Pékin-2022 : un groupe ouïghour demande au CIO de reconsidérer la tenue des Jeux d’hiver à Pékin

Par Alexander Zhang
17 août 2020 16:00 Mis à jour: 17 août 2020 16:00

Le Congrès mondial ouïghour (World Uyghur Congress, WUC), la plus grande organisation ouïghoure à l’étranger, a demandé au Comité international olympique (CIO) de reconsidérer sa décision d’organiser les Jeux d’hiver de 2022 à Pékin à la lumière de la situation des droits de l’homme dans la région du Xinjiang en Chine.

Dans une plainte officielle adressée au Comité international olympique à la commission d’éthique du CIO, la WUC a déclaré que le CIO avait « agi en violation de la Charte olympique en ne reconsidérant pas la tenue des Jeux olympiques de 2022 à Pékin, à la suite des preuves vérifiables de génocide et de crimes contre l’humanité perpétrés par la République populaire de Chine contre les musulmans ouïgours et d’autres musulmans turcs ».

La police armée chinoise patrouille dans les rues du quartier musulman ouïgour à Urumqi, en Chine, le 29 juin 2013. (Mark Ralston/AFP via Getty Images)

« Nous espérons que le Comité d’éthique s’engagera sur la question que nous lui avons soumise et demandera que les Jeux olympiques de 2022 soient redirigés si des crimes internationaux continuent d’être perpétrés contre les Ouïghours« , a déclaré Michael Polak, un avocat basé à Londres qui a préparé la soumission du WUC.

Mais le CIO a répondu en disant qu’il « doit rester neutre sur toutes les questions politiques mondiales ».

Il a « reçu l’assurance » de Pékin que « les principes de la Charte olympique seront respectés dans le contexte des Jeux », a déclaré le CIO dans un communiqué envoyé par e-mail au Epoch Times.

Cette photo prise le 31 mai 2019 montre une femme ouïgoure (C) passant par l’entrée d’un bazar à Hotan, dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. (Greg Baker/AFP via Getty Images)

Mais le président de la WUC, Dolkun Isa, a déclaré : « Le CIO ne peut plus prétendre ignorer le génocide de la Chine à l’encontre du peuple ouïgour. »

« Si le Comité international olympique autorise le gouvernement chinois à accueillir les Jeux olympiques d’hiver de 2022, cette décision sera considérée comme une honte historique », a-t-il déploré.

La WUC a déclaré avoir soumis au CIO des preuves de crimes contre l’humanité commis au Xinjiang, tels que la stérilisation massive, la détention arbitraire dans des camps d’internement, la torture, la sécurité et la surveillance répressives, ainsi que le travail au forçat et l’esclavage.

Dolkun Isa, président du Congrès mondial ouïghour, s’adresse à l’AFP au Capitole américain à Washington, le 4 juin 2019. (Nicholas Kamm/AFP via Getty Images)

L’accueil des Jeux olympiques à Pékin sera « perçue comme un soutien à la répression extrême subie par les musulmans ouïghours et autres turcs », affirme le groupe dans un communiqué.

De plus, le groupe a indiqué que le CIO pourrait même être « directement impliqué » dans des crimes contre les Ouïghours et d’autres musulmans turcs, car il sera impossible de s’assurer que les produits utilisés pour les marchandises olympiques ne sont pas entachés de travail au forçat, étant donné la nature opaque des chaînes d’approvisionnement en Chine.

Selon les chiffres cités par la Commission exécutive du Congrès américain sur la Chine et l’ONU, jusqu’à un million de Ouïghours et d’autres minorités ethniques seraient détenus dans des centres de rééducation chinois.

Des Ouïghours et des Tibétains manifestent contre la Chine devant les bureaux des Nations unies à Genève le 6 novembre 2018. (Fabrice Coffrini/AFP/Getty Images)

D’anciens détenus ouïghours ont déclaré au journal Epoch Times qu’ils avaient été soumis à la torture, forcés à dénoncer leur foi et à jurer fidélité au Parti communiste chinois (PCC) alors qu’ils étaient détenus pour des raisons inconnues dans des installations souvent surpeuplées.

Les femmes ouïgoures, quant à elles, doivent se soumettre à une stérilisation forcée, à des avortements forcés et à un planning familial coercitif, indiquait un rapport récent.

Les États-Unis ont déjà imposé des sanctions à quatre fonctionnaires chinois impliqués dans des violations des droits de l’homme à l’encontre des Ouïghours, dont le secrétaire du Parti de la région du Xinjiang, Chen Quanguo, membre du puissant Politburo du PCC.

Le département américain du Commerce a mis sur liste noire 11 entreprises chinoises pour leur implication dans les violations des droits de l’homme au Xinjiang.

Au Royaume-Uni, les législateurs ont exhorté le gouvernement à imposer des sanctions similaires aux fonctionnaires chinois responsables des abus au Xinjiang ainsi qu’à Hong Kong.

Les membres du Parlement européen ont également demandé à l’Union européenne de prendre des « mesures politiques urgentes » pour stopper les « actions déshumanisantes » du régime chinois contre les Ouïghours.

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