Poursuite des frappes israéliennes à Gaza, le Hamas discute d’un cessez-le-feu au Caire

Par Epoch Times avec AFP
29 décembre 2023 11:15 Mis à jour: 29 décembre 2023 11:40

L’armée israélienne poursuit ses bombardements massifs dans le sud de la bande de Gaza, confrontée à une situation humanitaire désastreuse selon l’ONU, au moment où une délégation du Hamas palestinien est attendue au Caire pour discuter d’un projet égyptien de cessez-le-feu.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces israéliennes ont multiplié les frappes dans la bande de Gaza, notamment sur Rafah, dans le sud, où des habitants se sont précipités sur des tas de gravats à la recherche de survivants.

« Nous étions tranquillement assis (à la maison, ndlr) et tout à coup nous avons entendu une forte explosion et des débris ont commencé à nous tomber dessus », a témoigné auprès de l’AFP Tayseer Abou Al-Eish. « L’appartement a été complètement détruit et mes filles criaient. Il y a eu plusieurs victimes, nous essayons de sortir les voisins des décombres », a-t-il ajouté.

Sur une vidéo de l’AFPTV, on peut voir des habitants accourant vers un hôpital de Rafah avec des blessés – hommes, femmes et enfants – dans les bras, parfois entourés de proches en pleurs. D’autres sont transportés sur des brancards, puis pris en charge à même le sol par des infirmiers sur le seuil de l’hôpital.

Des troupes israéliennes patrouillent le camp de réfugiés palestinien d’al-Fara, en Cisjordanie occupée, lors d’un raid de l’armée le 29 décembre 2023. (Photo JAAFAR ASHTIYEH/AFP via Getty Images)

La guerre entre Israël et l’organisation terroriste Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, a été déclenchée par l’attaque d’une ampleur sans précédent lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Cette attaque a entraîné la mort d’environ 1140 personnes en Israël, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens disponibles. Environ 250 personnes ont aussi été enlevées ce jour-là, dont 129 sont toujours détenues à Gaza, selon l’armée israélienne. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et pilonne le petit territoire palestinien. Elle y mène aussi des opérations terrestres depuis fin octobre.

Un plan égyptien en trois étapes

Si les opérations militaires israéliennes se poursuivent, au 84e jour de la guerre, une délégation du Hamas est attendue au Caire pour discuter d’un plan égyptien. Doté de trois étapes, il prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d’otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, une cessation des hostilités.

Au Caire, la délégation du Hamas, mouvement classé comme terroriste par l’Union européenne, les États-Unis et Israël, doit transmettre aux médiateurs égyptiens « la réponse des factions palestiniennes ». Elle « comporte plusieurs observations » portant notamment « sur les modalités des échanges prévus et le nombre de prisonniers palestiniens qui seront libérés, et sur l’obtention de garanties pour un retrait militaire israélien total de la bande de Gaza », a affirmé à l’AFP un responsable du mouvement islamiste ayant requis l’anonymat.

« Nous sommes en contact (avec les médiateurs égyptiens) en ce moment même. Je ne peux pas fournir plus de détails. Nous travaillons à tous les ramener », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une rencontre jeudi à Tel-Aviv avec des proches d’otages.

Jeudi, l’Israélo-Américaine Judith Weinstein Haggai, 70 ans, présentée comme la femme la plus âgée retenue en otage à Gaza, a été annoncée morte par son kibboutz, Nir Oz. Dans un communiqué, le président américain Joe Biden s’est dit « dévasté » par la mort de cette mère de quatre enfants, grand-mère de sept petits-enfants et enseignante d’anglais pour enfants à besoins éducatifs particuliers, qui possédait aussi la citoyenneté canadienne.

Plus tôt cette semaine, son kibboutz avait annoncé la mort de son mari Gadi Haggai, 73 ans, également otage à Gaza où se trouveraient toujours les dépouilles. « Je renouvelle la promesse faite aux familles des otages : nous travaillerons sans relâche pour les ramener à la maison », a ajouté Joe Biden.

Les Gazaouis en « grand danger »

En attendant une éventuelle avancée dans les pourparlers, les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer selon l’ONU, continuent de faire face à une situation humanitaire désastreuse.

Les Gazaouis sont en « grand danger », a averti mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Les combats doivent impérativement cesser », a martelé vendredi le chef des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths sur X (ex-Twitter).

Des personnes inspectent les dégâts causés par les bombardements israéliens à Rafah, le 29 décembre 2023. (Photo AFP via Getty Images)

Beaucoup de Gazaouis ont fui plusieurs fois, poussés sur les routes par l’avancée des combats et les ordres d’évacuation de l’armée israélienne, sans pour autant échapper aux bombardements.

Ces derniers jours, avec l’intensification des opérations à Khan Younès (sud) et dans le centre de Gaza, « au moins 100.000 personnes » ont été déplacées vers Rafah, à l’extrémité sud du territoire, d’après l’Ocha, le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU.

Tensions exacerbées dans toute la région

La guerre entre Israël et l’organisation terroriste Hamas exacerbe les tensions dans toute la région. Dans la nuit, au sud de Jérusalem, un Palestinien a blessé deux Israéliens dans une attaque au couteau avant d’être abattu, selon la police et les secouristes.

En Cisjordanie occupée, au moins 315 Palestiniens ont été tués par des soldats, et dans certains cas par des colons israéliens, depuis le 7 octobre, selon un décompte du ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.

Un homme récupère des vêtements dans les décombres d’un bâtiment à Bint Jbeil, au Liban, près de la frontière avec Israël, à la suite d’un bombardement israélien la nuit précédente, le 27 décembre 2023. (Photo AFP via Getty Images)

Vendredi matin, l’armée israélienne a de nouveau bombardé des positions du Hezbollah, mouvement chiite proche de l’Iran et qui soutient le Hamas, dans le sud du Liban, à proximité de la frontière. La veille, elle avait fait état de nombreux tirs vers le nord d’Israël depuis le sud du Liban.

En Syrie, tard jeudi soir, le ministère de la Défense a évoqué des frappes israéliennes près de Damas et dans le sud. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), elles ont notamment visé les environs de l’aéroport de Damas. Ces derniers jours, l’Iran a menacé Israël, son ennemi juré, « d’actions directes » après la mort lundi, dans un tir de missile en Syrie imputé à Israël, de Razi Moussavi, un général des Gardiens de la Révolution.

Autre front, le Yémen, d’où les rebelles Houthis, alliés de Téhéran, multiplient les tirs en direction de la mer Rouge pour freiner le trafic maritime international. La marine américaine a dit avoir abattu jeudi soir un drone et un missile tirés par les Houthis, évoquant la « 22e tentative d’attaque » du genre par ces rebelles yéménites depuis mi-octobre.

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