Endettée, son entreprise liquidée, une maman de 41 ans, lance un appel à l’aide pour s’en sortir

Par Léonard Plantain
8 décembre 2022 19:17 Mis à jour: 8 décembre 2022 19:18

Depuis 2021, Sandrine Moulin, une habitante de Taillis en Ille-et-Vilaine, est en difficulté financière. N’arrivant plus à remplir son frigo et inquiète de ne pouvoir nourrir sa fille de 6 ans, elle espère obtenir de l’aide en faisant part de son témoignage.

Interviewée par Le Journal de Vitré, Sandrine Moulin, 41 ans, pousse un cri de détresse. En effet, aujourd’hui, cette mère de 3 enfants vit seule avec sa fille de 6 ans, à Taillis, une petite ville proche de Vitré et de Rennes, mais ne parvient plus à payer ses factures.

Un commerce qui a fait faillite

Les dettes qui s’accumulent un peu plus chaque mois, au point que cette année, elle ne pourra pas offrir de cadeaux de Noël à ses enfants. Dépassée par la situation, elle témoigne et espère trouver de l’aide :

« Séparée depuis octobre 2019, avec trois enfants, je n’ai plus qu’une seule fille à charge aujourd’hui. Cuisinière de métier, j’ai repris l’épicerie de Taillis en avril 2021. J’y avais investi tout mon capital, chose que je n’aurais jamais dû faire avec du recul. Au bout de deux mois, je me suis rendu compte que ça ne fonctionnait pas, personne ne venait à l’épicerie. Je n’arrivais pas à me dégager suffisamment d’argent pour tout payer. Je faisais des pizzas à emporter, car j’ai une formation de pizzaiolo, je faisais énormément d’heures, sept jours sur sept. Mais ça ne suffisait pas », a-t-elle confié.

Cette situation a duré pendant 6 mois, jusqu’à ce que son entreprise passe en liquidation, en octobre 2021. « J’ai fait une dépression. Je n’ai pas eu de salaire pendant plusieurs mois, je ne vivais que grâce aux prestations familiales. Je ne pouvais plus payer la cantine de ma fille. J’ai fini par trouver du travail à l’AIS 35 en contrat d’insertion en février 2022, mais entre mes problèmes et ceux d’une de mes filles, mon médecin m’a mise en arrêt de travail. Cela a duré plusieurs mois », a-t-elle déploré.

Se ressaisir après une période de dépression

Entre-temps, le père de sa fille l’a soutenu financièrement. Son fils, âgé de 19 ans, l’a également aidé. « Je lui ai dit que je le rembourserai dès que possible », a partagé Sandrine, qui malgré sa bonne volonté n’a pas encore réussi à remonter ses comptes.

Ne souhaitant pas rester ainsi, elle s’est ressaisie et a cherché du boulot sur Vitré. Elle a finalement trouvé un emploi début novembre dans une commune voisine, à La Selle-en-Luitré, dans un restaurant où elle fait le service 24 heures par semaine.

« Entre-temps, début octobre, j’ai pris contact avec le CDAS de Vitré (Centre départemental d’action sociale). Je leur ai expliqué que je vivais alors avec 465 euros de la CAF, pour payer 1100 euros de charges, que j’étais à découvert. J’ai obtenu un rendez-vous. La première chose qu’on m’a demandée, c’est si j’avais à manger dans mon frigo. J’ai répondu que je n’avais pas grand-chose. Ils m’ont demandé mes relevés de compte depuis septembre, que je leur ai fournis », a déclaré Sandrine.

« La nuit, c’est la faim qui me réveille. »

Par la suite, elle a bien reçu un mail en retour, lui indiquant que le CDAS acceptait de lui verser une aide temporaire de 165 euros sous forme de chèques-services. Après son rendez-vous, le CDAS lui a également débloqué l’accès à Episol, où elle a pu obtenir un peu de nourriture.

« Je les ai remerciés, mais ce n’est pas ça qui va me permettre de payer mes factures. Ils auraient pu me mettre en relation avec la Banque alimentaire, mais ne l’ont pas fait. J’avais bénéficié de ce service pendant ma dépression, mais il faut obligatoirement passer par un travailleur social. A l’époque, ils m’avaient fourni un plein de carburant et de l’argent pour aller à Episol. Soit beaucoup plus que maintenant. Je sais qu’ils peuvent m’aider plus que ça », a-t-elle déploré, en ajoutant : « Je trouve ça honteux de me laisser dans cette situation. Car mon premier salaire va juste servir à boucher mon découvert. Et après ? Je fais comment ? »

Aujourd’hui, Sandrine n’en peut plus, « la nuit, c’est la faim qui me réveille. Mais après, impossible de me rendormir. Vous cogitez toute la nuit. Vous tournez en rond. Je me dis ‘comment je vais faire demain’ ? Pourrais-je donner à manger à ma fille ? Et il y a Noël qui approche. J’ai dit à mes enfants qu’il n’y aura pas de Noël cette année, pour la première fois », a-t-elle confié.

Pour réduire ses dépenses, Sandrine a réussi à changer sa fille d’école, qui est passée du privé au public. « Les frais de cantine et de garderie y sont moins élevés ». Sandrine a également fait une demande de logement social, mais est toujours dans l’attente d’une réponse.

Dans sa jeunesse, Sandrine a indiqué qu’elle avait « déjà connu la misère ». Cependant, elle n’avait jamais pensé « revivre ça un jour », a-t-elle conclu.

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