« On nous vole notre jeunesse ! » : la colère des fêtards avant la fermeture des discothèques

Par Epoch Times avec AFP
10 décembre 2021 12:58 Mis à jour: 10 décembre 2021 13:59

« On a besoin de danser ! », « on nous vole notre jeunesse ! » : une foule de jeunes fêtards s’est retrouvée le soir du jeudi 9 décembre au club parisien La Java, bravant la pluie pour sortir en boîte de nuit une dernière fois, avant quatre semaines de fermeture des discothèques pour raisons sanitaires. 

« Ce soir, je reste jusqu’à la fermeture pour terminer en beauté », promet David, chargé de communication de 23 ans, tenté par le thème house disco de cette soirée d’adieu. « Je travaille demain, mais ça n’a pas de prix d’être ici. » 

Les discothèques fermées « jusqu’au 6 janvier inclus »

A partir de vendredi 6h00 et « jusqu’au 6 janvier inclus », les discothèques françaises ferment leurs portes. La riposte face à la cinquième vague de Covid-19, annoncée lundi par le Premier ministre Jean Castex, suscite la colère parmi les jeunes fêtards, alors que les clubs avaient déjà fermé seize mois durant la pandémie.

« On nous vole notre jeunesse ! », tonne Marine, 19 ans, venue avec ses amis Noé et Juan dès 22h30 pour profiter une dernière fois de la piste déjà compacte, animée jusqu’à minuit par un « apéro électro ».

Pour l’Institut Pasteur les discothèques sont un « lieu à haut risque »

Selon l’étude ComCor de l’Institut Pasteur réalisée du 23 mai au 13 août, les boîtes de nuit constituent « des lieux à haut risque de transmission » car clos et mal ventilés, où le coronavirus peut rester plus facilement en suspension dans l’air.

« On n’a pas l’impression de faire quelque chose de mal (…) ici, tous les gens sont vaccinés et sont jeunes, donc il n’y a pas de grands risques pour eux », objecte le gérant, Alexandre Pinchon, 30 ans. Il est contraint de laisser quinze salariés sur le carreau, trois mois tout juste après avoir rouvert la boîte qu’il venait de reprendre avec son frère Alban.

Le patron de la Java souligne que le monde de la nuit est « un des secteurs les plus contrôlés » : à l’entrée du 105, rue du Faubourg-du-Temple, trois vigiles zélés contrôlent simultanément pass sanitaires et pièces d’identité pour éviter les faux, et rappellent l’obligation du port du masque. Et pour les têtes de linotte, il faudra quémander un masque dans les rares restaurants encore ouverts aux alentours.

Mais à l’intérieur, une fois descendu d’un escalier bondé et passé par les vestiaires, les masques tombent, les visages se découvrent. La foule se masse devant les platines, une écocup à la main, délaissant les canapés des alcôves pour danser en cadence sur un son d’abord planant, puis chargé de basses cadencées à plus de 100 bpm sur lesquels les jeunes clients s’expriment une dernière fois.

Une atteinte à leur liberté

Après une tournée de trois shots au bar, Mathilde dit s’étonner que « le vaccin et le pass sanitaire » ne soient plus jugés suffisants par le gouvernement et qu’il « restreigne (ses) libertés ». « Cette fermeture, c’est de la connerie », résume-t-elle.

Alors la Parisienne de 26 ans, vendeuse en pâtisserie, l’affirme : elle bravera l’interdit pour se rendre ces prochaines semaines à des soirées illégales dans des entrepôts ou des rames de métro désaffectés, qu’elle affirme avoir expérimentées « à chaque confinement ». « La fête fait partie de la culture, on a besoin de danser, de vivre l’instant, de profiter de ce moment. »

 


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