Peter Navarro, ancien conseiller du président Trump : « On se focalise sur les Ouïghours alors qu’en fait, beaucoup de Falun Gong sont toujours en prison »

Par Enrico Trigoso
26 avril 2022 21:45 Mis à jour: 28 avril 2022 22:35

Peter Navarro, ancien conseiller au commerce de la Maison Blanche sous l’administration Trump et auteur de « Death by China » et « In Trump Time », est bien conscient des agissement dissimulés du Parti communiste chinois (PCC). Il y a notamment les tristement célèbres camps de travaux forcés du Xinjiang, mais l’ancien conseiller donne surtout l’alerte quant à la persécution d’un autre groupe – les Falun Gong.

 « La tragédie ici est que les Falun Gong étaient les premiers à signaler les camps de concentration du Parti communiste chinois. Et ils sont persécutés à ce jour, mais même lorsque l’on prend conscience de l’existence des camps de concentration, l’attention semble se porter sur les Ouïghours, alors qu’en fait, d’innombrables Falun Gong sont toujours emprisonnés », a déclaré M. Navarro à Epoch Times.

Le président Donald Trump (au centre), le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin (2e à droite), le représentant au commerce Robert Lighthizer (à droite), le chef de cabinet de la Maison Blanche John Kelly (à gauche), l’assistant du président Peter Navarro (2e à gauche), le conseiller à la sécurité nationale John Bolton (3e à gauche) et le secrétaire d’État Mike Pompeo tiennent un dîner de travail avec le dirigeant chinois Xi Jinping (non photographié) au sommet du G-20 à Buenos Aires, en Argentine, le 1er décembre 2018. (Saul Loeb/AFP/Getty Images)

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique spirituelle qui comprend des exercices de méditation et des enseignements fondés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Sa popularité a augmenté dans les années 1990, et 70 à 100 millions de personnes le pratiquaient en Chine à la fin de la décennie, selon les estimations du gouvernement chinois de l’époque.

Des personnes se rassemblent dans un parc de Pékin pour pratiquer le Falun Gong en 1998, avant la persécution (Minghui.org)

Le PCC s’est senti menacé par sa popularité, mais surtout par les valeurs chinoises traditionnelles que la méditation met en avant. Le régime a donc lancé une campagne d’élimination systématique en juillet 1999. Depuis lors, des millions de pratiquants ont été détenus dans des prisons, des camps de travaux forcés et d’autres installations, et des centaines de milliers ont été torturés pendant leur incarcération, selon le site faluninfo.net.

Le mal sous une nouvelle forme

M. Navarro a également exprimé ses condoléances à l’occasion du décès de David Kilgour, ancien ministre canadien, membre de longue date du Parlement canadien et grand défenseur des droits de l’homme.

« Permettez‑moi de saluer un homme qui a joué un rôle extrêmement important dans la révélation des atrocités commises par le PCC à l’encontre du Falun Gong en termes de prélèvements d’organes – David Kilgour, ancien membre du Parlement canadien. Il est décédé tout récemment. »

(De gauche à droite) David Kilgour, David Matas et Ethan Gutmann, auteurs de « Bloody Harvest/The Slaughter : An Update », à Londres, en Angleterre, le 25 novembre 2014. (Simon Gross/Epoch Times)

Dans une discussion TED intitulée « Deux Davids et Goliath », M. Kilgour avait déclaré :

« Tous les 10 ans environ, le Parti [communiste chinois] lance la persécution d’une minorité et principalement, je pense, pour instiller la peur dans la population générale. Prenons seulement trois des campagnes de persécution qui ont eu lieu depuis 1950. Le Grand Bond en avant, où environ 40 millions de personnes sont mortes de faim. La révolution culturelle… de 1966 à 1976, qui a vu peut‑être 2 millions d’autres personnes tuées. Le massacre de la place Tiananmen en 1989… où des soldats ont tué des milliers de personnes qui cherchaient l’ouverture et la démocratie.

« Et si David [Matas] et moi vous disions que des centaines de milliers d’innocents ont été placés dans des camps de travail esclavagistes à travers la Chine, où ils ne font pas que fabriquer des produits pour l’exportation, mais où ils sont aussi torturés, soumis à des tests sanguins, et où les malchanceux sont tués sur demande pour leurs organes, prélevés pour le profit. »

David Kilgour et David Matas (un avocat canadien spécialisé dans les droits de l’homme), ont mené une enquête indépendante sur les allégations de prélèvements d’organes sur les pratiquants de Falun Gong, qui s’étendent sur au moins une décennie et qui ont fait l’objet d’une couverture et d’une attention minimales au niveau international.

Selon les deux enquêteurs leur découverte était « si inquiétante que nous avons appelé ce qui se passe, une ‘nouvelle forme de mal sur la planète' ».

« Au cours des dix dernières années, les preuves sont devenues accablantes. Nous disposons de 32 types de preuves que [les prélèvements d’organes] ont lieu en Chine. Un chirurgien, Enver Tohti, a témoigné qu’il avait été forcé au milieu des années 1990 de prélever les organes d’un prisonnier politique ouïghour encore en vie », a déclaré M. Kilgour dans une vidéo.

« Le pillage d’organes s’est très probablement déplacé des Tibétains vers les Ouïghours, puis vers les Chrétiens des confessions souterraines, puis massivement vers la communauté Falun Gong.

« En 2013, le Parlement de l’UE, et c’est tout à son honneur, a adopté une résolution où il exprime sa profonde inquiétude face aux rapports persistants et crédibles de prélèvements d’organes systématiques sur un grand nombre de pratiquants de Falun Gong.

