Le secret le plus subtil du communisme

Par Trevor Loudon
8 juillet 2019 17:37 Mis à jour: 7 décembre 2020 21:33

Le mouvement communiste international détient beaucoup de secrets. Traités secrets, espions de haut niveau jamais découverts, diplomatie détournée. Sans parler des milliers de communistes occidentaux cachés qui occupent des postes d’influence en Occident et qui n’ont jamais été démasqués.

Cependant, le secret le plus important (et le plus subtil) du communisme n’a pas encore été clairement dévoilé. Ce secret est lié à la façon d’agir du communisme – à ses moyens d’atteindre des objectifs politiques. Très peu d’Occidentaux comprennent toute l’immensité de l’impact que le communisme a eu sur la société occidentale. Le grand secret du communisme est la façon dont les petits partis communistes locaux – souvent dirigés par Moscou, Pékin ou La Havane – arrivent à adopter leurs politiques comme « loi du pays » dans les États occidentaux.

Est-ce une exagération ? Comment est-ce possible qu’un petit parti communiste, composé parfois seulement de quelques centaines de camarades, puisse influencer la politique d’un pays qui compte des dizaines, voire des centaines de millions d’électeurs ? Malheureusement, ce n’est pas seulement possible. C’est une réalité.

La propagation furtive du communisme

Après l’explosion initiale des révolutions européennes qui, à part la révolution en Russie, ont toutes échoué dans les années 1920, le mouvement communiste a élaboré un plan à long terme. Ce plan vise à amener différents pays au socialisme par la force lorsque c’est possible, et par l’infiltration et la manipulation lorsque ce n’est pas possible.

Après que l’Europe de l’Est et la Chine ont été « socialisées » par la force après la Seconde Guerre mondiale, l’expansionnisme communiste s’est heurté à la ferme résistance de l’Occident. La guerre froide était une sorte d’impasse pour le communisme qui ne pouvait s’étendre que dans des zones « périphériques » – principalement dans les pays pauvres d’Afrique et d’Asie. Le recours à la force était trop risqué pour être appliqué aux principales cibles du communisme en Europe occidentale et en Amérique du Nord.

Ainsi, l’infiltration et la manipulation devaient y être intensifiées. L’Europe de l’Ouest, le Canada et les États-Unis devaient être « socialisés » de l’intérieur. L’ordre existant devait être renversé par l’application de la stratégie de subversion. L’éducation, les églises et les médias ont tous été pris pour cibles. Mais le point central de cette stratégie, à peine abordé par les chercheurs, était l’infiltration et la manipulation systématiques des organes législatifs de chaque grand pays occidental.

Les communistes ont estimé, à juste titre, que s’ils pouvaient influencer ou manipuler les Parlements français et britannique, le Bundestag allemand et le Congrès américain, le nombre de missiles que l’OTAN possédait ou le nombre de troupes que ces pays pouvaient déployer sur le Rhin n’avait plus d’importance. Pendant la « guerre froide », une telle tactique a été élaborée à Moscou par le Département international du Comité central du Parti communiste de l’URSS en collaboration avec le KGB.

La question aurait été posée par la direction de l’Union soviétique : quelle politique intérieure ou étrangère voulons-nous que les pays comme la France… ou le Canada… ou l’Italie… ou la Nouvelle-Zélande… ou les États-Unis adoptent afin de les pousser plus efficacement vers le socialisme et faire pencher la balance du pouvoir en notre faveur ?

Comment ils procèdent

Par exemple, en 1984, mon pays natal, la Nouvelle-Zélande, a interdit l’accès à ses ports aux navires de guerre à propulsion nucléaire.

J’ai appris, en interviewant un participant au processus de l’adoption de cette interdiction législative, qu’elle avait été conçue à l’École supérieure du Parti à Moscou – une école de formation très secrète pour plus de 6 000 communistes du monde entier. Moscou essayait à l’époque de faire éclater l’OTAN, et c’est encore le cas aujourd’hui. Elle finançait et dirigeait le mouvement pacifiste européen, mais se heurtait à un mur lorsqu’il s’agissait de faire sortir les troupes américaines d’Europe. Pour que l’URSS puisse conquérir l’Europe, il fallait que l’OTAN soit dissoute. Alors, comme l’un des moyens d’arriver à ce but, il a été décidé à Moscou de retirer la petite Nouvelle-Zélande, fortement influencée par les Soviétiques, de l’alliance nucléaire occidentale. Ceci dans l’espoir qu’un tel exemple serait suivi et encouragerait la gauche européenne à faire éclater l’OTAN.

