Le Parlement européen reconnaît la Russie comme un État promoteur du terrorisme

Par Aymeric Belaud, Chargé d'études Diplômé en Science politique de l'Institut Catholique de Vendée et en Sciences politiques et Affaires publiques à HEIP
25 novembre 2022 18:41 Mis à jour: 25 novembre 2022 18:41

Lundi 17 octobre, le député européen des Démocrates de Suède Charlie Weimers a fait voter au Parlement européen une proposition visant à établir un débat sur une résolution désignant la Russie comme État parrain du terrorisme. Le débat et le vote ont eu lieu mercredi 23 novembre : le Parlement européen reconnaît officiellement la Russie comme un « État promoteur du terrorisme ».

Le texte a été adopté à une écrasante majorité, 494 voix pour, 58 contre et 44 abstentions. Salués par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les eurodéputés décrivent « la Russie comme un État promoteur du terrorisme et comme un État qui utilise des moyens terroristes ». Ce vote suit celui des trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) qui avaient considéré le régime de Poutine de cette façon. L’eurodéputé lituanien et ancien Premier ministre Andrius Kubilius du parti européen de centre-droit PPE affirme : « nous avons appelé un chat un chat. […] La reconnaissance de ce fait par le Parlement européen envoie un signal politique clair. L’Europe, les Européens ne veulent pas rester passifs alors que leur grand voisin viole toutes les normes humanitaires et internationales ».

Cette reconnaissance est évidemment la bienvenue. Elle démontre que l’Union européenne agit et s’oppose à la visée impérialiste de Poutine. Mais au-delà de ce fait géopolitique, il est intéressant de savoir qui sont les députés qui ont voté contre ce texte. Cela permet de connaître les promoteurs affichés de Poutine en Europe. Certains ne se trouvent pas forcément là où on le pense.

En effet, sur les 58 votes contre, 12 proviennent du groupe « socialistes et démocrates » (S&D). L’ensemble des membres du groupe des socialistes bulgares (5 eurodéputés) ont voté contre. Sur les 58 opposants au texte, 24 proviennent de la gauche et de l’extrême gauche de l’échiquier politique européen (voir image ci-dessous). Le plus gros contingent national qui a fait part de son opposition à la proposition, sans grande surprise hélas, vient de la France et des membres du Rassemblement National : 17 des 18 membres du RN affiliés au groupe Identité et Démocratie ont dit « non » à cette résolution comme Thierry Mariani, poursuivi par la justice pour corruption en lien avec la Russie. Nicolas Bay, ancien RN aujourd’hui membre de Reconquête a aussi voté contre. A noter également que deux élus LR, Brice Hortefeux et Nadine Morano, ainsi que cinq membres de La France insoumise, dont leur chef de file Manon Aubry, se sont abstenus.

Il est désolant de voir que la France est surreprésentée dans les soutiens (officiels et officieux) du régime de Poutine au sein du Parlement européen. Ce texte appelle les 27 pays de l’UE à reconnaitre la Russie comme pays soutenant et agissant comme terroriste. La France devrait sans doute, comme l’immense majorité des autres pays, soutenir ce vote. Nous ne sommes toutefois pas à une surprise près venant d’Emmanuel Macron, qui souhaite continuer à dialoguer avec Poutine. Reste à voir ce que fera la Hongrie de Viktor Orban, qui s’acoquine avec la Russie depuis quelque temps.

Article écrit par Aymeric Belaud, avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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