Osez le Nord norvégien ! Une visite à Trondheim

12 décembre 2016 20:08 Mis à jour: 12 décembre 2016 20:08

Trondheim, une escale incontournable au fil des croisières nordiques qui naviguent jusqu’au Cap Nord, touche tous ses visiteurs, un coup de cœur inattendu à ces latitudes.

Les croisières offrent la grande chance de se réveiller jour après jour dans un nouveau décor. Une soirée souvent gourmande et festive, une nuit bercée par le roulis du paquebot et, comme cadeau matinal, une nouvelle destination à découvrir en quelques heures. De quoi satisfaire la curiosité des uns ou de laisser un goût de trop peu à d’autres.

Fiers de leur patrimoine historiques, les jeunes n’hésitent pas à revêtir leur costume traditionnel pour accompagner les visites guidées de la cathédrale. (Charles Mahaux)

Berceau de la Norvège

Troisième ville de Norvège et la dernière d’importance avant de franchir le cercle polaire arctique, en quelque sorte à mi-chemin entre le nord et le sud du pays, Trondheim se révèle une ville dynamique, à dimension humaine, avec de belles richesses culturelles. Tout commence ici en 997 quand un roi viking Olav Tryggvason, dont la statue domine fièrement la place du marché, décide de fonder une ville qu’il appelle Nidaros, car il en dessine les contours dans le creux d’une courbe décrite par un fjord, à l’embouchure de la rivière Nidelva, bien à l’abri des vents impétueux qui peuvent souffler depuis l’océan. Il y construit une résidence royale et y établit la première capitale de Norvège.

Son successeur Olav Haraldsson commence son parcours en roi viking, connu pour sa cruauté. Lors d’un séjour en Normandie, à la suite d’une rencontre avec des moines bénédictins, il se convertit au catholicisme. Il revient en 1015 à Nidaros bien décidé à unifier son territoire et à le convertir en royaume chrétien. Son règne révèle un homme plus clément, mais il se heurte toutefois à une rébellion de plusieurs chefs vikings qui trouvent de l’appui auprès du roi du Danemark et de Suède. Il sera tué en 1030 lors de la célèbre bataille de Stiklestad, à une centaine de kilomètres de Nidaros. Cette déroute signe la fin de l’ère viking mais Olav, mort en héros sur le champ de bataille, devient le symbole de la nation norvégienne. D’autant que, un an plus tard, lorsque les habitants décident de déplacer sa dépouille enterrée dans les sables de Stiklestad pour la déposer dans la cathédrale catholique de Nidaros, ils découvrent son corps intact comme si le roi venait de s’endormir. Très vite, des miracles lui sont attribués et le culte à saint Olav se propagera bien au-delà des frontières du pays. La cathédrale est un des hauts lieux de pèlerinage en Europe du Nord médiévale, comme en témoigne encore l’ensemble des maisons en bois rouge qui accueillaient jadis les pèlerins.

Amoureuse de son passé Trondheim détient un patrimoine exceptionnel tissé et conservé au fil des siècles.(Charles Mahaux)

Aujourd’hui encore, même si la Réforme a basculé le pays vers l’Église luthérienne, Trondheim n’en reste pas moins la capitale spirituelle de la Norvège. L’imposante façade gothique de la cathédrale décorée de rangées de saints, mais aussi de rois sculptés, a tout d’un livre d’histoire à déchiffrer sous la houlette d’un guide. L’intérieur impressionne par sa hauteur, son ampleur et l’incroyable richesse de la statuaire où abonde un art animalier qui évoque plutôt un monde légendaire : lions à queue de serpent, panthères ailées, dragons à queue feuillue… Les rois de Norvège prirent même l’habitude de se faire couronner dans la cathédrale, le dernier en date fut Harald V en 1991. Depuis, la cérémonie de couronnement a disparu en Norvège, mais les joyaux de la couronne sont toujours exposés dans une ancienne chapelle.

Qualité de vie

Autre témoignage d’une époque révolue, le vieux pont rouge rehaussé de portiques en bois enjambe la Nidelva et offre une belle perspective sur les anciens hangars à pignons, construits sur pilotis et alignés le long de la rivière peu avant qu’elle ne se jette dans le fjord. La coutume veut que l’on s’embrasse sous les portiques pour s’assurer la longévité éternelle de son couple… Au-delà du pont, on s’égare dans le lacis des ruelles pavées et piétonnes du quartier de Bankklandet dont les anciens entrepôts en bois où on entreposait le poisson ont été restaurés et investis par des cafés branchés, des petits restaurants et des galeries d’art ou d’artisanat. Plus avant vers le port, le quartier industriel où se trouvait, entre autres, le chantier naval a été réhabilité en immeubles à appartements en conservant la brique rouge, mais en ouvrant de larges baies vitrées pour happer la lumière si précieuse sous ces latitudes.

L’île des Moines qui a servi de monastère, mais aussi de forteresse et de prison, est aujourd’hui un lieu de détente au cœur du Trondheimsfjord. (Charles Mahaux)

Quand on repique vers le centre, on se laisse surprendre une fois de plus par l’ambiance bon enfant qui enchante la ville. Avec ses ruelles pavées et ses nombreuses maisons basses en bois colorées et fleuries de rosiers grimpants, avec ses habitations modernes harmonieusement intégrées dans le décor urbain et ses nombreux vélos qui sillonnent cette cité dont un habitant sur cinq est un étudiant, Trondheim n’a rien d’une ville musée. Elle peut même s’enorgueillir de posséder l’unique ascenseur à vélo du monde, imaginé par un professeur d’université qui se désolait de voir ses étudiants renoncer à grimper la colline pentue qui mène au campus. Il suffit de rester en selle, de poser le pied droit sur un petit plateau qui sort d’un rail disposé le long de la route, près du trottoir. La plate-forme monte le long de la côte en poussant le cycliste jusqu’en haut. Il suffisait d’y penser ! Image s’il en est d’une ville plaisante, décontractée et dynamique. À l’image du fjord bordé de terres fertiles et grasses qui vers le large se transforment en petits hameaux de pêcheurs pour finalement s’émietter en centaines d’îlots, d’écueils, de récifs…

Infos pratiques 

Portail officiel de voyage en Norvège

Y aller : Escale traditionnelle des croisières qui montent au Cap Nord, Trondheim peut aussi s’atteindre aisément en avion au départ de Paris Orly.

Visites : Deux musées sont à pointer. Pour les passionnés de musique, une exceptionnelle collection d’instruments de musique est à découvrir au Ringve Museum, de réputation internationale entre instruments classiques historiques et instruments du monde. Dans un tout autre registre, le Trondelag Folkemuseum regroupe quelque 80 maisons anciennes, des plus humbles aux plus riches, dont les intérieurs racontent la vie quotidienne de leurs habitants, mais aussi la diversité des arts populaires.

Climat : Les gens du pays vous diront qu’ils sont habitués à affronter les quatre saisons en une même journée. En tout cas, l’été, il fait beau plusieurs fois par jour entre deux douches écossaises, aussi courtes qu’imprévues. Veillez à pratiquer la technique de la pelure d’oignon, à savoir porter des couches à ôter ou à ajouter au cas où, sans jamais oublier le coupe-vent et la crème solaire ! Les richesses culturelles et architecturales de la ville en font aussi une belle destination d’hiver pour ceux qui ne sont pas rebutés par des journées courtes et le manque de lumière naturelle !

La ville de Trondheim est aussi entourée de paysages ruraux et de vallées attrayantes qui offrent des occasions de randonnées tout au long de l’année. (Charles Mahaux)
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