Qu’en est-il du plan ambitieux chinois « Made in China 2025 » ?

Le dirigeant chinois Xi Jinping pourrait faire des compromis lors du prochain sommet avec Donald Trump

12 novembre 2018 16:13 Mis à jour: 12 novembre 2018 16:13

Alors que la guerre commerciale sino-américaine s’intensifie et ne montre aucun signe d’apaisement depuis les élections de mi-mandat américaines de 2018, Pékin semble indiquer sa volonté de répondre aux demandes commerciales américaines, notamment au sujet du plan « Made in China 2025 » qui vise la domination chinoise dans le secteur mondial de la haute technologie.

Le 8 novembre, le dirigeant chinois Xi Jinping a rencontré à Pékin l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger. Lors de cette rencontre, Xi a déclaré à Kissinger que « les États-Unis doivent respecter le droit de la Chine de se développer dans la voie choisie par nous-mêmes et selon nos intérêts légitimes ».

Xi Jinping a également confirmé que lui et Donald Trump « auront des discussions approfondies sur des questions d’intérêt commun », lors du sommet du G20 qui se tiendra en Argentine le 30 novembre et 1er décembre prochains.

« La Chine est prête à résoudre les problèmes dans ses relations bilatérales avec les États-Unis par le biais de consultations amicales », a annoncé Xi Jinping. Dans ses déclarations rendues publiques par l’agence officielle Xinhua, Xi Jinping a souligné à Kissinger que les États-Unis et la Chine « devraient se rapprocher tout en maintenant le développement sain et stable des relations bilatérales ».

Le 7 novembre, la veille de la rencontre Xi-Kissinger, Donald Trump a fait référence à « Made in China 2025 », déclarant lors d’une conférence de presse à l’issue des élections de mi-mandat que « la Chine s’est débarrassée » de ce plan qu’il trouvait « très insultant ».

Le plan «Made in China 2025» a été annoncé en 2015 par le Premier ministre chinois Li Keqiang. Son objectif est de transformer la Chine d’un « grand État industriel » en un « État industriel puissant » d’ici 2025, en mettant un accent particulier sur la recherche et le développement dans le domaine technologique et scientifique du pays.

Ce plan a été critiqué comme étant largement fondé sur l’espionnage industriel ciblant principalement les États-Unis et l’Europe.

Depuis le début de la guerre commerciale sino-américaine qui a commencé au printemps 2018, l’administration Trump a redoublé d’efforts pour lutter contre le vol de propriété intellectuelle, un problème pour lequel le président américain a critiqué la Chine à plusieurs reprises.

Depuis le déclenchement de cette guerre commerciale, qui visait des centaines de milliards de produits d’exportation chinois, le Parti communiste chinois (PCC) a apparemment demandé aux médias sous son contrôle de ne pas attirer l’attention sur le plan « Made in China 2025 ». Xinhua n’a pas mentionné ce plan depuis le 5 juin dernier.

De nombreux observateurs chinois affirment que le régime n’a pas renoncé à ses ambitions, qu’il les a simplement bien camouflées.

Toutefois, Donald Trump estime que la Chine a vraiment renoncé à ce plan en raison de la pression économique. « Si vous le savez, la Chine a énormément ralenti. Énormément. La Chine nous aurait dépassés en deux ans en tant que puissance économique ; aujourd’hui, elle n’en est même pas proche », a-t-il déclaré.

Xia Xiaoqiang, l’analyste des affaires chinoises, a commenté dans l’édition chinoise d’Epoch Times : « La seule possibilité est que le PCC ait promis à Trump de renoncer à son plan 2025. »

Il pense que, d’après un récent discours du vice-président chinois Wang Qishan, « il est très probable que le PCC fasse des compromis lors des futures négociations américano-chinoises ».

Lors de son discours du 6 novembre au Bloomberg New Economy Forum à Singapour, le vice-président Wang Qishan a déclaré que la coopération économique et commerciale était le principal moteur d’une relation saine et stable entre les États-Unis et la Chine, dont l’essence était l’avantage mutuel dans une situation gagnant-gagnant. La Chine est disposée à mener des consultations avec les États-Unis sur des questions d’intérêt commun et à faire un effort pour parvenir à un plan de développement économique et commercial mutuellement acceptable, a-t-il précisé.

Sous l’administration Trump, les États-Unis ont soulevé leurs exigences économiques envers la Chine, notamment le respect des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la fin de la violation des droits de propriété intellectuelle, l’arrêt des mesures protectionnistes qui restreignent l’accès au marché chinois, etc.

En se référant au ralentissement chinois, Donald Trump a tempéré sa critique en disant : « Nous avons monté en flèche. Ils sont descendus. Et je ne veux pas qu’ils continuent de descendre. »

Parlant de ses objectifs pour le sommet du G20, il a déclaré : « Nous allons essayer de conclure un accord avec la Chine parce que je souhaite entretenir d’excellentes relations avec le président Xi, tout comme avec la Chine. »

Nicole Hao

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