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Somme : un agriculteur attaqué en justice pour avoir commencé le travail dès 6 heures du matin

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Photo: Crédit photo JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP via Getty Images

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Un agriculteur de la Somme est poursuivi par ses voisins pour des nuisances sonores liées à son activité. Le tribunal d’Amiens a examiné, ce 14 octobre, une plainte déposée par un couple excédé par le bruit des machines agricoles dès l’aube. 
Un agriculteur de la Somme comparaît devant la justice pour avoir débuté son travail aux aurores. Ce mardi, le tribunal d’Amiens (Somme) a examiné la plainte d’un couple, excédés par le bruit occasionné selon eux par leur voisin exploitant. Ce dernier, installé à Vimeu, aurait nourri ses bêtes à 6 heures du matin, en octobre 2024, et ce durant trois jours consécutifs, rapporte BFMTV.

Des nuisances qui dureraient depuis près d’un an

L’exploitant incriminé se défend d’avoir agi par nécessité. Dans le communiqué transmis vendredi par la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles, cité par France 3 Hauts-de-France, il explique avoir dû nourrir ses bêtes à l’aube pour organiser ses longues journées de récolte de pommes de terre et de betteraves. Il affirme respecter ses voisins autant que possible, mais évoque l’urgence de ces travaux agricoles qui imposent de commencer tôt.
De l’autre côté, le couple plaignant soutient que les nuisances ne se seraient pas limitées à ces trois jours mais dureraient depuis près d’un an. Le couple évoque aussi les va-et-vient de tracteurs à l’aube et des bruits réguliers jusqu’à deux ou trois heures du matin. Il pointe également des nuisances olfactives et même des craintes pour leur sécurité après l’irruption d’un taurillon dans leur jardin.

“Imaginez, ne pouvoir dormir que deux ou trois heures chaque nuit ?” 

“Je n’étais pas encore à la retraite, je travaillais tôt aussi. Imaginez, ne pouvoir dormir que deux ou trois heures chaque nuit !” a souligné la voisine de l’exploitant à nos confrères de France 3, précisant que l’homme lui aurait rétorqué : “Je suis paysan, j’ai le droit.” “Je n’aurais jamais porté plainte pour un coq qui chante”, a-t-elle encore expliqué.
La question du bruit agricole bénéficie depuis 2024 d’un cadre législatif renforcé, après l’adoption d’une loi visant à mieux protéger les agriculteurs dans le cadre de querelles avec le voisinage. Le droit d’antériorité les protège notamment contre certaines plaintes, mais l’exploitation doit être préexistante à l’installation des plaignants. Sur ce point, la voisine mentionne que la situation a évolué entre l’achat de sa maison, qui remonte à 2003, et aujourd’hui. Selon elle, l’exploitation, qui n’était que d’une petite vingtaine de bêtes, a depuis triplé.

Des menaces des deux côtés

Un rassemblement de soutien à l’agriculteur a été organisé devant le palais de justice, à l’initiative de la FDSEA. « C’est important d’être là, pour qu’il ne se sente pas seul », a indiqué le président du syndicat, Denis Bully. “En plus de subir cette audience injustifiée, il est visé par des menaces et des insultes de la part de ses voisins”, a-t-il ajouté.
La plaignante affirme, elle aussi, avoir été prise pour cible. Elle assure que sa fille et elle ont reçu des messages injurieux sur les réseaux sociaux, envoyés par les exploitants. Toutes deux comptent porter plainte prochainement.