Relance du nucléaire : 20 réacteurs prolongés de 10 ans avec l’accord de l’Autorité de sûreté

Par Epoch Times avec AFP
3 juillet 2025 16:10 Mis à jour: 3 juillet 2025 16:46

L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection a donné son feu vert au prolongement de dix ans des 20 réacteurs français de 1300 MW, dont les plus anciens auront 40 ans à partir de l’an prochain, a-t-elle annoncé jeudi.

« L’ASNR considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique », explique-t-elle dans une note d’information datée du 1er juillet.

Les travaux s’étaleront jusqu’en 2040 pour les derniers réacteurs, précise-t-elle.

Cette décision clôt la phase dite « générique » du réexamen, qui concerne les études et les modifications des installations communes à tous les réacteurs de 1300 MW, conçus sur un modèle similaire, précise l’ANSR.

Les premières visites décennales au-delà de 40 ans de ces réacteurs débutent l’année prochaine. Le premier réacteur concerné est celui de Paluel (Seine-et-Maritime) début 2026, a souligné EDF auprès de l’AFP.

Des employés travaillent à la centrale nucléaire de Paluel, le 20 janvier 2021. (SAMEER AL-DOUMY/AFP via Getty Images)

Les autres réacteurs de 1300 MW sont répartis sur les sites de Belleville (Cher), Cattenom (Moselle), Flamanville (Manche), Golfech (Tarn-et-Garonne), Nogent (Aube), Penly (Seine-Maritime) et Saint-Alban (Isère).

Quatrième réexamen périodique

Ce quatrième réexamen périodique revêt une importance particulière puisqu’il avait été retenu, lors de la conception de certains matériels des réacteurs, une hypothèse de 40 années de fonctionnement, explique l’ANSR. « La poursuite au-delà de cette période nécessite une actualisation des études de conception ou des remplacements de matériels », précise-t-elle.

Les prescriptions de l’ASNR seront ensuite déclinées réacteur par réacteur, lors de leur quatrième réexamen périodique, ajoute l’Autorité. « Il sera alors tenu compte des particularités de chacune des installations » et le rapport de réexamen de chaque réacteur « fera l’objet d’une enquête publique ».

La décision de l’ASNR fait suite à une concertation débutée en janvier et qui a pris fin le 30 juin sur les conditions de sûreté de la poursuite d’exploitation par EDF de ces 20 réacteurs de 1300 MW.

L’autorisation d’exploiter un réacteur nucléaire est délivrée sans limitation de durée mais un examen est prévu tous les 10 ans pour vérifier notamment l’état de l’installation.

Avoir un niveau de sureté proche de celui des EPR

« L’ambition fixée par EDF, dans le cadre de la poursuite du fonctionnement pour dix ans supplémentaires de ses réacteurs, est de faire tendre leur niveau de sûreté vers celui d’un réacteur de type EPR », a souligné le géant français du nucléaire.

Les investissements nécessaires à ce 4e réexamen sont estimés à 6 milliards d’euros, a ajouté EDF.

Pour le ministère de l’Énergie, ce feu vert « répond à l’objectif (…) de maintenir les capacités existantes de production d’électricité d’origine nucléaire », les 20 réacteurs concernés produisant plus de 40% de l’électricité d’origine nucléaire du pays.

« La prolongation au-delà de 40 ans fera l’objet d’une enquête publique et d’un bilan annuel afin que l’information à ce sujet soit transparente », a précisé le ministère.

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