Logo Epoch Times

« Par sa lettre à Emmanuel Macron, l’ambassadeur Charles Kushner a défendu les idéaux occidentaux », Shabbos Kestenbaum, ambassadeur de PragerU

ENTRETIEN - La lettre adressée par l’ambassadeur américain Charles Kushner à Emmanuel Macron a eu l’effet d’un séisme diplomatique. À Washington comme à Jérusalem, la reconnaissance par Paris d’un État palestinien, dans le sillage du 7 octobre et sur fond de flambée des actes antisémites en France, suscite l’indignation. Depuis l’autre rive de l’Atlantique, Shabbos Kestenbaum, « le visage de la campagne menée par les Républicains contre l’antisémitisme dans les universités » (New York Times), accueille favorablement l’initiative du représentant américain et s’inquiète de voir la France renoncer à défendre son identité culturelle. À ses yeux, Emmanuel Macron est une des incarnations d’un « leadership faible » qui mine progressivement l’Occident, préférant l’apaisement vis-à-vis du Hamas à Gaza et de « la rue arabe » en France, plutôt qu’une défense résolue des valeurs du monde libre. Passé des bancs progressistes aux rangs trumpistes, aujourd’hui analyste politique pour l’organisation conservatrice américaine PragerU, dont il est l'un des ambassadeurs, il estime qu’on ne peut plus prétendre combattre l’antisémitisme sans remettre en cause une politique migratoire issue de sociétés étrangères à nos valeurs démocratiques.

top-article-image

Shabbos Kestenbaum.

Photo: DR

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 24 Min.

Epoch Times :  La lettre adressée par Charles Kushner à Emmanuel Macron a été dénoncée par le ministère des Affaires étrangères comme une ingérence dans les affaires intérieures françaises. Pour vous, cette initiative de l’ambassadeur des États-Unis était-elle déplacée ou justifiée ?
Shabbos Kestenbaum : Le rôle d’un ambassadeur américain est de préserver et défendre les intérêts des États-Unis. Or, l’un des fondements de notre nation, c’est la liberté. Qu’il s’agisse de la liberté religieuse, pratiquer sa foi sans ingérence de l’État ni crainte de discrimination, ou de la liberté d’expression, aujourd’hui fragilisée en Europe : ces droits sont au cœur de notre identité.
À mes yeux, par sa lettre à Emmanuel Macron, l’ambassadeur Charles Kushner, que je connais, a défendu à la fois les idéaux occidentaux et, ce faisant, les intérêts américains. Et quel constat accablant sur l’état de la liberté en France : qu’un ambassadeur des États-Unis en vienne à plaider en faveur de citoyens français juifs, simplement parce que leur gouvernement ne met pas en œuvre les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité. Car la sécurité est la condition première des libertés.
Dans son courrier à Emmanuel Macron, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s’est dit lui aussi « préoccupé par la montée alarmante de l’antisémitisme en France et par le manque d’actions décisives » du gouvernement français. Ces accusations d’inaction « offensent la France tout entière », lui a rétorqué dans une lettre le président français, qui a ajouté : « Ce serait une faute d’expliquer, voire de justifier, l’antisémitisme en France par les décisions que j’ai pu prendre ». Outre-Atlantique, quel regard porte-t-on sur l’efficacité de la politique d’Emmanuel Macron en matière de lutte contre l’antisémitisme ?
Les politiciens peuvent travestir la réalité par leurs discours, mais les chiffres, eux, ne mentent pas. Chacun sait que l’antisémitisme en France connaît une explosion inquiétante : près de 1 600 actes ont été recensés rien qu’en 2024, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France.
Ces données révèlent l’échec d’un président dont la politique a contribué à créer un environnement dangereux non seulement pour les Juifs en France, mais aussi pour tous les Français attachés aux valeurs occidentales : car Emmanuel Macron défend avec constance cette politique radicale d’immigration islamique dont les effets sont dévastateurs pour les sociétés occidentales.
Ce gouvernement est donc loin de faire le nécessaire pour enrayer la montée de l’antisémitisme.
Vous considérez donc qu’il est difficile d’affirmer de bonne foi que l’on lutte sérieusement contre l’antisémitisme sans réviser, en même temps, la politique migratoire menée actuellement en Europe occidentale.