« En 2014, Ethan Gutmann a publié un livre, ‘The Slaughter’, dans lequel il a interviewé plus de 100 personnes et recueilli de nouvelles preuves pendant huit ans. Il estime qu’à chaque instant, entre 450 000 et un million de pratiquants de Falun Gong croupissent dans des prisons et des camps de travaux forcés. Il conclut qu’environ 65 000 pratiquants de Falun Gong et deux à quatre mille Ouïghours, Tibétains et chrétiens ont été tués pour leurs organes entre 2000 et 2008.

« Quand on suit l’argent, on commence en partie à comprendre pourquoi cela se produit. Les hôpitaux peuvent obtenir 62 000 dollars pour des reins et le cœur vaut jusqu’à 160 000 dollars. Nous parlons de milliards de dollars de bénéfices. »

« Ainsi, alors que les médias grand public ont accordé une attention minimale à ces atrocités, la vérité se fait peu à peu jour. »

Dans la même vidéo, on peut entendre un citoyen américain, le Dr Charles Lee, qui a été détenu et placé dans un camp de travaux forcés en 2003 car il pratiquait le Falun Gong. Ce dernier avait l’habitude de regarder Les Simpsons, le dessin‑animé, aux États‑Unis, qu’il trouvait très drôle. « Quand j’ai été forcé de fabriquer ces chaussures [Homer Simpson] en prison, je n’avais plus du tout l’impression que c’était drôle », a déclaré le Dr Lee.

M. Navarro a également critiqué ce qu’il appelle les « entreprises woke américaines », qui ont des liens trop étroits avec la Chine.

Un groupe littéraire et de défense des droits de l’homme, Pen America, a longuement rapporté comment Hollywood se censure pour apaiser le PCC.

Au moins 18 joueurs de la NBA ont actuellement des contrats de sponsoring avec l’une des quatre grandes entreprises chinoises de vêtements de sport qui ont des liens douteux avec le travail forcé au Xinjiang.

Selon le groupe de réflexion Paulson Institute, les « entreprises et investisseurs soutenus par Pékin détiennent une majorité de contrôle » dans près de 2 400 entreprises américaines.

Parmi celles‑ci, AMC Entertainment (divertissement), Complete Genomics (soins de santé), First International Oil (énergie), G.E. Appliances (technologie), IBM‑P.C. division (technologie), Legendary Entertainment Group (divertissement), Motorola Mobility (technologie), Nexteer Automotive (automobile), Riot Games (divertissement), Smithfield Foods (alimentation), pour n’en citer que quelques‑unes.

MSNBC et NBC, deux des plus grands fournisseurs d’informations aux États‑Unis, appartiennent à NBC Universal, qui semble avoir des liens étroits avec l’agence de presse Xinhua, un organe de propagande dirigé par le PCC. D’autres chaînes, comme ABC et ESPN, semblent également avoir des liens avec le régime chinois. En 2019, il a été directement demandé au personnel d’ESPN d’éviter à tout prix de discuter de la politique chinoise. Ces avertissements intervenaient alors que les manifestations à Hong Kong commençaient à devenir violentes.

« Je pense qu’il faut parler chaque jour de notre vie jusqu’à ce que cela change de ces entreprises woke qui suppriment et déplateforment les Américains qui parlent librement de certaines questions, parallèlement il y a leur silence quant à la brutalité du PCC qui doit être dénoncé », a déclaré M. Navarro.

« J’ai passé 25 ans à l’Université de Californie Irvine. J’étais aux premières loges pour voir comment l’argent du PCC entre et détourne ces élites pour qu’elles gardent le silence. Nous devons simplement faire appel à leur bon sens et à leur conscience et continuer à faire circuler l’information », a‑t‑il ajouté. « À un moment donné, je pense qu’ils réaliseront à quel point la conduite de la Chine communiste est inacceptable et qu’ils changeront la façon dont ils gèrent leur modèle d’entreprise, mais pour l’heure beaucoup d’universités fonctionnent grâce à l’argent du PCC. »

La situation réelle du virus du PCC en Chine

Poursuivant ses critiques à un autre niveau, M. Navarro a dénoncé la manière dont le PCC gérait la pandémie. Il a bien sûr évoqué la terrible situation à Shanghai, où des millions de personnes sont dangereusement confinées chez elles.

Selon les chiffres, la Chine n’apparaît même pas parmi les pays les plus infectés. Pour cette raison, on fait croire à de nombreux ressortissants en Chine continentale que les Occidentaux sont irresponsables en ce qui concerne la gestion de la pandémie.

Cependant, de nombreuses vidéos et témoignages en provenance de Shanghai font état d’un chaos surréaliste depuis la fin du mois de mars, date du début du confinement.

« Le Parti communiste chinois a choisi de gérer la pandémie sur son territoire comme à son habitude, de manière autoritaire et fasciste – en enfermant les gens dans des conditions extrêmes, en utilisant une science bancale et une politique néfaste. Je pense que cela pourrait finalement s’avérer dangereux pour le régime lui‑même s’il continue cette folie. Ce n’est certainement pas un modèle pour le monde », a déclaré M. Navarro.

« La réalité est qu’à l’heure actuelle, la pandémie aux États‑Unis semble être au plus bas depuis 2020. Il semble que nous nous soyons adaptés et que nous nous dirigeons vers l’immunité collective, alors que la Chine communiste est bloquée à la case départ, en raison de la façon épouvantable dont ils gèrent la situation. »

« Nous n’avons aucune idée du nombre de décès en Chine communiste », a conclu M. Navarro.

John MacGhlionn a contribué à cet article.

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