En octobre 1983, quatre communistes néo-zélandais ont été envoyés à cette École supérieure de Moscou pour y suivre une formation. Ils ont reçu l’instruction d’organiser une campagne en Nouvelle-Zélande, par l’intermédiaire des syndicats contrôlés par les communistes, qui viserait l’adoption d’une loi interdisant l’entrée des navires de guerre nucléaires.

Lorsque cette délégation est rentrée chez elle, plusieurs réunions secrètes ont été organisées avec les syndicats, le mouvement pacifiste et les membres du Parti travailliste au pouvoir qui étaient favorables à l’Union soviétique. En quelques mois, la législation antinucléaire de Moscou a été adoptée par le Parlement néo-zélandais, détruisant ainsi l’alliance militaire de mon pays avec les États-Unis. Toutefois, à peine un Néo-Zélandais sur un million a eu la moindre idée que nos politiques antinucléaires avaient été élaborées et mises en place depuis Moscou.

J’ai appris, au cours d’entretiens approfondis avec l’un des communistes néo-zélandais participant aux réunions de Moscou, que c’était une pratique soviétique courante. Les Soviétiques ont pu influencer les gouvernements du monde entier en utilisant toute une chaîne de commandement qui passait par les partis communistes locaux et le mouvement syndical pour arriver au sein du principal parti de « gauche » de tel ou tel pays ciblé.

Des milliers de communistes étrangers ont été formés chaque année à l’École supérieure du Parti et à l’Université Patrice Lumumba de Moscou. Le but principal de ces établissements était d’endoctriner les communistes étrangers et leur faire suivre la ligne de Moscou. Une grande partie de la formation consistait à apprendre à utiliser le mouvement syndical, le mouvement pacifiste, les Églises et les organisations civiles de leur pays natal pour influencer l’élaboration des politiques au sein du principal parti de gauche de ce pays – le Parti socialiste français, le Parti travailliste britannique, les sociaux-démocrates allemands, les libéraux canadiens ou le Parti démocrate américain.

Comme Lénine l’a dit au sujet des syndicats, ils représentent « les courroies de transmission du Parti communiste vers les masses ». Le contrôle communiste du mouvement syndical est la clé de la mise en œuvre de la stratégie de l’infiltration communiste dans les pays occidentaux.

Chaque parti communiste des pays occidentaux fait de son mieux pour s’emparer du mouvement syndical local. Il y a plusieurs raisons à cela, mais la plus importante et la moins connue est celle-ci : dans les démocraties occidentales, tous les grands partis de gauche sont dominés par le mouvement syndical. Les syndicats financent ces partis, fournissent de la main-d’œuvre en période électorale et votent en bloc lors de leurs conférences.

Les syndicats dominent effectivement tous les principaux partis politiques de gauche dans tous les grands pays occidentaux, ainsi que dans la plupart des petits pays occidentaux. C’est celui qui paie qui commande la musique. Les syndicats, en fournissant l’argent et les « muscles », peuvent dicter la politique du parti et ils peuvent généralement intervenir dans la sélection des candidats à sa direction.

Si les communistes prennent le contrôle des syndicats d’un pays (comme ils l’ont fait aux États-Unis), ils prennent effectivement le contrôle du principal parti de gauche de ce pays.

Les étapes de l’opération sont claires. Le mouvement communiste international ou le parti communiste local élabore une politique souhaitée, qu’il s’agisse du renforcement de la législation du travail, du financement des partis politiques par l’État, d’un programme scolaire plus socialiste, de l’assouplissement de la politique d’immigration, de la réinstallation accrue des réfugiés, de l’abandon d’un nouveau système d’armement – tout ce qui représente un point important dans le programme communiste à cette étape. Les communistes et leurs alliés socialistes font alors de ces politiques communistes des politiques syndicales.

Les syndicats font ensuite pression sur les principaux partis de gauche – que ce soit le Parti travailliste, le Parti socialiste ou le Parti démocrate du pays – pour que ces partis adoptent ces politiques syndicales comme leurs propres politiques. Comme les syndicats contrôlent effectivement ces principaux partis de gauche, toute cette opération ne représente souvent aucune difficulté.

En d’autres termes, les politiques communistes deviennent les politiques syndicales qui, à leur tour, deviennent assez facilement les politiques de tel ou tel principal parti politique.

