Rapport du Pentagone: le retrait chaotique de Biden en Afghanistan a fourni au PCC un outil de propagande

Par Michael Washburn
3 décembre 2022 15:04 Mis à jour: 3 décembre 2022 15:04

Le régime chinois s’est empressé de profiter du retrait chaotique du président américain Joe Biden d’Afghanistan survenu en août 2021 pour semer le doute chez les alliés des États‑Unis quant à leur leadership stratégique et leur influence dans le monde, selon un nouveau rapport du Pentagone.

Selon le rapport, ce stratagème s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Chine pour mener une politique étrangère agressivement expansionniste, visant à se positionner en vue d’une domination économique sur ses rivaux asiatiques et d’une éventuelle épreuve de force avec Taïwan.

Outil de propagande

Le rapport intitulé Military and Security Developments Involving the People’s Republic of China 2022 (Développements militaires et sécuritaires impliquant la République populaire de Chine en 2022) explique que les responsables chinois ont vivement critiqué le retrait hâtif et tendu des États‑Unis d’Afghanistan. Ils ont considéré ce retrait comme la preuve que les États‑Unis étaient un « partenaire peu fiable et une puissance en déclin », indique le rapport.

Selon le rapport, cette affirmation formulée par les responsables du régime chinois n’était pas un simple coup d’éclat mais faisait partie d’un effort soigneusement conçu pour amener les partenaires stratégiques des États‑Unis à s’interroger sur la viabilité de leurs relations avec Washington.

« La Chine a utilisé un large éventail d’outils diplomatiques tout au long de l’année 2021 pour éroder l’influence des États‑Unis dans le monde et renverser les partenariats de défense soutenus par les États‑Unis, tels que le Quad (Australie, Inde, Japon et États‑Unis) et l’AUKUS (Australie, Royaume‑Uni et États‑Unis), que Pékin perçoit comme des obstacles à son expansion », indique le rapport.

Selon le rapport, ces outils incluent également une tendance à blâmer publiquement les États‑Unis quant aux tensions croissantes entre Washington et Pékin et à attribuer ces tensions à des erreurs de calcul faites par les États‑Unis sur les buts et objectifs de la Chine tant sur le plan intérieur que sur la scène mondiale.

Mais la position des États‑Unis à l’égard de la Chine n’est pas fondée sur une crainte excessive ou l’alarmisme, affirme le rapport. Le rapport s’efforce d’illustrer le contexte stratégique dans lequel s’inscrit la rhétorique de Pékin, en citant le XXe Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) et en s’appuyant largement sur les travaux d’un rapport rédigé par des responsables du PCC pour présenter les stratégies, tactiques, buts et objectifs de Pékin, notamment en ce qui concerne le renforcement de la technologie, de l’équipement, des capacités et de l’influence de l’Armée populaire de libération (APL).

« Le rapport du XXe Congrès du Parti s’est concentré sur l’intensification et l’accélération des objectifs de modernisation de l’APL pour les cinq prochaines années, notamment le renforcement de son ‘système de dissuasion stratégique’. »

Programme expansionniste

Le rapport met en garde contre la stratégie de fusion militaro‑civile (MCF) adoptée par le régime chinois, qui exploite l’expertise et les ressources technologiques civiles du pays à des fins militaires. Le rapport affirme que le programme du régime chinois sera de plus en plus audacieux dans les années à venir et qu’il continuera à menacer la stabilité régionale si le régime parvient à mettre en œuvre les objectifs fixés par la fusion militaro‑civile.

Le régime applique le MCF sous les auspices de sa Commission centrale pour le développement de la fusion militaro‑civile (CCMCFD), formée en 2017 et dirigée par son leader Xi Jinping, le Premier ministre Li Keqiang, d’autres membres du Comité permanent du Politburo et des fonctionnaires de moindre importance à divers niveaux du régime.

Si la dissuasion stratégique ressemble à un objectif passif, visant davantage à protéger la Chine et ses intérêts contre les agresseurs étrangers qu’à promouvoir un programme nationaliste et expansionniste empiétant sur la souveraineté d’autrui, le rapport du Pentagone ne laisse guère de doute quant à la réalité qui se cache derrière ce discours.

Le rapport détaille les projets territoriaux que Pékin devrait poursuivre avec une plus grande détermination en mer de Chine méridionale, où se trouvent des voies de navigation qui fournissent plus de 80% du pétrole brut à la Corée du Sud, au Japon et à Taïwan. Les revendications de Pékin sur une « ligne à neuf traits » mal définie ont opposé le régime communiste au Viêt Nam, à la Malaisie, à Brunei et aux Philippines, tandis que Taïwan a cherché avec acharnement à défendre l’île d’Itu Aba, qui se trouve parmi les îles Spratly, contre les revendications du régime, selon le rapport.

Le rapport note que, dans le cadre de son programme expansionniste, le régime chinois a formé en avril 2021 deux nouveaux districts administratifs englobant les îles Paracels et les îles Spratly et a revendiqué pas moins de 80 points géographiques dans la région. Pékin prétend également à une « zone économique exclusive » dans la région, refusant l’accès aux forces militaires d’autres pays.

Exploiter les technologies civiles

L’élément le plus marquant de l’agenda du MCF est l’exploitation de technologies appartenant jusqu’alors à des entités civiles à des fins clairement militaires.

Comme le décrit le rapport du Pentagone, il s’agit d’un certain nombre d’efforts interdépendants, notamment la fusion de la technologie et des capacités industrielles civiles avec le secteur de la défense, l’adaptation d’initiatives et de percées scientifiques à des fins militaires, l’imposition d’exigences militaires aux organisations et aux travailleurs civils et l’élargissement de la capacité de l’armée à enrôler des individus dans son service comme elle le juge bon, entre autres efforts et initiatives.

Dans tous les cas, la définition de la défense nationale, de la dissuasion et des objectifs légitimes en matière de politique étrangère est entièrement laissée à la discrétion des dirigeants du PCC, selon le rapport.

« La Chine poursuit sa stratégie de développement pour la fusion militaire et civile (FMC) en tant qu’effort national destiné à intégrer ses stratégies de développement économique et social à ses stratégies de défense pour construire un système stratégique national et des capacités en soutien aux objectifs de rajeunissement national de la Chine ».

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