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Perte de poids rapide ou traitement GLP-1 : comment préserver sa masse musculaire naturellement
Adopter de bonnes habitudes alimentaires et sportives sous traitement GLP-1 peut aider à préserver sa masse musculaire tout en favorisant la perte de graisse. Karlie Barge s’efforce depuis plus d’un an d’éviter toute perte musculaire depuis qu’elle a commencé à prendre des médicaments pour maigrir. « Surtout en tant que femme dans la trentaine, à un âge où l’on commence déjà à perdre du muscle, je savais que je ne voulais pas que cela m’arrive. »

Photo: Epoch Times, Shutterstock
Pour prévenir cette fonte musculaire, elle mise sur une alimentation riche en protéines et sur l’activité physique : d’abord la marche, puis la course, et enfin le renforcement musculaire. Partie de 114 kilos, elle a perdu 37 kilos en 15 mois sous traitement GLP-1. Elle regrette toutefois de ne pas avoir mesuré sa masse musculaire avant de commencer son régime. Ne sachant pas combien de muscle elle a perdu au départ, elle est devenue encore plus attentive à ce paramètre.
« Je sais que je suis maintenant dans une phase où mon objectif est de développer du muscle, alors j’ai commencé à faire de la musculation régulièrement. »
La perte musculaire est un effet secondaire possible des médicaments amaigrissants populaires comme l’Ozempic ou le Wegovy. Mais, quelle que soit la méthode employée, une perte de poids rapide s’accompagne souvent d’une diminution de la masse musculaire. Celle-ci peut toutefois être limitée grâce à une approche stratégique, comme celle adoptée par Karlie Barge.
Perte de masse musculaire
Les premières études montrent que la perte de muscle maigre représente entre 15 % et 40 % du poids total perdu chez les personnes prenant des GLP-1. Un chiffre jugé préoccupant par de nombreux experts.
Une méta-analyse publiée dans Obesity indique que cette perte musculaire est comparable à celle observée après une chirurgie bariatrique. Mais, face à la popularité croissante de ces médicaments, davantage de recherches sont nécessaires pour mieux comprendre les liens entre la perte de muscle, le type de GLP-1, la durée du traitement et le mode de vie.
« Ce domaine est prêt pour des études qui permettront d’identifier les meilleures interventions afin de maximiser la perte de graisse tout en minimisant la perte de masse maigre », soulignent les auteurs, ajoutant que les stratégies pourraient inclure la prescription d’exercice et de suppléments protéiques, voire des solutions pharmacologiques pour protéger les muscles pendant la perte de poids.
Une étude récente publiée dans The Lancet Diabetes and Endocrinology montre que le nouveau GLP-1 tirzépatide permet une perte de poids plus favorable à la masse musculaire, comparable à celle obtenue par un régime alimentaire. À noter que ces nouvelles générations de GLP-1 sont spécifiquement destinées à la perte de poids, contrairement aux premières, conçues pour traiter le diabète de type 2.
Le chercheur en composition corporelle Grant Tinsley explique à Epoch Times que davantage de données sont nécessaires avant de tirer des conclusions sur l’influence du type de médicament sur la perte de muscle.
Il souligne aussi que les méthodes d’évaluation de la composition corporelle peuvent fausser les résultats. La plupart des études utilisent des scanners DEXA, moins coûteux, qui mesurent la « masse maigre » sans distinguer précisément les muscles du tissu conjonctif, des organes ou de l’eau. « C’est une limite importante : nous n’avons pas encore beaucoup d’études évaluant réellement le muscle squelettique », précise Grant Tinsley. « Nous manquons encore d’informations de grande qualité. »
Perdre du poids progressivement
« Nous savons que le muscle squelettique est essentiel au bien-être physique, à la mobilité et aux gestes du quotidien. Métaboliquement aussi, il joue un rôle majeur », rappelle Grant Tinsley. « Il fonctionne comme un organe. C’est pourquoi je ne dirai jamais qu’il n’est pas préoccupant d’en perdre un peu. »
Une perte de poids plus lente serait également bénéfique pour préserver le muscle et pourrait limiter la reprise de poids, même si les preuves restent variables selon l’âge, l’activité physique ou l’alimentation.
La sarcopénie – la perte de muscle liée à l’âge – est influencée par les hormones, les maladies chroniques, la résistance à l’insuline, la perte de graisse et la sédentarité. Elle peut accentuer la perte musculaire liée aux GLP-1.
