« On ne peut plus continuer dans ces conditions »: à Chartres, les médecins déposent le stéthoscope

Par Robin Lefebvre
5 janvier 2023 16:29 Mis à jour: 5 janvier 2023 16:29

Une centaine de professionnels de santé euréliens, des médecins généralistes pour la majorité, ont entrepris une action symbolique, lundi 2 janvier 2023, devant la préfecture d’Eure-et-Loir, à Chartres.

Ils exercent dans un département où près d’un quart des habitants n’a pas de médecin traitant. Des soignants ont convenus de lancer des actions symboliques, en Eure-et-Loir, dans un contexte de crise de la permanence des soins et de tensions hospitalières, comme le rapporte L’Écho républicain.

« Les gens sont exaspérés »

« Les patients se tapent dessus pour passer les premiers. » Julien Cottet, président de l’Ordre départemental des médecins d’Eure-et-Loir, dépeint une situation plus que tendue, au sein de la maison médicale de garde de Chartres. L’établissement assure en temps normal des consultations entre 20h et minuit en semaine.

Faute d’une quantité suffisante de médecins traitants dans le secteur, cette maison de garde devient « le seul point de chute », cristallisant alors les tensions : « les gens sont exaspérés », constate Julien Cottet.

« Nous manifestons sans bruit pour ne pas réveiller ceux qui n’ont rien fait pendant de nombreuses années », lance un médecin, avant d’inciter ses confrères à « respecter une minute de silence pour la mort de la médecine générale, qui est en deuil ».

Après s’être immobilisés pour illustrer leur « souffrance », des soignants déposent au sol la plaque professionnelle de leur cabinet, qu’ils avaient pris soin de dévisser.

« Je n’ai qu’une envie, c’est changer de travail »

Le rassemblement, organisé par l’Union des médecins d’Eure-et-Loir, un collectif de généralistes créé il y a environ deux semaines, intervient quelques heures après la tenue d’une réunion d’échanges planifiée par la préfète d’Eure-et-Loir, dans un climat de tensions affectant la médecine, de ville comme hospitalière, dans le département. « C’est une crise qui couvait depuis des semaines », a concédé la préfète, Françoise Souliman.

Amélie Ricois, généraliste depuis 2016 à La Loupe, dans le Perche, exprime sa fatigue, lors du rassemblement. « On n’arrive pas à répondre aux demandes des patients, on ne peut plus continuer dans ces conditions », alerte-t-elle. La soignante, à bout de nerfs, pense même à arrêter la médecine. « Je n’ai qu’une envie, c’est changer de travail. Je cherche un moyen de reconversion même si j’adore ce que je fais… »

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