Le lien entre immigration et antisémitisme ne peut être nié. Chacun peut constater que les attaques et l’atmosphère d’hostilité non seulement contre les Juifs en France mais aussi contre les communautés juives en Europe, et même contre les chrétiens, découle en bonne partie de ce flot incontrôlé et insoutenable d’individus venus de pays islamiques qui ne partagent pas les valeurs de l’Occident.
À ce titre, il est stupéfiant de voir la France, jadis fière de son héritage de laïcité et d’assimilation, en être venue à accepter, à normaliser et parfois même à célébrer l’émergence d’une contre-culture portée par des masses de jeunes musulmans installés sur son sol, qui ne se considèrent pas comme français, ne s’identifient pas à l’histoire nationale française et se réclament même, pour beaucoup, de la charia.
Et c’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron s’emploie à jouer les acteurs géopolitiques au Moyen-Orient, alors même que son propre peuple est exposé, chez lui, à cette menace intérieure d’une extrême gravité. Sans doute instrumentalise-t-il Israël comme un levier politique, pour masquer ses propres échecs et détourner l’attention des failles manifestes de sa politique intérieure.
Emmanuel Macron est régulièrement accusé de manifester une vive sensibilité au sort des Palestiniens, mais de se montrer bien plus « discret » lorsqu’il s’agit des persécutions contre les chrétiens au Moyen-Orient, souvent contraints au choix de l’exil ou de la « dhimmitude ». Comment analysez-vous ce contraste ?
C’est une posture qui me semble révélatrice d’un état d’esprit. D’ailleurs, le seul endroit au Moyen-Orient où les chrétiens connaissent la prospérité, la croissance et une véritable liberté religieuse, c’est, bien sûr, en Israël. La France, compte tenu de son héritage chrétien, devrait y être sensible, ou du moins, on serait en droit de s’y attendre.
Mais Emmanuel Macron, lui, semble préférer céder, pour ne pas dire se soumettre, à une base électorale extrémiste en pleine expansion, qui ne considère nullement la liberté religieuse comme une richesse.
Comme l’a d’ailleurs souligné le Premier ministre israélien, la politique de Macron n’a rien de diplomatique : c’est une politique d’apaisement. Apaisement vis-à-vis du Hamas, à Gaza, mais aussi vis-à-vis de cette frange radicale de la population en France qui rêve de voir les nations occidentales se transformer à l’image de la Syrie, de l’Irak, voire de l’Iran.
Quelle a été votre réaction lorsqu’Emmanuel Macron a annoncé sa décision de reconnaître un État palestinien ?
Si je voulais être sarcastique, je dirais qu’il existe déjà un État palestinien : il s’appelle la France, tant votre pays est aujourd’hui submergé par les islamistes. Encore une fois, Macron ferait donc mieux de se concentrer sur ces problèmes intérieurs qui s’aggravent visiblement chaque jour, plutôt que de s’aventurer dans des dossiers qu’il ne maîtrise guère.
La Palestine, ce n’est pas Beetlejuice : ce n’est pas en invoquant trois fois son nom qu’elle apparaît comme par enchantement. Dans sa lettre, le président français ne précise même pas les frontières de ce prétendu État, ni même les conditions nécessaires à son existence.
Au bout du compte, son annonce revient surtout à récompenser le Hamas pour les atrocités commises le 7 octobre. Ce n’est pas un hasard si ces terroristes palestiniens s’en sont aussitôt réjouis.
Le message envoyé est, à cet égard, glaçant : massacrez 1 200 civils, violez des femmes, enlevez des bébés, et vous obtiendrez un État. Autrement dit, cela revient à récompenser la barbarie. Un tel signal ne peut qu’encourager les groupes islamistes, que ce soit au Moyen-Orient ou en France : grâce à Emmanuel Macron, ils savent désormais que la violence peut payer.
