Obligée de travailler jusqu’au bout alors qu’elle est sur le point d’accoucher, une vigneronne dénonce la pénurie de main-d’œuvre de sa profession

Par Emmanuelle Bourdy
3 février 2022 21:43 Mis à jour: 3 février 2022 21:56

Faute d’avoir pu trouver une personne du service de remplacement et malgré sa grossesse, Mathilde Savoye, une vigneronne champenoise, est obligée de travailler jusqu’au bout. La future maman a expliqué dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, que dans sa profession, trouver de la main d’œuvre était très difficile. 

Bien que la vigneronne Mathilde Savoye soit sur le point d’accoucher, elle n’a toujours pas quitté ses vignes. Sécateur en main, elle a posté une vidéo sur les réseaux sociaux afin de dénoncer la pénurie de main d’œuvre qui touche le milieu agricole.

« La nature peut se réveiller à tout moment et il faut donc continuer les travaux »

« J’ai fait appel au service de remplacement qui a embauché un ouvrier spécialisé pour venir me remplacer le temps de mon congé maternité. Or la personne ne vient pas et il était impensable pour moi de mettre mon activité complètement à l’arrêt donc je continue de venir travailler », explique la jeune femme de 27 ans dans sa vidéo, alors qu’elle se trouve dans le froid et sous la pluie, sur son domaine de La Neuville-aux-Larris (Marne). Elle souligne que son terme est imminent et qu’elle va devoir « cesser toute activité physique extérieure », bien qu’elle se considère en forme et que sa grossesse se passe bien.

« Le service de remplacement m’avait dit que la procédure qu’ils allaient lancer pourrait prendre un mois », explique-t-elle encore, ainsi que le rapporte BFMTV. Mais étant tributaire de la nature qui « peut se réveiller à tout moment », impossible de s’arrêter, il faut « continuer les travaux », signifie-t-elle.

Malgré tout, la jeune femme se dit fière « d’avoir réussi à travailler jusqu’au bout », munie d’un petit chariot pour s’asseoir et poursuivant ainsi la taille de sa vigne. « Quand on aime son travail, on a envie de continuer d’y aller », confie-t-elle. Pour autant, elle s’inquiète de sa situation, car il lui reste plus d’un hectare de vigne à tailler, précise la chaîne de télévision.

« J’ai ce beau projet de donner vie… »

« Je me demandais si aujourd’hui en 2022 en France c’était possible qu’une femme ait pour projet la maternité et la gérance d’un domaine viticole ou agricole ou d’une entreprise et qu’elle soit seule et indépendante sans travailler avec un père ou un mari », s’interroge-t-elle face à la caméra.

Sa vidéo a été partagée de nombreuses fois via les réseaux sociaux. BFMTV relate que la jeune femme a été recontactée par les services de l’État. Ceux-ci lui ont indiqué que la situation était « sur le point » de se débloquer, un nouvel ouvrier étant censé lui venir en aide rapidement, « afin qu’elle ne soit pas en retard au moment de la pousse des bourgeons ».

Mathilde Savoye se dit rassurée et va désormais pouvoir se consacrer à sa nouvelle vie de maman. Néanmoins, elle continue de s’interroger sur cette pénurie de main d’œuvre à laquelle sa profession est confrontée. Elle se demande pour quelles raisons « on peine vraiment à recruter ». « Il faudrait quand même se poser la question : ‘d’où vient ce problème ? Pourquoi nos métiers n’attirent pas ? Est-ce qu’on oriente pas assez nos jeunes vers les filières agricoles ?’ » des questions qui, pour le moment, restent en suspens.

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