Reconnu «potentiellement mortel», ce produit très utilisé contre le rhume est toujours autorisé par l’Agence européenne du médicament

Par Robin Lefebvre
31 janvier 2024 14:35 Mis à jour: 31 janvier 2024 14:35

Depuis 20 ans, la revue Prescrire, qui liste chaque année les médicaments inutiles et dangereux attire l’attention sur la pseudoéphédrine, un composant décrié encore utilisé dans des médicaments prescrits contre le rhume et la congestion nasale, alors que l’Agence européenne du médicament vient de lui donner un blanc-seing.

Les effets de la pseudoéphédrine, un vasoconstricteur utilisé dans de très nombreux médicaments comme l’Humex ou Dolirhume sont dénoncés depuis longtemps. Chaque année, on entend les professionnels de la médecine alerter les patients des risques de ces médicaments sur le cœur. Malgré cela, ils sont encore vendus au plus grand nombre.

Des effets secondaires reconnus comme « potentiellement mortels »

Comme le relaie La Dépêche, en fin d’année dernière, le Comité de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a officiellement imputé deux effets cardiovasculaires et neurovasculaires graves à ce composant: le syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) et le syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible. Ceux-ci viennent s’ajouter aux risques, connus depuis plusieurs dizaines d’années, d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus du myocarde.

Loin d’être inoffensifs, ces effets indésirables ont été reconnus comme « potentiellement mortels ». Pourtant, malgré ces statistiques inquiétantes, le PRAC s’est contenté de proposer de signaler les nouveaux risques dans la notice destinée aux malades et de demander aux professionnels de la santé de limiter les dégâts en informant au mieux les patients. Une préconisation suivie par l’Agence européenne du médicament, au grand regret de la revue Prescrire qui y voit une vraie « occasion ratée de protéger [les patients européens]. »

En effet, la simple mention des dangers encourus dans la liste des effets indésirables risque de n’avoir qu’un effet très superficiel sur les habitudes des consommateurs. « Et les soignants ont mieux à faire que de passer du temps à déconseiller aux patients un médicament qui devrait être retiré du marché », tonnent les experts de Prescrire.

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