Sarthe : un patient meurt d’une péritonite faute d’anesthésiste, au centre hospitalier du Bailleul

Par Emmanuelle Bourdy
29 novembre 2021 20:55 Mis à jour: 29 novembre 2021 20:55

Au centre hospitalier du Bailleul (Sarthe), le 1er novembre 2021, un patient atteint d’une péritonite est décédé, faute d’avoir pu être opéré à temps. Ce jour-là, il n’y avait pas de médecin anesthésiste.

La pénurie de médecins touche dramatiquement de plus en plus d’hôpitaux en France. Le centre hospitalier du Bailleul, situé entre Sablé et La Flèche, n’est pas épargné. Le 1er novembre dernier, un événement grave s’est notamment produit, rapporte France Bleu Maine.

Un patient n’a pas pu être opéré en urgence au centre hospitalier du Bailleul, faute d’anesthésiste. Souffrant d’une péritonite, il a dû être transféré à l’hôpital du Mans, qui est situé à une quarantaine de kilomètres de Bailleul. Cette distance lui a été fatale, causant ainsi son décès peu de temps après son arrivée, précise France Bleu.

« L’illustration la plus dramatique du problème de manque de personnel »

« Cela fait des années que nous alertons sur les conséquences de la pénurie de praticiens », relate Line Mariot, représentante du personnel de la CFDT, qui est le syndicat majoritaire de cet établissement. Pour elle, « ce drame est une alerte supplémentaire », mais pour autant elle se demande s’il fera « bouger les choses ».

Marc Gandon, le secrétaire départemental du syndicat Force Ouvrière Santé, parle d’« effet domino » et regrette quant à lui que cet événement soit « l’illustration la plus dramatique du problème de manque de personnel ». « Manque de médecins traitants, recours aux urgences plus fréquents, urgences sans personnel suffisant, fermetures de ces services par intermittence dans les hôpitaux périphériques, transfert des patients à l’hôpital du Mans qui, à son tour, déborde », détaille le syndicaliste.

« L’anesthésiste qui devait prendre la garde a, lui-même, dû être hospitalisé en urgence »

Nadine Grelet-Certenais, maire de La Flèche et présidente du comité de surveillance du Pôle Santé Sarthe et Loir, déplore ce drame. Elle a expliqué que « l’anesthésiste qui devait prendre la garde a, lui-même, dû être hospitalisé en urgence ». « C’est dire si nous sommes très, très limite. Nous n’avons plus de ressource derrière, plus de parachute », a-t-elle encore souligné. Pour elle, « C’est absolument inadmissible que nous n’ayons pas le minimum nécessaire au bon fonctionnement de notre service des urgences ! »

Comme l’élue escompte bien qu’un tel drame ne puisse de nouveau avoir lieu, elle « demande que soient analysés de façon très précise les faits qui se sont produits ce jour-là », afin d’en tirer les conclusions nécessaires.

« Nous travaillons à une articulation de la ressource médicale, pour qu’il y ait à tout moment, au Bailleul, un minimum d’urgentistes et d’anesthésistes pour sécuriser nos hôpitaux », explique en outre Nadine Grelet-Certenais, qui indique également que « l’hôpital est aussi, lui-même, en train de réfléchir à une organisation en interne ».


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