Un tribunal de Pékin a condamné vendredi un journaliste chinois, qui travaillait pour un média d’État tout en conservant une certaine liberté de ton, à sept ans de prison pour espionnage, a indiqué sa famille dans un communiqué.
Dong Yuyu, 62 ans, écrivait des éditoriaux dans le journal conservateur Quotidien de la Clarté (Guangming Ribao), propriété du Parti communiste au pouvoir.
Il avait été arrêté en février 2022 alors qu’il déjeunait à Pékin avec un diplomate japonais. Ce dernier avait été libéré après quelques heures d’interrogatoire. Mais le journaliste est resté en détention.
La famille de Dong Yuyu choquée par ces accusations
« Le Tribunal populaire intermédiaire n°2 de Pékin a condamné Yuyu pour espionnage, un crime qui exige que l’accusation prouve que l’accusé a sciemment agi pour le compte d’ ‘organisations d’espionnage’ et de leurs agents », a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.
Selon le jugement, les diplomates japonais que Dong Yuyu a rencontrés, dont l’ambassadeur de l’époque, Hideo Tarumi, et l’actuel responsable diplomatique japonais basé à Shanghai, Masaru Okada, ont été désignés comme agents d’une « organisation d’espionnage », ajoute le communiqué.
« Nous sommes choqués que les autorités chinoises considèrent ouvertement une ambassade étrangère comme une ‘organisation d’espionnage’ et accusent l’ex-ambassadeur japonais et ses collègues diplomates d’être des espions », souligne le texte.
Il encourrait de 3 ans à 10 ans de prison
Une personne reconnue coupable d’espionnage en Chine peut être condamnée à une peine d’emprisonnement de trois à 10 ans dans les cas les moins graves, voire à la prison à perpétuité dans les affaires plus sérieuses.
Des articles de Dong Yuyu avaient également été publiés dans les éditions en chinois des quotidiens américain New York Times et britannique Financial Times.
Au Japon, il a été chercheur invité à l’université Keio en 2010 et professeur invité à l’université de Hokkaido en 2014.
44 journalistes derrière les barreaux en Chine fin 2023
Les libertés de la presse et d’expression ont sensiblement reculé en Chine depuis l’arrivée à la tête de l’État de Xi Jinping en 2013.
Les autorités contrôlent étroitement le contenu des médias et les ressortissants chinois qui travaillent pour des médias étrangers font parfois l’objet de pressions.
Un total de 44 journalistes ou journalistes citoyens sont derrière les barreaux en Chine, selon un décompte établi en décembre 2023 par le Comité de protection des journalistes (CPJ), une organisation basée aux États-Unis.
En février, un tribunal de Pékin a condamné à la peine de mort avec sursis l’écrivain dissident emprisonné Yang Hengjun, qui possède la nationalité australienne, après l’avoir reconnu coupable d’espionnage.
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