Promouvoir la parité homme-femme en entreprise

20 octobre 2016 07:06 Mis à jour: 20 octobre 2016 10:16

Les différents rapports se suivent et se ressemblent. Que ce soit en France ou dans le monde, la cause féminine progresse lentement. D’après un volumineux rapport rendu l’an dernier et concernant 145 pays, au rythme actuel, il faudrait 118 ans pour que les changements sociaux amènent une égalité réelle entre les sexes. La France n’est pas mauvais élève, si l’on considère sa position de 15e au classement, avec notamment la pleine égalité déjà atteinte en matière d’éducation, ou la part des femmes au gouvernement. Cependant, elle figure en bas de l’échelle en ce qui concerne l’égalité des salaires à compétences égales (132e), et dans l’accès aux métiers scientifiques et techniques.

Établir une « culture de l’égalité professionnelle »

Ce constat ne date pas d’hier, mais il semblerait que le gouvernement, qui a répété faire une priorité de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes, se soit décidé à hausser le ton. Début octobre, Laurence Rossignol, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, a lancé un plan interministériel pour rééquilibrer les relations hommes-femmes en entreprise. Le dispositif intègre également l’objectif du plan mixité 2014 visant à accroître de 12 à 33% la présence des femmes dans les métiers du transport, du bâtiment et du numérique, et propose un label « Égalité professionnelle » aux entreprises mettant en place une mixité de ses effectifs.

Ces plans suffiront-ils à rétablir la mesure ? Les associations pointent du doigt la trop faible progression des chiffres. À ce jour, les hommes gagnent en moyenne 19,2% de plus que les femmes à compétence égale. À cela s’ajoutent d’autres chiffres, plus embarrassants encore : 80% des femmes affirment avoir été victimes d’attitudes sexistes sur leur lieu de travail, et une sur cinq de harcèlement sexuel.

« Plus notre environnement est complexe, plus nous avons besoin de diversité. »

-Brooke Harrington

En attendant qu’une « culture de l’égalité professionnelle » soit établie, la discrimination positive reste, semble-t-il, la méthode retenue par le gouvernement. En 2017, par exemple, un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration sera obligatoire. Pour autant, ce type de dispositif est critiqué pour être artificiel. Si la parité hommes-femmes au gouvernement est atteinte, d’autres échelons de l’administration restent bien en retrait : trois parlementaires sur quatre et 83% des maires de France sont des hommes.

Étude de cas : la diversité dans la finance

Dans le monde des affaires, principalement masculin, plusieurs études et pratiques confirment pourtant que la mixité bénéficie au management et aux performances des entreprises. Brooke Harrington, professeur d’économie et de sociologie à la Business School de Copenhague, en a fait l’expérience en s’intéressant au fonctionnement de 1 245 clubs d’investissement – groupes comprenant entre 10 et 15 personnes mettant en commun une épargne mensuelle et gérant un portefeuille d’actions. Les clubs affichant une bonne mixité enregistraient tous 2% de plus dans leurs retours d’investissements par rapport aux clubs unisexes.

Dans son livre Pop Finance, le professeur remarque ainsi qu’« une diversité des genres est synonyme de regroupements plus larges d’informations », et donc de « meilleures performances dans la prise de décision ». Car selon lui, les hommes et les femmes ont des sources différentes d’informations et les utilisent différemment. D’après le professeur, « Plus notre environnement est complexe, plus nous avons besoin de diversité ». Cette diversité serait donc une source de synergies et de ressources sur les places boursières.

Une opinion que partage Charlen Ripley, vice présidente exécutive de la société Goldcorp, société d’exploitation de gisements d’or faisant partie de l’indice S&P/TSX60. D’après elle, « chaque fois qu’une prise de décision doit compter avec de multiples opinions, celle-ci se doit d’être robuste et de prendre en compte différentes perspectives ». Plus nombreuses sont les informations synthétisées, meilleures seront les décisions.

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