Et si les solutions à la crise énergétique venaient des adolescents?

Par Anais Duroy
21 mars 2024 10:20 Mis à jour: 21 mars 2024 10:41

Qui a dit que les cours au collège étaient incompatibles avec la recherche de solutions écologiques ? Participant au concours Science factor, voici les idées innovantes de ces adolescents en quête de solutions à la crise énergétique. 

« Pourquoi pas ? » Face aux enjeux de la transition énergétique, à 14 ans, Chloé Gérald, élève de troisième à Saint-Junien en Haute-Vienne, s’imagine même en cheffe d’entreprise un jour. Son projet, un récupérateur d’énergie pour des piles usagées, conçu avec trois autres collégiens, a reçu mercredi un prix qui lui donne des ailes.

« Notre but, c’est de faire des économies d’énergie », explique l’adolescente. Récompensée mercredi à Neuilly au concours national « Science factor » destiné à faire aimer les sciences aux collégiens et lycéens, elle a été interrogée par l’AFP en arrivant à Paris avec son professeur de technologie, Vincent Bessaguet.

La flambée des prix du gaz et de l’électricité dans toute l’Europe à l’hiver 2022-2023 a laissé des traces profondes dans les familles. Et suscité quelques vocations scientifiques, même chez des jeunes qui « n’avaient rien à voir avec la science » comme Chloé.

« Les parents paient très cher »

« Un jour, ma mère m’avait envoyé chercher le courrier à la boîte aux lettres. En ouvrant une enveloppe, je me suis rendu compte que les parents paient très cher pour l’électricité », explique Cheryfell Thiam, 14 ans également.

Avec trois camarades, elle a proposé un projet de « vitre solaire translucide qui convertit l’énergie solaire en électricité » pour le même concours.

En 3e au collège Jean Moulin du Havre (Seine-Maritime), l’adolescente a travaillé moitié pour « aider les parents » à payer les factures, moitié parce qu’elle se demande comment elle va pouvoir vivre, elle, plus tard, « si le prix de l’électricité n’arrête pas d’augmenter ».

L’imagination énergétique étant au pouvoir, Emmy Hauchecorne, dans une autre classe de troisième du même établissement, a reçu un prix « coup de coeur » avec trois camarades : « On prend le bruit pour le transformer en énergie, et alimenter des bus ».

En captant et recyclant les vibrations du bruit de la ville pour créer de l’énergie électrique stockée dans des batteries, son projet doit permettre de « réduire la pollution » avec des bus qui fonctionnent à « l’électricité du son », résume Emmy.

« Ce sont eux les élèves qui vont sauver la planète »

« Avant, les sciences, c’était juste une matière comme une autre, aujourd’hui je me suis rendu compte qu’on peut changer un peu des choses pour la planète », ajoute Emmy.

« Ce sont eux les élèves qui vont sauver la planète » : Stéphanie Trottel, l’enseignante de technologie qui a accompagné les deux classes du Havre, en est sûre. Son collègue Vincent Bessaguet, de Saint-Junien, qui a guidé le projet de Chloé, croit aussi dur comme fer à l’expérimentation pour susciter des vocations.

« Pour le projet des bus, ils sont arrivés à allumer des LED grâce au son, mais ils ne savent pas encore calculer combien il faut de décibels pour obtenir combien de volts, c’est normal, ils ne sont qu’en troisième », dit Mme Trottel.

Le projet des élèves de M. Bessaguet a gagné le premier prix de la catégorie Énergie du concours. « C’est un tableau rouge et gris qu’on a fabriqué grâce à une imprimante 3D, avec un support noir sur lequel on pose des téléphones à recharger » grâce à une vingtaine de piles usagées en batterie, explique Chloé, qui a mené la petite équipe. « Quand on jette une pile, elle a souvent encore 60 à 80% de sa capacité », précise l’enseignant.

Naissance d’une vocation

Kilian, qui a participé au même projet, avait « déjà le goût des sciences » avant l’expérience. Maintenant il en est sûr : il veut devenir ingénieur.

Le concours Science Factor est soutenu par plusieurs ministères dont l’Éducation nationale, des entreprises comme Orange, Engie, Sopra Steria, mais aussi la banque publique BpiFrance. Reste un problème de taille, l’argent. Comme leurs aînés dans les labos, les scientifiques en herbe ont besoin d’argent pour pouvoir fabriquer des prototypes. « C’est compliqué de trouver des sponsors pour acheter un capteur piezo-électrique au collège », résume Mme Trottel.

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