Oise : la 2e plus grande centrale photovoltaïque de France va bientôt voir le jour sur l’ex-base militaire de Creil

Par Nathalie Dieul
21 novembre 2023 15:20 Mis à jour: 21 novembre 2023 15:20

Des centaines de milliers de panneaux solaires, 147 hectares, 130 millions d’euros d’investissement, un loyer de 68 millions d’euros, le tout afin de produire une puissance maximale de 200 MWc d’électricité. Voici le projet d’une des plus grandes fermes solaires d’Europe, la deuxième plus grande en France, dont les travaux viennent de débuter sur l’ancienne base militaire de Creil (Oise).

Les anciennes pistes d’avion désaffectées de la base militaire 110 de Creil vont accueillir la plus grande centrale photovoltaïque des Hauts-de-France. Le site militaire avait été bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est donc important de commencer par s’assurer d’enlever toute bombe éventuelle avant de débuter les travaux. Les travaux de dépollution du site ont commencé le 9 octobre 2023, selon ActuOise. Ils vont se poursuivre pendant encore six mois avant de pouvoir commencer l’installation des panneaux solaires.

L’ancienne base aérienne 110 a mis fin à ses activités aéronautiques en 2016. Plusieurs possibilités de reconversion ont été envisagées, explique France 3. Elle aurait pu accueillir un centre de recherche sur le renseignement militaire, être transformée en club d’aviation civile ou encore des logements auraient pu y être construits. C’est finalement l’idée de développer l’énergie solaire qui a été retenue et c’est l’entreprise Photosol, basée dans le sud-ouest, qui a remporté le projet.

Un projet solaire dans le nord de la France : un pari risqué ?

L’idée d’installer des panneaux solaires dans les Hauts-de-France, où le taux d’ensoleillement est faible, a de quoi surprendre. En effet, selon Météo Express, l’Oise aurait une moyenne de 1600 à 1700 heures d’ensoleillement par année, contre 2700 à 2900 heures d’ensoleillement pour un département du sud comme les Bouches-du-Rhône.

« Selon EDF ENR, un panneau photovoltaïque produit ainsi près de 52% d’électricité en plus à Marseille qu’à Calais à conditions et puissance égales », indique le site Connaissance des énergies.

Guillaume Pinus, coordinateur du projet de Creil, explique que le sud de la France « commence à être saturé de projets ». D’autre part, il assure qu’il existe de nouvelles technologies qui permettent d’avoir « de meilleurs rendement malgré le faible ensoleillement des Hauts-de-France ».

Un site « de très grand intérêt écologique »

Des études environnementales ont démontré que les prairies et les pelouses calcicoles du site étaient « de très grand intérêt écologique ». Selon le Conservatoire d’Espaces Naurels des Hauts-de-France (CEN), il s’agit d’un « site majeur pour les oiseaux et notamment pour la nidification du Pipit farlouse » et « on y trouve 48 espèces de plantes d’intérêt patrimonial, comme le fraisier vert ou la Gesse de Nissole. »

Suite à ces études, le projet de ferme photovoltaïque a été revu à la baisse : au lieu de 550.000 panneaux solaires, ce sont 350.000 panneaux qui seront installés sur le site de Creil. 46 % des 253 hectares demeureront en zone à caractère naturel.

Un potentiel de production « idéale » de 200 MGc

La puissance de la production sera de 200 mégawatts crête (MGc). La désignation « puissance crête » d’une installation voltaïque désigne la puissance maximale que celle-ci peut délivrer au réseau électrique. Selon Connaissance des énergies, « une surface photovoltaïque d’un watt crête peut ainsi fournir un watt de puissance dans des conditions optimales d’ensoleillement et de température au sol », avec des facteurs comme une température des panneaux de 25˚C.

Le potentiel de production « idéale » de la centrale photovoltaïque de Creil de 200 MGc  est « l’équivalent de la consommation d’environ 85.000 habitants », explique Guillaume Pinus, sans indiquer quelle pourrait être la production moyenne réelle de la gigantesque ferme solaire. « Dans les faits, un module photovoltaïque ne fonctionne presque jamais à sa puissance crête, notamment en raison des nuages réduisant l’ensoleillement ou des variations de température », précise Connaissance des énergies.

Un prix de l’électricité garanti par l’État

Les investissements nécessaires à la réalisation de ce projet d’envergure sont estimés à 130 millions d’euros. Photosol a une autorisation d’occupation du domaine public pour 30 ans et devra payer une redevance de 68 millions par an à l’État.

Pendant 20 ans, l’entreprise a obtenu un prix garanti par l’État pour l’électricité qu’elle va revendre sur le marché. L’entreprise ne prend donc pas de risque : « Si on vend moins cher que le prix garanti, l’État nous verse la différence. Si on vend plus cher que le prix garanti, on redonne la différence à l’État« , résume Guillaume Pinus.

La ferme solaire entrera progressivement en service d’ici juin 2024 avec 9 MGc prévus pour cette date. Elle devrait être pleinement opérationnelle fin 2025, début 2026.

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