Shein : les sept Galeries Lafayette exploitées par la SGM en province vont changer de nom
Le groupe Galeries Lafayette, fermement opposé à l’installation de Shein dans des magasins arborant son enseigne, et la Société des grands magasins (SGM), exploitante du BHV, ont annoncé mardi la rupture de leur partenariat concernant sept Galeries Lafayette en province, lesquelles s’apprêtent à changer de bannière.
Photo: JOEL SAGET/AFP via Getty Images
Les deux groupes « se sont mis d’accord pour mettre fin aux contrats d’affiliation qui les liaient depuis 2021, pour les sept établissements détenus et gérés sous l’enseigne Galeries Lafayette par le groupe SGM » à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims, précisent-ils dans un communiqué commun.
Leur coopération « prendra fin au cours des prochaines semaines, selon un calendrier en cours d’ajustement » — ajoutent-ils. Ce terme conduira au retrait de l’enseigne Galeries Lafayette et donnera au groupe SGM l’opportunité d’exploiter ces magasins sous une nouvelle identité, dont le dévoilement est attendu prochainement.
Cette décision est la conséquence directe « du constat d’une divergence stratégique », affirment les deux parties, engagées dans des discussions prolongées ces dernières semaines.
Shein, au cœur de la rupture
C’est dans ce contexte que la SGM dévoilait il y a un mois l’installation, en novembre, de la marque asiatique Shein — figure de proue de la fast fashion — au BHV Marais à Paris, ainsi que dans les Galeries Lafayette d’Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims.
Le projet, aussitôt dénoncé par le groupe Galeries Lafayette, avait suscité la promesse d’« empêcher » sa réalisation dans les magasins affiliés. Les Galeries Lafayette avaient stigmatisé notamment le « positionnement » et « les pratiques » de Shein, une « marque d’ultra fast fashion » en « contradiction avec leur offre et leurs valeurs ».
Vers une nouvelle bannière
Selon Le Figaro, les magasins Galeries Lafayette exploités en province par la SGM devraient adopter le nom BHV. Sollicitée par l’AFP, la SGM n’a toutefois pas confirmé cette information.
Les deux groupes assurent « poursuivre leurs échanges dans un esprit constructif », en mettant tout en œuvre « afin d’assurer une transition ordonnée et respectueuse des équipes et des clients », spécifient-ils dans leur communiqué.
Polémiques et réactions politiques
Créée en 2021 par Frédéric et Maryline Merlin, la SGM fait l’objet de nombreuses critiques depuis l’annonce de son partenariat avec Shein, dont le premier magasin physique en France ouvre mercredi au BHV, au cœur de Paris. Fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, la société Shein se distingue par ses prix cassés, mais est régulièrement accusée de concurrence déloyale, de pollution et de conditions de travail jugées indignes. Depuis lundi, la plateforme fait l’objet d’une enquête en France après la vente de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants.
Dans un communiqué, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, a regretté l’arrivée « le 18 novembre » de Shein dans sa ville, appelant le « législateur » ainsi que « les institutions européennes » à se saisir du dossier.
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