« Quand la perte de poids s’accompagne d’une forte perte musculaire, cela vous rend vulnérable à la reprise de graisse et aux effets “yoyo” », avertit la naturopathe Tyna Moore, spécialiste des GLP-1. Selon elle, perdre environ 500 g par semaine est idéal et aide à préserver les muscles. « Nos muscles nous permettent de rester sensibles à l’insuline. Ce sont eux, avec le foie, qui absorbent et stockent le glucose. »
Protéger ses muscles par l’exercice
Tout type d’exercice, y compris l’activité aérobie, vaut mieux que rien pour entretenir le muscle squelettique, rappelle Grant Tinsley.
« Mais dans les comparaisons directes, l’entraînement en résistance reste la meilleure stratégie unique pour maintenir le muscle. Cela ne veut pas dire qu’il faut s’entraîner comme un culturiste », précise-t-il.
Deux séances hebdomadaires de musculation sont conformes aux recommandations pour les adultes. En attendant des études spécifiques sur l’exercice et les traitements GLP-1, Grant Tinsley estime que ce rythme constitue une bonne base.
« Mieux vaut en faire un peu que pas du tout : une séance par semaine vaut mieux que zéro, deux valent mieux qu’une », dit-il. Tyna Moore, de son côté, rappelle à ses patients sous GLP-1 que l’exercice, y compris la musculation, est indispensable. Cela vaut particulièrement pour les femmes, plus sujettes à la perte musculaire avec l’âge, notamment après la ménopause, lorsque la chute des œstrogènes accélère la dégradation du muscle.
« Quand on dit soulever lourd, cela signifie lourd pour vous, pas pour quelqu’un d’autre », explique-t-elle. Elle recommande, quand c’est possible, un accompagnement individuel ou en petit groupe pour ajuster la charge, éviter les blessures et gagner en confiance.
Tyna Moore précise que l’entraînement en résistance peut rester simple et se composer de :
• Un exercice de squat.
• Un mouvement de charnière de hanche (soulevé de terre).
• Un hip thrust ou un swing avec kettlebell.
• Un exercice de poussée (développé, dips, pompes).
• Un exercice de tirage (row, curl, tractions).
• Un exercice unilatéral pour l’équilibre (fentes, step-ups).
• Une planche ou side plank.
De nombreuses études montrent qu’un minimum d’exercices de résistance suffit à préserver la masse maigre lors d’une perte de poids, rappelle Donald Layman, expert du métabolisme et docteur en nutrition. Ses propres travaux ont montré qu’un régime riche en protéines et pauvre en glucides, combiné à la marche et à la musculation, favorise la perte de graisse tout en limitant la fonte musculaire.
Augmenter son apport en protéines
Se contenter de manger moins – surtout si l’alimentation est riche en produits ultra-transformés – ne suffit pas pour protéger la masse musculaire pendant un régime.
Donald Layman a constaté que, pour un même apport calorique, les personnes consommant davantage de protéines (environ 300 calories de plus par jour issues des protéines) perdaient plus de poids.
« Si vous ne changez pas votre mode de vie pendant la perte de poids, vous risquez de revenir à vos anciennes habitudes », souligne-t-il.
Quelques conseils :
• Consommer environ 1 g de protéine par livre (soit 2,2 g/kg) de poids idéal chaque jour.
• Prendre au moins 30 g de protéines au petit-déjeuner.
• En cas de régime végétal, viser au minimum 120 g de protéines par jour pour obtenir suffisamment d’acides aminés essentiels.
Les protéines stimulent la production naturelle de GLP-1, favorisent la satiété, ralentissent la digestion et augmentent la sécrétion d’insuline, aidant ainsi à réguler la glycémie.
Pour Donald Layman, cela justifie d’augmenter les apports protéiques et de réduire les glucides avant même d’envisager un traitement par GLP-1.
« C’est le GLP-1 naturel », résume-t-il. « Et vous en profitez à chaque repas. »
Souvent, ceux qui prennent des médicaments GLP-1 ont du mal à consommer assez de protéines à cause de la baisse d’appétit, observe Grant Tinsley. Dans ce cas, il conseille de se concentrer sur l’exercice, le levier le plus efficace contre la fonte musculaire.
« Bien sûr, l’exercice offre bien plus d’avantages que la simple composition corporelle », conclut-il.
« C’est un atout santé global, bénéfique pour la plupart des systèmes du corps. C’est une habitude que tout le monde devrait adopter. »

Amy Denney est journaliste spécialisée dans la santé à Epoch Times. Elle est titulaire d'une maîtrise en journalisme d'affaires publiques de l'université de l'Illinois à Springfield et a remporté plusieurs prix pour ses enquêtes et ses reportages sur la santé. Elle couvre le microbiome, les nouveaux traitements et le bien-être intégratif.
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