déclaré la diplomatie nippone dans un communiqué.

Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du groupe à ne pas encore être allé à Kiev depuis le début du conflit en février 2022. Il devient aussi le premier chef de gouvernement japonais à se rendre dans une zone de conflit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tokyo s’est joint aux sanctions occidentales contre la Russie et a annoncé en février une nouvelle aide de 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) à l’Ukraine. Le Japon n’a cependant pas fourni d’aide militaire, sa Constitution pacifiste le lui interdisant.

La Chine donne l’illusion de jouer les médiateurs dans cette guerre

L’Occident juge que Pékin soutient trop Moscou pour servir de médiateur crédible. Récemment, Washington a même accusé les autorités chinoises d’envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu’elles démentent fermement. D’autres, en Occident, jugent que la Chine pourrait s’inspirer de l’attaque russe en Ukraine pour prendre le contrôle de Taïwan.

Lundi encore, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que « le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit (en Ukraine) selon ses propres conditions ».

Pékin permet à la Russie de poursuivre « de grands crimes »

M. Blinken a souligné que M. Xi s’était rendu en Russie trois jours à peine après le mandat d’arrêt de la CPI visant M. Poutine ce qui, selon le diplomate américain, suggère que la Chine n’éprouve pas le besoin « de tenir responsable le président (russe) des atrocités infligées à l’Ukraine ». Selon Antony Blinken, cette visite « fournirait plutôt une couverture diplomatique à la Russie pour continuer à commettre de grands crimes ».

Ces dernières années, Pékin et Moscou se posent en effet comme des contrepoids géopolitiques à la puissance américaine et ses alliés. Les questions économiques et financières devraient également constituer une grosse partie des discussions de mardi entre Xi Jinping et Vladimir Poutine. La Russie a notamment augmenté ses exportations d’hydrocarbures vers l’Asie pour compenser les embargos européens ce qui, selon des observateurs, la rend de plus en plus dépendante de Pékin.

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