Reims : l’ampleur des maltraitances sur Tony, 3 ans, dévoilée à la cour d’assises

Par Epoch Times avec AFP
3 février 2021 11:12 Mis à jour: 3 février 2021 12:12

En novembre 2016, le petit Tony, trois ans, a succombé sous les coups de son beau-père. L’autopsie a démontré que l’enfant est décédé suite à un éclatement de la rate et du pancréas causés par des coups de poing ou de pied dans le ventre.

Le 1er février s’est tenu le procès de Loïc Vantal et de Caroline Létoile devant les assises de Reims dans la Marne, pour la mort du petit Tony âgé de 3 ans en novembre 2016.

Au premier jour du procès, son beau-père est jugé pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur de 15 ans » et « violences habituelles ». Il a finalement « reconnu les faits ».

Par contre la mère de Tony, Caroline Létoile, n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Jugée pour « non dénonciation de mauvais traitements » et « non assistance à personne en danger », elle comparaît libre, sous contrôle judiciaire, et risque cinq ans d’emprisonnement.

« Il faut une certaine violence pour fracturer un pancréas »

Ce jour de novembre 2016, vers 15h30, les pompiers rémois répondent à l’appel d’une mère de 19 ans pour porter secours à son fils qui, selon elle, a perdu connaissance à la suite d’une chute. Les secouristes constatent alors que l’enfant, dans un « état particulièrement grave », présente « de nombreux hématomes sur le corps », comme l’indiquera le procureur de la République Matthieu Bourrette.

Peu après 17h00, Tony décède à son arrivée aux urgences pédiatriques du CHU de Reims, où un médecin remarque des traces de coups de poing au ventre. L’autopsie démontrera que l’enfant a succombé à un éclatement de la rate et du pancréas datant de 48 heures.

« La douleur au pancréas est une des pires douleurs qui soit, et il faut une certaine violence pour fracturer un pancréas, on trouve ça dans les accidents de la route ou dans les sports de combat », explique le docteur Digeon.

Le rapport fait également état de nombreuses lésions traumatiques sur le visage et le corps de la petite victime, ainsi que plusieurs fractures des côtes, anciennes et récentes. « J’ai dénombré 60 lésions sur le corps de l’enfant, dont 23 au niveau de la tête… Nous avons constaté des bleus d’âges différents et nous avons été interpellés par cinq fractures anciennes… », déclare le légiste.

Le petit Tony, un souffre-douleur

Lors de sa garde à vue, la mère tente d’abord de minimiser les faits avant de reconnaître que son compagnon avec lequel elle vivait depuis trois mois frappait son fils, devenu « souffre-douleur ». L’enquête a montré que les insultes, les gifles et coups de poing avaient débuté dès l’arrivée de Loïc Vantal chez la mère de Tony en septembre 2016, avec une dramatique intensification des violences la semaine précédant la mort de l’enfant.

La présidente a souligné lundi que les analyses dans l’appartement avaient mis en évidence des traces de sang partout, dans la chambre de l’enfant, les toilettes, la salle de bains, le salon…

Condamné sept fois pour des faits de violence, son conjoint reconnaissait finalement des violences sur l’enfant après plusieurs dénégations.

« Alerter pour sauver »

Cinq  associations se sont portées parties civiles : La Mouette, Enfance et Partage, Innocence en danger, La voix de l’enfant et l’Enfant bleu enfance maltraitée.

« Il faut alerter pour sauver. Il y a des numéros, numéro de l’enfance maltraitée évidemment, le 119, la police en cas d’urgence et nombre de personnes dans ce dossier auraient pu éviter » la mort de Tony, a déclaré Me Caroline Remond pour l’association L’Enfant Bleu, l’une des cinq associations parties civiles.

Me Rodolphe Costantino, avocat d’Enfance et partage, a lui pointé « la lâcheté de l’institution judiciaire, qui n’appelle pas les choses par son nom, puisque je pense qu’on est en présence d’actes de barbarie ».

L’absence de réaction des voisins du couple a également été pointée du doigt. « Tout le monde dans l’immeuble a, à un moment donné, entendu Tony pleurer », avait affirmé le président du tribunal judiciaire de Reims en octobre 2019.

Le procès de ses parents doit durer jusqu’à jeudi.

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