Quand le radicalisme environnemental fait plus de mal que de bien

Par Eric Abetz
9 juin 2023 16:27 Mis à jour: 9 juin 2023 16:27

Lorsque le fanatisme environnemental aveugle se transforme en vandalisme environnemental et en destruction économique, quelque chose ne va vraiment pas.

Ce qui transforme le mal en faute inexcusable, c’est lorsque le gouvernement laisse faire, en ignorant le bien commun qui est en jeu.

C’est exactement ce qui se passe dans l’État de Victoria, où le gouvernement criblé de dettes a pu dégager 200 millions de dollars (124,5 millions d’euros) pour fermer le secteur des forêts indigènes, respectueux de l’environnement, dans les sept mois à venir, avec pour conséquence la dévastation des communautés rurales et la perte de centaines d’emplois.

Utiliser l’argent des contribuables, en période de crise de la dette, pour payer des gens afin qu’ils cessent de produire une ressource écologique indispensable pour pallier la pénurie de logements, c’est faire preuve d’une énorme irresponsabilité.

Le secteur de la sylviculture indigène fournit du bois à de multiples fins, de la construction de maisons à la biomasse.

Les produits du bois sont des réservoirs de carbone. Au fur et à mesure que les arbres poussent, ils absorbent le carbone de l’atmosphère et le stockent. Au fur et à mesure que l’arbre meurt ou que son bois se décompose, le carbone est lentement relâché dans l’atmosphère.

Arbres abattus dans la forêt de Mountain Ash, Victoria, Australie, le 30 avril 2018. (AAP Image/The Australian National University)

Les forêts anciennes offrent un équilibre qui est, généralement, neutre en CO2. La même quantité de CO2 est absorbée par les nouveaux arbres en croissance que celle émise par les arbres en décomposition et mourants.

Les forêts indigènes, quant à elles, sont des forêts de repousse qui ont déjà été récoltées. Récoltées avant que le processus de dépérissement ne se mette en place, elles sont des absorbeurs nets de CO2 de l’atmosphère.

Lorsqu’elles sont abattues, une nouvelle culture est semée pour fournir une nouvelle génération d’arbres absorbant le CO2, prêts à fournir le bois nécessaire aux besoins de l’homme dans les décennies à venir.

Ainsi, chaque fois que nous voyions du bois dans une maison, sur un banc dans un parc ou sur un poteau télégraphique, nous voyions en fait un puits de carbone. Il en va de même pour les armoires, les bureaux et les meubles en bois.

Le bois est le meilleur choix

L’alternative à l’utilisation du bois, un don naturel, est l’utilisation de matériaux non renouvelables qui ont laissé dans leur sillage des émissions de CO2, tels que l’acier, l’aluminium, le béton et le plastique.

Étant donné que ces matériaux ne sont pas renouvelables et que leur production dépend fortement des produits pétrochimiques et de l’énergie, toute analyse objective favoriserait l’utilisation du bois comme matériau de construction alternatif.

Les déchets du bois peuvent être utilisés comme paillis de jardin ou comme biomasse pour produire de l’électricité. Enfin, il est biodégradable, contrairement aux produits de substitution du bois.

Au fur et à mesure que le CO2 est émis, les nouveaux arbres plantés à leur place s’emploient à l’absorber. Pour apprécier cette merveille de la nature, il suffit d’avoir une compréhension de base de la nature et de la science.

Au lieu de cela, le gouvernement de l’État de Victoria s’accommode d’un fanatisme environnemental en affirmant que les poursuites judiciaires constantes contre la sylviculture indigène menées par des groupes verts extrémistes ont rendu l’exploitation des forêts indigènes trop onéreuse.

Le fait que ces groupes soient largement financés par le gouvernement et que les lois sur lesquelles ils s’appuient pour mener leurs actions judiciaires destructrices aient été promulguées par le gouvernement semble être ignoré.

La suppression du financement et la modification de la loi permettraient aux communautés régionales et rurales de conserver leurs moyens de subsistance tout en produisant un produit respectueux de l’environnement sans égal.

La démolition par le gouvernement victorien du secteur de la forêt indigène entraînera une diminution du nombre de grumes de sciage disponibles pour le secteur de la construction.

Un soudeur travaille sur le toit d’une nouvelle construction dans le nord-ouest de l’Australie occidentale, le 17 juin 2008. (Greg Wood/AFP via Getty Images)

Pire encore, les groupes écologistes extrémistes se mobilisent également contre les monocultures ou les plantations d’arbres, le dernier endroit où l’on peut récolter du bois. Les plantations ou les monocultures sont des friches de biodiversité, alors que les forêts indigènes retrouvent leur biodiversité en quelques mois après avoir été réensemencées.

Ce qui est vraiment pervers dans cette action contre-productive et inutile du gouvernement (si ce n’est pour apaiser les verts du centre-ville), c’est que la sylviculture indigène a contribué à préserver nos terres de brousse.

Lorsque l’Australie disposait de travailleurs forestiers répartis sur l’ensemble de son territoire, ces derniers jouaient également le rôle de pompiers, aidant à repérer les incendies et à les éteindre avec une rapidité qui se perd au fur et à mesure que les forêts de production sont fermées.

La dévastation causée par les incendies de forêt dans les anciennes forêts de production a vu les koalas et la faune s’évaporer au fur et à mesure que les zones forestières exploitées disparaissaient et que l’intensité des incendies augmentait avant que le personnel ne puisse intervenir.

Il était dans l’intérêt des travailleurs de préserver les forêts des incendies, car leur destruction signifiait la destruction de leurs moyens de subsistance.

Le secteur des forêts indigènes fournit des emplois et des moyens de subsistance à nos communautés régionales en difficulté, tout en procurant des redevances aux gouvernements des États, ainsi qu’un produit respectueux de l’environnement et indispensable pour remédier à la pénurie de logements. Mais tout cela est sacrifié pour apaiser les écologistes citadins.

Au lieu d’être fermé, le secteur des forêts indigènes devrait être célébré. Le fanatisme irréfléchi l’emporte sur le bien commun.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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