Selon des documents que l’armée israélienne affirme avoir saisis à Gaza, une rencontre aurait eu lieu à l’automne 2020 au Qatar entre des représentants du Hamas et les services de renseignement français, avec l’aval d’Emmanuel Macron. Le numéro trois du renseignement français y aurait déclaré que « la France est historiquement proche du combat palestinien », critiqué la politique américaine dans la région et exprimé la volonté de dialoguer à la fois avec l’Autorité palestinienne et le Hamas, sans réagir lorsque ce dernier aurait affirmé vouloir poursuivre le combat jusqu’à « la défaite de l’entité sioniste ». Le Quai d’Orsay a aussitôt démenti, dénonçant des « accusations infondées » destinées à discréditer la diplomatie française. À l’inverse, l’ambassadeur d’Israël en France a affirmé à Epoch Times que « ces documents constituent une réalité factuelle ». Quelle lecture faites-vous de cette controverse ?
Le secrétaire d’État Marco Rubio a été très clair : lorsqu’Emmanuel Macron a décidé unilatéralement de reconnaître l’État de Palestine, les négociations avec le Hamas sur la libération des otages et un cessez-le-feu se sont brutalement effondrées. Le Hamas a compris qu’il avait remporté une victoire. En réalité, cela a donc rendu plus difficile l’obtention d’un accord et d’une paix…
C’est choquant, mais pas surprenant. Le leadership faible que nous constatons dans de nombreux pays occidentaux trouve une parfaite incarnation en Emmanuel Macron.
Et les dirigeants faibles, comme ceux du Royaume-Uni ou du Canada, finissent souvent par se retrouver. Dès lors, penser que Macron aurait cautionné une rencontre où des responsables français auraient traité le Hamas comme une représentation politique légitime du peuple palestinien paraîtrait logique, au vu de son passif désastreux en matière de politique intérieure comme étrangère.
En France, l’extrême gauche, qui a fait du conflit israélo-palestinien un cheval de bataille électoral, a salué une « victoire morale » suite à la décision d’Emmanuel Macron de reconnaitre un État palestinien. Dans son Journal de guerre (Fayard), l’avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel soutient que le rapport de l’extrême gauche à Israël découle « d’abord et avant tout d’une détestation pathologique d’un État incarnant l’Occident et qui, comble de l’indécence, se défend ». L’État juif, écrit-il, est « peint en État blanc raciste de la pire espèce » et devient la cible d’un mépris nourri par « la détestation de l’être occidental qui opprime les minorités racisées », au point qu’aujourd’hui « les Juifs sont des Blancs au carré ». Partagez-vous ce diagnostic ?
Ce constat me semble juste. Aux États-Unis, un accent gigantesque a été mis sur les programmes de « Diversité, Égalité et Inclusion » (DEI), qui imposent une vision binaire de la société : d’un côté les « oppresseurs » : les Blancs ; de l’autre, les « opprimés », représentés par les minorités. Dans ce schéma simpliste, les Juifs ont été rangés du côté des oppresseurs, assimilés aux Blancs.
Cette grille de lecture alimente à la fois une haine viscérale de l’État d’Israël, pourtant une société implantée au cœur d’une région dominée par une culture archaïque, et une obsession pathologique envers le peuple juif.
À partir de là, tout s’éclaire. Que ce soient quatre ou quarante mille bébés massacrés le 7 octobre, cela n’a, aux yeux des militants « woke », aucune importance. Dans leur logique, toute violence dirigée contre l’« oppresseur » devient une forme de résistance légitime.
La même mécanique s’observe dans les réactions politiques à certains faits divers. Aux États-Unis, Luigi Mangione, qui a assassiné en pleine rue à New York Brian Thompson, directeur général d’UnitedHealthcare, le premier assureur santé privé du pays, a pourtant suscité des sympathies dans certains cercles « woke ». Parce qu’ils le perçoivent comme une victime de l’oppression, son crime est relativisé, voire excusé. L’idéologie lui confère un statut d’« opprimé » qui l’autoriserait à transgresser toutes les règles.
Nous sommes donc face au résultat malheureux de décennies d’endoctrinement politique, masqué derrière un vernis académique et prétendument intellectuel. Ce phénomène traduit une vision du monde radicalement différente. Les Juifs comme les Occidentaux, dans leur tradition philosophique et morale, croient à la responsabilité individuelle.
L’extrême gauche, au contraire, réduit les individus à leur appartenance à des groupes sociaux. Cette approche déresponsabilise les personnes face à leurs actes et à leur destinée, et transforme tout échec d’une minorité en preuve d’une oppression systémique exercée par un groupe dominant qu’il faut accuser en permanence.
