Recensement agricole : le dernier panorama de l’agriculture française

Par Etienne Fauchaire
20 septembre 2023 09:23 Mis à jour: 20 septembre 2023 09:23

Réalisé tous les dix ans, le recensement agricole permet de dresser un portrait complet de l’agriculture en France. Cette opération décennale européenne obligatoire, réalisée pour la dernière fois entre le 1er octobre 2020 et le 15 mai 2021, a pour objectif de mettre à jour les données sur l’agriculture française et d’évaluer son poids à l’échelle européenne. Retour sur les éléments clés de ce bilan.

Le nombre d’exploitations agricoles en baisse, leur surface en hausse

En l’espace d’une décennie, la France métropolitaine a perdu pas moins de 100.000 exploitations agricoles. De 490.000 en 2010, leur nombre est passé à 389.000 en 2021 : une chute de 21%. Une tendance à la baisse depuis 1970. En 1955, l’Hexagone comptait alors 2,3 millions d’exploitations agricoles. La dernière baisse enregistrée demeure néanmoins un tantinet plus faible qu’au cours des dix années qui ont précédé, lors desquelles 2,3 % des exploitations françaises ont disparu, contre 3 % entre 2000 et 2010. En revanche, si leur nombre diminue, la surface agricole française demeure, pour sa part stable, avec 26,7 millions d’hectares, soit une baisse de seulement 1 % par rapport à 2010. C’est une superficie équivalente à près de 50 % du territoire métropolitain.

Bien que les exploitations françaises aient réduit en nombre, elles ont gagné en surface. En 2020, leur taille moyenne est estimée à 69 hectares, ce qui représente 14 hectares de plus que qu’en 2010, et 27 de plus qu’en 2000. Une surface néanmoins toujours plus petite que celles côté américain (178 hectares) et britannique (81 hectares). « L’extension des surfaces est plus marquée pour les éleveurs que pour les exploitations spécialisées en production végétale », indique le ministère de l’Agriculture. De 2010 à 2020, la surface moyenne couverte par les élevages bovins mixtes (lait et viande) a évolué de 102 à 123 hectares, tandis que celle des producteurs de céréales et oléoprotéagineux de 80 à 96 hectares. Pour les premiers, les effectifs se sont réduits à vitesse grand V : -41% depuis le dernier recensement. Pour les seconds, la diminution est moindre que celle du nombre d’exploitations.

En matière d’agriculture biologique, leur nombre est monté de 4% à 12% entre 2000 et 2010 — le triple — et leur surface a doublé depuis 2017, atteignant 2,5 millions d’hectares, pour une taille moyenne par domaine de 61 hectares. Également en hausse, le nombre d’exploitations engagées dans les circuits courts (+6% comparé à 2010) et celles détenant au moins une production sous signe de qualité ou d’origine (Label rouge, IGP, AOC-AOP…) : +3%.

Le renouvellement des générations à la peine

Niveau emploi, en 2020, 759.000 personnes travaillent de façon permanente dans le secteur agricole, soit l’équivalent de 583.000 emplois permanents à temps plein. La tendance à l’entrée dans ce secteur est à la baisse depuis 10 ans (-12%), tandis que la courbe du vieillissement est à la hausse, 58 % des chefs d’exploitations et co-exploitants ont 50 ans ou plus (+6% depuis 2010). « Cela montre un vieillissement certain de la population agricole », reconnaît bel et bien le ministère.

Ce dernier s’est assigné deux objectifs : d’une part, « engager une politique volontariste encourageant le renouvellement des générations ». D’autre part, favoriser l’attractivité de ce secteur chez les femmes.

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