Le pouvoir des récits dans la guérison

Par James Sale
3 juin 2023 15:42 Mis à jour: 3 juin 2023 15:42

Le professeur Brian Cox a écrit que « le récit est sans doute l’aspect le plus caractéristique de l’être humain », et le physicien Frank Wilczek a observé que « nous, les humains, sommes particulièrement bien adaptés à penser en termes d’histoires et de récits ».

Bien que la science et la technologie soient importantes et ont leur place, sans histoires, sans récits, nous ne pouvons pas comprendre la science ! Cela vaut également pour les histoires que nous racontons à notre sujet. Alors que les récits peuvent nous donner les moyens de conquérir le monde, on entend souvent dire que la majorité d’entre nous racontent des histoires très négatives : « Je ne serai jamais un athlète, parce que lorsque j’avais 11 ans, j’étais toujours le dernier à être choisi pour faire partie de l’équipe sportive », « Je ne mérite pas cela, parce que lorsque j’avais 18 ans, j’ai fait une erreur qui a mis fin à une relation » ou « Je ne suis pas assez bon, parce que j’ai échoué à un examen à l’université ». Ces histoires façonnent notre psychisme et créent ainsi notre réalité – le passé déforme l’avenir. L’un des principaux objectifs du coaching et de la thérapie est donc d’aborder ces récits intérieurs, souvent anciens, et de s’efforcer de les réécrire afin de créer un nouveau paradigme.

Bien sûr, la plupart d’entre nous ne sont pas conscients de leurs récits intérieurs. Nous les répétons si souvent qu’ils deviennent des mantras inconscients. C’est pourquoi les coachs doivent utiliser des outils puissants – hypnose, flux d’images, exercices utilisant des outils tels que l’association de mots, la thérapie chronologique, ou d’autres diagnostics plus ouvertement construits tels que le profil de la personnalité, la psychométrie et les cartes de motivation – afin de révéler ce qui est caché à notre esprit conscient.

Nous ne sommes pas les seuls architectes de ces récits. Lorsque nous sommes enfants, nous sommes fortement façonnés par ceux qui nous entourent : parents, enseignants, amis et même les superstars qui sont nos idoles.

Sur cette base, nous pouvons identifier trois questions clés qui nous aideront à remonter à la racine de nos récits intérieurs. Bien sûr, les réponses à ces questions ne révéleront peut-être pas toute la vérité, car il est pratiquement impossible, sans outils, de voir ce qui se trouve sur la « face cachée » du moi (comme l’appellerait Carl Jung), dans le subconscient. Mais elles peuvent constituer un bon point de départ pour aller plus loin. Les trois questions sont les suivantes :

1. Quelle est l’histoire que le monde dans lequel vous avez grandi vous a racontée sur la personne que vous devriez devenir ?
2. Quelle est l’histoire que vous vous êtes racontée sur la personne que vous devriez devenir ?
3. Quelle est l’histoire que la vie vous a racontée sur qui vous êtes ?

Ces trois angles de perception créent une pyramide qui forme le moi : l’histoire que le monde nous a racontée, c’est-à-dire l’environnement et l’histoire qui nous ont influencés pendant notre enfance, ou ce que nous pourrions relier à ce que nous appelons notre estime de soi, c’est-à-dire la façon dont nous nous sentons dans notre peau ; l’histoire que nous nous sommes racontée sur ce que nous devrions devenir (c’est-à-dire notre avenir projeté), le moi idéal, et qui sont nos modèles ; et enfin, l’histoire que la vie nous a racontée, c’est-à-dire, ce qui se passe dans le présent, qui correspond à notre perception illusoire de la réalité et de nous-mêmes (car pratiquement personne ne voit l’objet tel qu’il est vraiment), l’image de soi.

Grâce à ces trois perspectives – l’estime de soi, le moi idéal et l’image de soi – nous pouvons mieux trianguler le récit intérieur.

Mais identifier le récit et comprendre comment nous nous percevons réellement n’est que la première moitié de la bataille ! Nous devons maintenant trouver le moyen de réécrire ce récit.

Pour ce faire, nous pourrions essayer de faire un exercice « vieux mais bon ». Vous aurez besoin d’un stylo et d’une feuille de papier.

Imaginez que vous avez des petits-enfants (certains d’entre vous en ont peut-être déjà, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave, car l’exercice devient encore plus imaginatif). Vous allez écrire une lettre à l’un de vos petits-enfants ou à tous collectivement. La lettre suivra le modèle suivant :

Cher petit-enfant,

La leçon la plus importante que j’ai apprise au cours de ma longue vie est (…)

Je pense que tu devrais le savoir parce que (…)

Je veux que tu (…)

L’idée de cet exercice est qu’il vous oblige à regarder votre vie avec du recul. En d’autres termes, il vous oblige à considérer votre vie comme une histoire complète et achevée plutôt que comme un processus en cours ! Cela vous permet de tirer un sens, des conclusions et des messages de votre vie, comme vous le feriez pour un conte de fées ou un roman. Cela vous aidera à voir vos récits intérieurs sous un jour très différent et, espérons-le, à transmettre une certaine sagesse, non seulement à votre petit-enfant, mais aussi à vous-même.

Dans cet exercice proposé, écrire une lettre à vos petits-enfants (réels ou imaginaires) vous encourage à réfléchir sur votre vie, à en tirer un sens et à transmettre une certaine sagesse – à vous ainsi qu’à vos petits-enfants. (Biba Kayewich)

Si vous répondez à la première question, à savoir quelle est la leçon la plus importante, vous définirez l’événement clé et la (les) valeur(s) clé(s) : pourquoi cet événement est-il resté si important dans votre mémoire ? Pensez-y également : si vous pensez que toutes les leçons ont la même importance, il est clair que vous n’êtes pas assez attentif ! Plusieurs leçons ne sont pas restées dans votre mémoire, mais quelle est celle qui est restée, qui persiste et qui, d’une manière ou d’une autre, vous influence encore aujourd’hui ? Si vous avez dix réponses à cette question, écrivez-les toutes ; une fois que vous l’aurez fait, commencez à méditer sur leur importance relative jusqu’à ce que vous décidiez quelle est la leçon no 1 pour vous.

L’écriture est un processus très libérateur. Le simple fait de coucher des mots sur le papier permet d’organiser ses pensées. Vous ne vous considérez peut-être pas comme un écrivain, mais nous ne vous demandons pas ici la perfection ou le style, simplement quelque chose d’honnête et de sincère, dirigé vers le point central de vos descendants réels ou imaginaires. Que voulez-vous leur transmettre ? Quel héritage voulez-vous laisser ? Ce sont de grands mots, un peu ringards, mais fondamentalement, il est enraciné en nous, au niveau de l’ADN, de transmettre quelque chose à la génération suivante.

Lorsque nous prenons conscience du pouvoir de nos propres récits, nous pouvons libérer le potentiel auquel nous n’avons pas pu accéder jusqu’à présent. Mais nous devons être conscients et nous méfier du pouvoir des récits de soi négatifs et les aborder dès que possible si nous ne voulons pas tomber dans les pièges auto-réalisateurs qu’ils peuvent incarner lorsque nous y croyons.

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