Le Pentagone coupera les vivres aux cinéastes qui se plient aux exigences de la Chine

Par Frank Fang et Eva Fu
6 juillet 2023 18:05 Mis à jour: 11 novembre 2023 11:39

Le département de la Défense a récemment mis à jour un document sur la production médiatique, déclarant qu’il ne travaillera pas avec les studios de cinéma qui adaptent leurs films pour répondre aux exigences de la Chine.

« Le département de la Défense ne fournira pas d’aide à la production s’il existe des preuves tangibles que la production s’est conformée ou est susceptible de se conformer à une demande du gouvernement de la République populaire de Chine, du Parti communiste chinois ou d’une entité sous la direction de la République populaire de Chine ou du Parti communiste chinois de censurer le contenu du projet d’une manière matérielle afin de promouvoir l’intérêt national de la République populaire de Chine », peut-on lire dans un document partagé avec Epoch Times (pdf).

Selon le document, les productions médiatiques concernées comprennent les longs métrages, les programmes télévisés épisodiques, les documentaires et les jeux électroniques.

La mise à jour est effectuée conformément à une disposition (section 1257) de la loi sur l’autorisation de la Défense nationale pour l’année fiscale 2023 (pdf), l’énorme projet de loi sur les dépenses de défense que le président Joe Biden a signé en décembre 2022.

En réponse à une demande d’Epoch Times, le Pentagone a déclaré que la nouvelle réglementation est « actuellement en vigueur » après la mise à jour du document le 28 juin.

Pendant des décennies, Hollywood et l’armée américaine ont entretenu des relations mutuellement bénéfiques, les films étant autorisés à être tournés sur des bases, des avions et des navires militaires, tandis que l’armée recevait des représentations positives de ses soldats – ce qui conduisait parfois à un boom du recrutement.

Toutefois, ces dernières années, le régime chinois utilise de plus en plus l’attrait de son énorme marché cinématographique pour amener les studios hollywoodiens à censurer ou à modifier des films, une tendance qui met en péril la liberté d’expression tout en sacrifiant les valeurs et les principes américains.

Tom Cruise assiste au Royal Film Performance et à la première britannique de « Top Gun : Maverick » à Leicester Square à Londres le 19 mai 2022. (Eamonn M. McCormack/Getty Images for Paramount Pictures)

La question de la censure chinoise a été examinée de près lors de la sortie de « Top Gun : Maverick » en 2022. Dans le film original « Top Gun », le personnage de Tom Cruise, Pete « Maverick » Mitchell, porte une veste de bombardier avec des patchs des drapeaux taïwanais et japonais. Cependant, une bande-annonce du deuxième volet montrait les deux drapeaux enlevés et remplacés par des emblèmes, ce qui a donné lieu à des spéculations sur le fait que cette décision visait à apaiser Pékin. Finalement, les drapeaux ont été réintégrés dans la version finale du film.

Toujours en 2022, le film « Les Minions 2 : Il était une fois Gru » a reçu une fin alternative en Chine qui soutenait les politiques du Parti communiste chinois (PCC).

Un grand pas en avant

Le 30 juin, le représentant Mark Green (Parti républicain – Tennessee), président de la commission de la sécurité intérieure, a publié un communiqué dans lequel il applaudit le Pentagone pour sa décision.

« Je suis heureux de voir le Pentagone s’opposer à la tentative du PCC de censurer et de contrôler les films américains. Les studios qui se plient à l’agenda politique d’une nation adverse ne méritent pas le soutien de nos agences de défense », a écrit Mark Green.

« Le cinéma américain devrait être un moyen d’expression libre et de défense des valeurs américaines. Il ne doit pas servir de véhicule à la propagande du PCC. La nouvelle règle du Pentagone est un grand pas en avant, mais nous avons besoin de protections contre la propagande du PCC inscrites dans la loi ».

Le représentant Mark Green (Parti républicain – Tennessee), président de la commission, lors d’une réunion de la commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants au sujet de la frontière entre les États-Unis et le Mexique au Capitole, le 28 février 2023. (Drew Angerer/Getty Images)

En mars, Mark Green a redéposé le projet de loi SCREEN (Stopping Communist Regimes from Engaging in Edits Now Act) afin de dissuader Hollywood de se plier à la censure de Pékin. Le parlementaire du Tennessee a présenté ce projet de loi pour la première fois en février 2022, lors de la précédente session du Congrès.

Si elle est adoptée, cette loi empêchera le gouvernement fédéral d’aider les studios hollywoodiens à produire un film si celui-ci est coproduit par une société chinoise.

Elle exigerait également que les studios hollywoodiens fournissent des déclarations écrites promettant de ne pas censurer leurs films à la demande du PCC avant de recevoir toute aide du département d’État des États-Unis.

« Depuis que j’ai présenté la loi SCREEN au 117e  Congrès, le Parti communiste chinois (PCC) a intensifié ses tentatives de censure de la liberté d’expression aux États-Unis. Le PCC ne fera pas de notre industrie cinématographique un bras armé de sa machine de propagande », a écrit Mark Green dans une déclaration accompagnant son projet de loi.

« De nombreux films à gros budget dépendent de l’aide du gouvernement américain pour le tournage et l’assistance technique ; avec ma loi, cette aide ne sera plus disponible si ces studios se plient aux exigences de Pékin. Ma loi SCREEN s’oppose à l’attaque flagrante du PCC contre nos valeurs en exigeant la transparence et la responsabilité.

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