Nucléaire: Téhéran salue des entretiens « constructifs » en Iran avec le chef de l’AIEA

Par Epoch Times avec AFP
25 août 2020 13:10 Mis à jour: 25 août 2020 13:23

Le directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique s’est félicité mardi d’entretiens « constructifs » menés avec le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en visite en Iran, dans un contexte de tensions liées à la tentative américaine de réimposer les sanctions de l’ONU.

Le voyage de Rafael Mariano Grossi est le premier du directeur de l’AIEA en Iran depuis que l’Argentine a pris la tête en 2019 de cette agence des Nations unies basée à Vienne.

Sa visite intervient plus de deux ans après que le président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis d’un accord international historique prévoyant de freiner le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions.

M. Grossi a rencontré pour la première fois le directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique Ali Akbar Salehi. Il doit s’entretenir plus tard dans la journée avec le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

l’Iran, doit respecter ses engagements

« Un nouveau chapitre s’est ouvert avec cette visite », a déclaré M. Salehi après sa rencontre avec M. Grossi, cité par l’agence officielle Irna. « Les entretiens d’aujourd’hui ont été constructifs », a-t-il souligné.

« Il a été décidé que l’agence continuerait son travail de manière professionnelle et indépendante et que l’Iran, lui aussi, agirait dans le cadre de ses engagements », a ajouté M. Salehi.

Dans une déclaration avant la rencontre, l’organisme iranien de l’énergie atomique avait déclaré que Téhéran attendait de l’AIEA qu’elle « maintienne sa neutralité dans toute situation et s’abstienne de participer aux jeux politiques internationaux ».

Le conseil des gouverneurs de l’agence des Nations unies a adopté fin juin une résolution proposée par des Etats européens, demandant à Téhéran de permettre aux inspecteurs d’accéder à deux sites afin de clarifier si des activités nucléaires non déclarées y avaient eu lieu au début des années 2000.

Le manque d’accès aux sites crée un conflit diplomatique

Selon le porte-parole de l’agence iranienne, l’un des deux sites est situé dans le centre de l’Iran, entre les provinces d’Ispahan et de Yazd, et l’autre est proche de Téhéran. Il a laissé entendre lundi sur la chaîne de télévision iranienne Al-Alam que l’accès pourrait être accordé si l’AIEA n’en demandait pas plus.

« Pour empêcher les ennemis d’exploiter la situation, nous cherchons des moyens d’apaiser nos inquiétudes et de dire qu’il y a un accès, voir qu’il n’y a rien », a déclaré Behrouz Kamalvandi.

« Mais cette question doit être résolue une fois pour toutes, ce qui signifie qu’ils n’exigeraient pas par la suite de faire des inspections de la même manière », a-t-il ajouté.

L’accès aux sites a été bloqué pendant des mois, ce qui a provoqué un conflit diplomatique. L’Iran a fait valoir que les demandes d’accès de l’AIEA étaient basées sur des allégations de l’ennemi juré de l’Iran, Israël, et n’avaient aucun fondement juridique.

La visite de M. Grossi intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les Etats-Unis et leurs alliés européens concernant la tentative de Washington de maintenir un embargo sur les armes à destination de l’Iran et de réimposer les sanctions de l’ONU.

Elle intervient également peu avant la réunion, le 1er septembre, de la commission conjointe sur l’accord de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances.

 Sanctions par le biais du mécanisme de « snapback »

Les Etats-Unis et les pays européens sont à couteaux tirés après que Washington a entamé jeudi le processus d’activation d’un mécanisme controversé visant à rétablir les sanctions de l’ONU contre l’Iran.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont rejeté cette initiative, affirmant qu’elle contrecarrait leurs efforts pour sauver l’accord nucléaire de 2015, dont Donald Trump a retiré son pays en 2018.

Washington maintient qu’il a le droit de forcer la réimposition de sanctions par le biais du mécanisme de « snapback » de l’accord, malgré son retrait de l’entente signée à Vienne.

Ce dispositif vise à imposer au Conseil de sécurité de l’ONU de rétablir les sanctions internationales contre l’Iran, une procédure inédite dont les Etats-Unis entendent faire un usage juridiquement controversé.

 

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