Cette mentalité, désormais endémique dans de nombreux pays occidentaux, et particulièrement au sein de l’establishment français, explique en partie pourquoi Israël est si irrationnellement méprisé. Les Juifs, pourtant victimes historiques de l’oppression et de la persécution, refusent de se définir comme tels. Ils ne se construisent pas dans la victimisation, mais dans l’action et la réussite. Et c’est précisément cette autonomie, cette résilience, que l’extrême gauche ne comprend pas et ne tolère pas.
Vous rejoignez donc cette autre analyse de Gilles-William Goldnadel, selon laquelle l’extrême gauche « adore le Juif en pyjama rayé, mais l’abhorre en kaki ».
Aux États-Unis, Dara Horn, professeure de littérature et essayiste américaine, a écrit un ouvrage qui résume cette idée : People Love Dead Jews (Les gens aiment les Juifs morts, NDLR). La gauche montre de la compassion pour Anne Frank parce qu’elle a été assassinée par les nazis. Mais si Anne Frank avait survécu, qu’elle avait vécu en Israël et qu’elle avait été tuée le 7 octobre, la gauche occidentale aurait estimé qu’elle l’avait bien cherché.
En clair, cette gauche aime les Juifs tant qu’ils restent des victimes. Mais dès qu’ils construisent un État-nation qui se défend et affirme son identité, ils deviennent alors, à ses yeux, objet de mépris.
Jusqu’à récemment, vous vous situiez pourtant vous-même à gauche et êtes encore officiellement inscrit comme démocrate. Qu’est-ce qui vous a fait basculer vers Donald Trump ?
Pour moi, le véritable déclic, ça a été le 7 octobre. J’ai grandi dans un environnement progressiste. À neuf ans, je faisais déjà du bénévolat pour la campagne de Barack Obama. Plus tard, j’ai voté deux fois pour Bernie Sanders, défilé avec Black Lives Matter, manifesté devant la Cour suprême lors de l’annulation de Roe v. Wade en 2022…
Mais le 7 octobre, tout a basculé. Ceux avec qui j’avais marché, ceux pour qui j’avais voté, ceux à qui je m’étais allié… malgré les atrocités commises, ils se sont précipités pour désigner les Juifs comme coupables du plus grand massacre depuis la Shoah. À Harvard, le jour même, trente-quatre associations représentant plus d’un millier d’étudiants publiaient une « déclaration d’urgence » accusant les Juifs d’être coupables du massacre. Le jour même.
C’est à cet instant que j’ai compris qu’on peut encore débattre tant que l’on veut de « justice sociale », mais aucun de ces débats n’aura de sens si nous ne sommes plus là pour le faire… Puis lorsque j’ai voulu prendre la parole, les conservateurs ont été les seuls à me tendre un micro. Et, parmi les candidats à la présidentielle, le seul à proposer des réponses concrètes pour protéger et soutenir la communauté juive, c’était Donald Trump.
En m’impliquant dans le mouvement conservateur, en découvrant ses organisations, mes certitudes se sont fissurées. Les clichés qu’on m’avait inculqués et que martèlent les médias, celui d’un camp peuplé de dangereux fascistes, se sont révélés infondés. En moins de deux ans, ma transformation a été radicale.
Aujourd’hui, je me tiens résolument aux côtés du président Trump. C’est pour cela que j’ai participé à ses rassemblements, que j’ai pris la parole à la convention nationale républicaine, et que je m’efforce désormais de convaincre d’autres Juifs progressistes de franchir, eux aussi, le pas.
Pouvez-vous revenir sur la genèse derrière ce procès retentissant que vous avez engagé contre Harvard ?
En tant qu’Américains de confession juive, nous avons vu nos droits civiques bafoués à Harvard, qui ne s’est pas contentée de tolérer ces violations : elle les a normalisées, parfois même célébrées. Nous n’avons donc pas engagé de poursuites parce que nous le voulions, mais parce que nous le devions. Car cette université a systématiquement traité les étudiants juifs américains d’une manière radicalement différente de toutes les autres minorités.
