Rochefort: une infirmière violemment agressée par un patient schizophrène, alors qu’un signalement avait été fait la veille

Par Emmanuelle Bourdy
21 juin 2023 13:01 Mis à jour: 21 juin 2023 13:01

Ce mercredi, une infirmière libérale de Rochefort a été rouée de coups par un schizophrène en état de crise, alors qu’elle intervenait à son domicile. Plusieurs signalements avaient pourtant été faits, la veille de cette agression. L’homme, âgé de 43 ans, a été interné d’office.

L’infirmière, qui a déposé plainte, reproche à l’équipe médicale de ne pas avoir agi malgré les signalements dont ce patient faisait l’objet. Il l’a violemment agressée ce mercredi 14 juin dans un immeuble du quartier Libération à Rochefort, lors de sa visite quotidienne, rapporte Sud-Ouest.

« Je suis en colère parce qu’on n’a pas été écoutés »

Ce jour-là, l’infirmière s’était rendue chez le quadragénaire qu’elle suit depuis près d’un an, pour lui administrer son traitement. « La personne qui habite avec lui, un autre patient, m’a ouvert. Mais lui ne venait pas, malgré mes appels. Puis il a déboulé en furie, m’a mis un coup de pied, puis un coup à la tête qui m’ont fait tomber contre la table basse, et là, il m’a rouée de coups », raconte-t-elle à France Bleu. L’autre patient, lui, n’a pas réagi.

La police est intervenue mais elle a dû employer la force pour maîtriser le patient, qui a été interné d’office au centre médico-psychologique de l’île d’Oléron. L’infirmière, elle, a été prise en charge et sept jours d’incapacité totale de travail lui ont été prescrits. Elle a par ailleurs déposé plainte.

« Je suis en colère parce qu’on n’a pas été écoutés », déplore l’infirmière, qui n’en veut pas au patient en raison de sa « pathologie ». Le comportement de ce malade était en effet différent depuis quelques jours. Le cabinet infirmier l’avait d’ailleurs signalé à l’hôpital Marius-Lacroix. La veille, « l’équipe a fait une demande d’hospitalisation qui a été rejetée par la psychiatre », signale-t-elle. Le voisinage avait lui aussi remarqué ce changement et en avait informé la police, précise Sud-Ouest.

« Là c’est la goutte, c’est trop »

La fédération des infirmiers a apporté son soutien à la victime. Fabrice Brivady, infirmier libéral à Tonnay-Charente et président du syndicat de la Fédération Nationale des Infirmiers, a signifié à France Bleu : « Les infirmiers sont en première ligne avec les patients difficiles. Les agressions sont régulières, voire quotidiennes, et elles augmentent avec la tension dans les hôpitaux, les difficultés dans la prise en charge à domicile. » Il souhaite que les soignants puissent « être protégés », afin que leurs missions soient assurées « de manière correcte ».

Faisant référence à l’infirmière de 37 ans poignardée à mort fin mai à l’hôpital de Reims, la soignante a ajouté : « Là, pour moi, ce n’étaient pas des coups de couteau mais des coups de poings. J’ai eu de la chance parce que ce patient se balade régulièrement avec des couteaux. » « Il y a eu un dysfonctionnement quelque part et c’est moi, au bout de la chaîne, qui risque ma vie », a-t-elle conclu.

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