Sécheresse : les fondations du château de Chenonceau sont-elles menacées lorsque le niveau de l’eau baisse ?

Par Emmanuelle Bourdy
23 août 2022 16:29 Mis à jour: 23 août 2022 16:29

Alors que la sécheresse touche durement la France, les cours d’eau se tarissent et c’est notamment le cas du Cher, affluent de la Loire. Le château de Chenonceau (Indre-et-Loire), également surnommé « le château des Dames », est situé en Touraine et se dresse majestueusement sur le Cher. Mais comment maintenir l’état de la célèbre bâtisse lorsque le niveau de l’eau baisse dangereusement et met en péril sa structure ?

Ainsi que le relate France 3 Centre-Val-de-Loire, la situation de Chenonceau lorsque le niveau du Cher est faible est un « débat qui revient souvent », explique Julien Colin, le chargé de mission Sage (schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) Cher Aval. Cet été, le Cher a atteint un niveau record, étant presque deux fois plus bas qu’habituellement. Le Sage Cher Aval reste donc en alerte car il doit constamment garder de l’eau en amont du château, ce dernier étant située entre les écluses de Civray et de Chisseaux.

« Chenonceau sans l’eau, ça serait la catastrophe »

C’est grâce aux aiguilles de Civray que le château de Chenonceau est conservé, sans que des fissures dangereuses apparaissent. Les piles du château de Chenonceau doivent donc toujours être immergées.

La construction du château de Chenonceau remonte au 13e siècle. Également appelé « le château sur l’eau », il enjambe le Cher grâce à un pont galerie unique en France et ses fondations sont habituellement immergées sous plusieurs mètres d’eau. Caroline Darrasse, la directrice de la communication du château, sait, elle aussi, que « Chenonceau sans l’eau, ça serait la catastrophe ». C’est la raison pour laquelle le bief de Chenonceau est un sujet constamment abordé.

En avril 2019, France 3 relatait que le château était déjà menacé par la sécheresse. Caroline Darrasse avait alors expliqué : « Une partie des arches du château de Chenonceau est construite sur des pieux de bois comme à Venise. Ces pieux ne doivent pas être hors d’eau pendant une trop longue période car cela fragilise la structure du monument. » Une partie de cette structure constituant les fondations est aussi faite de « tuffeau », à savoir une « pierre de Touraine, qui est très dur tant qu’il est sous l’eau », précise encore la responsable communication du château. Cependant, si « le bois et le tuffeau restent hors de l’eau trop longtemps », alors ils sèchent et « fragilisent le château », souligne-t-elle.

« Est-ce que ses fondations doivent-être ennoyées pour rester en bon état ? »

Le barrage à aiguilles de Civray est, depuis le règlement du Sage de 2018, remonté dès la fin mai, lui permettant ainsi « de stocker un peu plus d’eau qu’ailleurs sur le cours de la rivière », précisent nos confrères. Au printemps 2019 toutefois, à cause de la sécheresse et après concertation de l’architecte en chef des Monuments historiques, la préfecture d’Indre-et-Loire avait relevé les aiguilles du barrage de Civray dès le 19 avril.

« Notre but, c’est de trouver un juste milieu entre les enjeux humains et les enjeux liés à la biodiversité. Cet équilibre, il va être de plus en plus dur à trouver au vu du manque d’eau », soulève encore Julien Colin. Il signale que le débat relatif à l’avenir du Cher et à une éventuelle fragilisation de Chenonceau sans eau « revient souvent ». « Est-ce que ses fondations doivent-être ennoyées pour rester en bon état ? On ne sait pas vraiment », reconnaît-il.

Un groupe de réflexion a été créé par le comité local de l’eau en juin dernier. Son but est d’aborder la question du réchauffement climatique et de la baisse annoncée des débits d’eau, afin d’ « anticiper au mieux la gestion économique, touristique, patrimoniale et naturelle du Cher », conclut Julien Colin, qui envisage également de se mettre en lien avec le conservatoire du château.

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