Les exemples sont nombreux. Une étudiante israélienne a été sommée par son professeur de quitter la salle, au motif que sa nationalité « mettait mal à l’aise » certains camarades. Lors des manifestations sur le campus, des étudiants juifs, moi compris, ont été suivis, intimidés, harcelés, uniquement parce qu’ils étaient juifs. Alan Garber, l’actuel président de Harvard, n’a jamais répondu ni à mes e-mails, ni à ceux d’autres étudiants dénonçant ces abus. Lorsqu’un employé de Harvard m’a publiquement provoqué, publiant une vidéo où il brandissait une machette, ou encore a menacé de s’en prendre à moi en promettant « plus que du sang », l’université est restée silencieuse face à mes appels à l’aide.
Mais en vérité, l’antisémitisme à Harvard précède le 7 octobre. À la Harvard Divinity School, il existe, par exemple, un cours obligatoire intitulé « Religion, nationalisme et colonialisme de peuplement : le cas Israël-Palestine » qui enseigne comme une vérité établie que les Juifs, longtemps impuissants, n’auraient trouvé avec l’avènement d’Israël qu’un seul moyen d’exercer leur nouveau pouvoir : intérioriser et reproduire les méthodes de l’Allemagne nazie.
Autre cas : dès mon premier mois sur le campus, le Comité solidaire de la Palestine a invité Mohammed El-Kurd, un militant qui a écrit que les Juifs… mangent les organes des Palestiniens et qui a publiquement regretté qu’ils ne puissent plus détourner d’avions. Harvard, pourtant prompte à encadrer et sanctionner la liberté d’expression dès qu’une parole est jugée offensante envers certaines minorités, a estimé que de tels propos relevaient du Premier amendement de notre Constitution. On constate donc un double standard manifeste : un principe qui s’applique lorsqu’il s’agit de défendre certaines minorités cesse soudainement de valoir lorsqu’il est question des Juifs.
Nous sommes donc fiers que notre procès ait marqué une ligne rouge et établi un précédent juridique. Déjà, notre affaire est citée dans une demi-douzaine d’autres procédures intentées par des étudiants juifs dans tout le pays.
Et aujourd’hui, je continue de collaborer avec la Maison-Blanche afin de rendre les universités américaines, partout dans le pays, pleinement responsables de leurs actions comme de leurs inactions.
En France, des incidents similaires à ceux observés sur les campus américains ont été rapportés dans la presse. Dans sa lettre, l’ambassadeur Charles Kushner, lequel a proposé une feuille de route à Emmanuel Macron pour lutter contre l’antisémitisme, a également indiqué que le gouvernement américain « a chargé le ministère de l’Éducation de faire respecter les protections des droits civils des étudiants juifs au sein des universités, déclarant ainsi clairement que ni le harcèlement, ni la discrimination, ne seront tolérés ». Certaines universités accusées d’inaction face à l’antisémitisme se sont vues privées de financements fédéraux. Selon vous, est-ce à dire qu’il serait bon d’envisager d’appliquer en Europe occidentale des mesures comparables ?
Pour être clair, il ne s’agit pas de couper les fonds aux universités américaines simplement parce qu’elles refuseraient de « lutter contre l’antisémitisme ». En tant qu’Américains juifs, nous ne réclamons pas un traitement de faveur : nous demandons l’égalité devant la loi.
Or, aujourd’hui, des étudiants juifs se rendent en cours la boule au ventre, uniquement parce qu’ils sont juifs. En tolérant de telles discriminations sur leurs campus, ces universités se placent dans l’illégalité. L’administration Trump considère dès lors qu’il est inacceptable d’utiliser l’argent des contribuables pour financer des établissements qui bafouent les droits constitutionnels de leurs propres étudiants.
J’en profite pour rappeler qu’en juin 2023, la Cour suprême des États-Unis a jugé que Harvard discriminait les étudiants blancs et asiatiques dans son processus d’admission. Si certaines universités se voient aujourd’hui privées de financements fédéraux, c’est précisément parce que leurs programmes de diversité et d’inclusion contreviennent à la législation anti-discrimination.
Lorsqu’une institution pratique la discrimination, il est incohérent qu’elle continue de percevoir de larges subventions financées par les mêmes contribuables qu’elle pénalise.
Dès lors qu’une université, un média ou toute autre organisation viole la loi, elle devrait être privée de subventions publiques : à mes yeux, il s’agit d’une règle élémentaire qui devrait s’appliquer partout.