« Soit je meurs, soit je fais ce qu’il dit » : le calvaire de Claire, victime d’un violeur sous OQTF

Par Etienne Fauchaire
21 décembre 2023 19:08 Mis à jour: 15 avril 2024 12:53

Elle était allée faire quelques courses à Monoprix. En rentrant à son domicile parisien, Claire a vécu l’horreur ce samedi 11 novembre. Âgée de 26 ans, la jeune femme, qui vit dans une petite rue calme du 8e arrondissement située à deux pas du parc Monceau, a été violée. Son agresseur : un migrant centrafricain de 25 ans sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français.

« Tais-toi sinon je vais te tuer »

« J’ai tapé le code de ma porte, j’ai marché cinq mètres dans mon hall et j’ai entendu des bruits de pas derrière moi. Je me suis retrouvée plaquée au sol. Je n’ai pas compris ce qu’il se passait », témoigne Claire auprès du Figaro. Lui couvrant la bouche de sa main et l’étranglant pour l’empêcher de hurler, son agresseur lui lance alors : « Tais-toi sinon je vais te tuer ». Avant d’asséner : « Tu vas faire ce que je te dis, je vais te b*****». Terreur.

Alors qu’elle essaye de se débattre, une bouteille de vin qui se trouvait dans son sac de course, se brise sur le sol. Claire et son bourreau se roulent par terre sur des bouts de verre, mais l’homme continue à lui serrer le cou, et elle finit, au bout de dix minutes, par capituler, épuisée : « Je me suis dit : “Soit je meurs, soit je fais ce qu’il dit“».

Le SDF en profite alors pour l’obliger, violemment, à pratiquer une fellation. Un viol qui va durer une vingtaine de minutes. En tout, trente minutes interminables. Le calvaire prend fin lorsqu’une voisine entre dans le hall. Dénudée et ensanglantée, Claire se réfugie derrière elle ; le migrant prend la fuite avec ses sacs de courses. Mais sa voisine ne lui vient pas en aide : « Elle avait un taxi à prendre, parce qu’elle devait partir en vacances. Et c’était peut-être plus important [pour elle] que de porter secours à une personne… », raconte la jeune femme sur CNews, un brin désabusée. De retour dans son appartement, elle s’enferme et contacte la police, qui l’informe que le clandestin a également violé une étudiante de 19 ans sous la menace d’un couteau, seulement quelques minutes plus tôt.

Le violeur sera interpellé quelques heures plus tard sur les Champs-Élysées, puis mis en examen et écroué.

« Il faut faire bouger les choses d’un point de vue politique »

Un mois après avoir vécu ce cauchemar, Claire peine à trouver le sommeil. La jeune femme prend des médicaments pour dormir, est suivie par un psychiatre et un psychologue pour panser les séquelles, bref, tente de se reconstruire « comme elle peut ».

Mais aujourd’hui, c’est aussi une profonde colère qui la pousse à s’exprimer dans la presse. « Si cette OQTF avait été exécutée, ça ne serait pas arrivé. Toutes les semaines, on entend des histoires avec des femmes agressées par des personnes soumises à des OQTF ou qui sont récidivistes. Ce n’est pas normal, ce n’est pas un sujet qu’on doit laisser passer. Il faut faire bouger les choses d’un point de vue politique », estime la jeune femme.

En parallèle, elle réfléchit à un projet visant à « alerter les femmes concernant l’insécurité et donner des conseils à celles qui vont subir ce genre de choses ». « Après la déposition à la police, on se sent très seule. Il y a un manque de suivi. On ne sait pas à quel avocat s’adresser, à quel psy… Ça pourrait être intéressant de lancer une application pour proposer des solutions. J’aimerais aussi créer un podcast avec des témoignages de femmes qui ont vécu ce genre d’agressions et qui racontent leur reconstruction », ambitionne-t-elle.

« Aucune féministe de gauche n’est venue me parler »

Rapidement, le récit de Claire a pris une tournure polémique, accusé d’être « instrumentalisé sans vergogne par l’extrême droite », comme l’écrit le magazine féministe Madmoizelle, après avoir découvert un entretien de la jeune femme avec Eric Zemmour.

« Zemmour est accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes mais Claire lui livre son témoignage parce que, pour elle, les violeurs, c’est avant tout les Africains qu’il faudrait expulser. Le féminisme est détourné et sali par ce genre des imbéciles racistes », s’étrangle, dans la même veine, un internaute sur X dans un post visionné près de 290.000 fois. En face, l’indignation : « Claire est violée pendant 30 minutes par un clandestin sous OQTF et, sortant de ce calvaire, elle doit supporter les wokes débiles de Twitter qui lui crachent à la figure en lui expliquant qu’elle devrait se taire. La honte », rétorque Amine El-Khatmi, l’ancienne figure de proue du Printemps républicain.

La jeune femme a-t-elle néanmoins reçu un soutien des féministes suite à son viol ? « La gauche politise pour ne pas voir la réalité : aucune féministe de gauche n’est venue me parler », confie-t-elle à Une Certaine Idée, le média du parti Les Républicains : « Leur monde parfait n’a aucun lien avec la réalité, ils sont enfermés dans leur maison dorée. » En revanche, le collectif féministe Némésis a partagé son émotion devant le crime dont Claire a été victime : « Essayez de ne pas exploser de rage en imaginant que cela aurait pu être évité si notre gouvernement faisait son travail. Pardon Claire, pardon de ne pas en faire tous les jours assez », s’est désolée sa porte-parole, Alice Cordier.

Le procès de l’agresseur pourrait avoir lieu courant 2025.

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