Ainsi, les politiques de Moscou sont devenues celles du Parti socialiste français ou du Parti libéral canadien. Cependant, les citoyens français, canadiens, brésiliens ou américains n’avaient aucune idée que les politiques qu’ils croyaient provenir de leur propre gouvernement provenaient en fait de Moscou.

Décentralisation

Depuis « l’effondrement du communisme » dans les années 1990, qui a été plus apparent que réel, la formation de la politique internationale communiste semble devenir plus décentralisée.

Tous les grands groupements de façade communistes internationaux créés par les Soviétiques dans les années 1940 et 1950 – le Conseil mondial de la paix, la Fédération syndicale mondiale, la Fédération démocratique internationale des femmes, la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique et l’Association internationale des juristes démocrates – sont toujours là et  œuvrent activement ensemble, promouvant la « ligne » communiste partout où ils le peuvent. Bien qu’ils soient aujourd’hui davantage contrôlés par les communistes cubains, grecs et des pays du tiers monde, ils suivent des politiques presque identiques à celles de leurs anciens maîtres soviétiques. Ces organisations fonctionnent encore comme les « courroies de transmission » des politiques communistes vers des pays ciblés.

Cependant, la plupart des grands partis communistes occidentaux, y compris le Parti communiste et l’Organisation socialiste Freedom Road des États-Unis, ont tendance à se tourner davantage vers la direction provenant de la Chine – même si les communistes russes et des pays de l’ancien bloc de l’Est restent toujours un élément majeur du mouvement communiste international.

En même temps, le mécanisme des « courroies de transmission » semble être plus décentralisé et accompagné de plus d’endoctrinement effectué directement à l’intérieur de tel ou tel pays ou par le biais des grands groupements de façade internationaux.

Par exemple, les socialistes semi-communistes, y compris les Socialistes démocrates d’Amérique (Democratic Socialists of America – DSA), avaient l’habitude de s’inspirer en grande partie de l’Internationale socialiste qui suivait une «ligne » presque identique à celle du mouvement ouvertement communiste. Au cours des dernières années, la DSA s’est développée de manière si spectaculaire et a viré si loin à gauche qu’elle est devenue en fait le principal parti communiste des États-Unis. Par conséquent, les partis communistes européens, y compris ceux de France, d’Espagne, d’Italie et de Grèce, ont noué des liens étroits avec la DSA américaine.

De son côté, l’ancien Parti communiste est-allemand – connu aujourd’hui sous le nom de Die Linke (La Gauche) – œuvre également en étroite collaboration avec la DSA par l’intermédiaire de la succursale new-yorkaise de la Fondation Rosa Luxemburg, son organisation de façade ayant le siège à Berlin. Cette succursale basée à Manhattan forme les dirigeants de la DSA et influence de toute évidence l’élaboration de ses politiques. Die Linke entretient toujours des liens étroits avec les socialistes russes et le gouvernement de Poutine. Il est donc très possible que les politiques de la DSA soient influencées par Moscou – tout comme les politiques du Parti communiste américain ont été formulées à Moscou pendant plus de 70 ans.

La DSA a infiltré ses nombreuses politiques au sein du Parti démocrate américain, notamment Obamacare, l’amnistie pour les étrangers illégaux ou le Green New Deal (« Nouveau deal vert » – un titanesque projet d’investissements poussé par l’aile écologiste de ce parti). Par conséquent, presque toutes les politiques démocrates actuelles sont identiques ou très proches de celles de la DSA et du Parti communiste américain.

Voter pour sa propre destruction

Lorsque les citoyens des pays occidentaux votent pour l’augmentation du salaire minimum, la légalisation de la drogue, le contrôle des loyers, etc. ou pour les politiciens qui promeuvent des programmes comme New Green Deal, ils votent pour les politiques communistes. Ces politiques peuvent avoir été formulées au siège de la DSA ou du Parti communiste local ou à la Fondation Rosa Luxemburg à Berlin – voire même à Moscou ou à Pékin.

Peu importe d’où proviennent ces politiques, le résultat est le même. Lors de chaque cycle électoral, des millions d’Occidentaux votent pour le communisme – et n’en sont absolument pas conscients.

Y a-t-il un meilleur moyen de « socialiser » un pays que de tromper ses citoyens en leur faisant voter pour des politiques communistes déguisées en « libéralisme » local ?

Trevor Loudon est un auteur, cinéaste et conférencier néo-zélandais. Depuis plus de 30 ans, il a mené des recherches sur la gauche radicale, les mouvements marxistes et terroristes et leur influence secrète sur la vie politique.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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