Pourquoi les cerises se vendent autour de 20 euros le kilo en ce moment?

Par Sarita Modmesaïb
17 juin 2023 17:30 Mis à jour: 17 juin 2023 17:30

Pour certains, les récentes intempéries ainsi que la sécheresse de 2022 seraient les causes de l’augmentation des prix des cerises. Pour d’autres, cette hausse des prix serait due à l’interdiction d’utilisation d’un insecticide, ayant entraîné de mauvaises récoltes.

La saison des cerises, on l’attend parfois pendant des mois ! Mais, cette année, il va falloir débourser davantage pour en déguster. À Paris, les prix s’envolent, atteignant parfois entre 16 et 30€ le kilo!

Un an d’intempéries 

Selon l’Agreste, avec 36 900 tonnes au 1er juin 2023, la production de cerises a baissé de 5% en un an, mais demeure supérieure à la moyenne 2018-2022. La hausse des prix serait due en partie aux intempéries du mois de mai qui ont affecté la production des variétés précoces.

Ainsi, en Auvergne-Rhône-Alpes, « sous l’effet des intempéries de mai (vent, orages fréquents) » et d’une « diminution des surfaces et d’un résultat de floraison moins favorable qu’attendu, la production est prévue en baisse de 12% sur un an ».

La sécheresse de l’été 2022 constituerait aussi un facteur de baisse de la production. « Je pense que c’est dû à l’été excessivement chaud qu’on a eu », explique David, producteur dans le Gard sur BFMTV. « Il faut savoir que les cerises et notamment les bourgeons fleurons se forment au mois de juillet de l’année d’avant. S’il fait très chaud l’année d’avant, on a une petite récolte l’année d’après. » Le producteur recense ainsi une baisse de 40% de sa production cette année.

Le phosmet en cause

Cette baisse de production coïncide avec l’interdiction d’utilisation du phosmet, un insecticide luttant contre la drosophile suzukii qui s’attaque directement au fruit frais. Pour Jean-Christophe Neyron, président de l’AOP Cerises de France sur TF1info, le phosmet est un « produit qui avait une efficacité reconnue » et qui fut retiré du marché « à regret pour nous ».

Ainsi, explique t-il, on observe une « récolte plus petite que l’an passé », mais avec des fruits présentant « des calibres supérieurs », nécessitant donc une main-d’œuvre supplémentaire pour le ramassage, et donc des charges plus importantes.

Cet état serait aussi au « phénomène d’alternance », où l’on passe d’une année à une autre, de cerisiers produisant de petits fruits, à l’inverse l’année suivante. 2022 fut une année de cerises de petits calibres, induisant alors l’inverse cette année…

Mais, patience, les amateurs de cerises devraient bientôt pouvoir en acheter au coût habituel. Martial Bruneau, propriétaire de l’enseigne parisienne BG l’atelier maraîcher, estime que le mois de juillet verra une amélioration des productions. « Quand les volumes vont arriver, les prix vont baisser, souligne-t-il. Là, c’est un petit peu tôt mais je pense qu’on aura une très belle saison d’ici 15 jours-trois semaines, une fois que tout sera bien installé. »

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