Une souris verte, quand une chanson raconte une toute autre histoire : celle des guerres sanglantes de Vendée

Par Epoch Times
14 août 2019 16:14 Mis à jour: 11 février 2023 09:16

Les jeunes enfants sont fans de ces chansons ou comptines que l’on apprend dès la maternelle, les familles aiment aussi se retrouver et renouer avec les chants et comptines de l’enfance transmis de génération en génération. Mais savez-vous qu’une de nos célèbres chansons ou comptine, nous relate une page des plus sombres de l’histoire de France ?

Il s’agit de la chanson Une souris verte. De prime abord, cette chanson développe un rythme très agréable et aisé à retenir.

Elle nous conte l’histoire d’une souris verte qui veut s’échapper, court dans les herbes pour se cacher, malheureusement comme le relate les paroles, elle est rattrapée : cette capture est décrite dans le premier paragraphe de la chanson : « Une souris verte qui courait dans l’herbe, Je l’attrape par la queue, Je la montre à ces messieurs, Ces messieurs me disent : trempez la dans l’huile, trempez la dans l’eau, Ça fera un escargot tout chaud.. »

Ces paroles racontent un épisode sombre de l’histoire de France qui s’est déroulé sous la Révolution Française: il s’agit des « guerres de Vendée ».

Cette période porte le nom de la Terreur. La Terreur est caractérisée par des vagues d’assassinats d’opposants à la Révolution Française par le biais de la guillotine : tout d’abord le Roi Louis XVI et la Reine Marie-Antoinette, suivis de membres de l’aristocratie et du clergé. Par la suite elle s’étendra à toutes les oppositions et touchera tous les citoyens opposants. Outre la guillotine, des tueries : massacres précédés ou non de tortures, seront appliquées. Le crime de ces citoyens, s’opposer au régime de la Convention.

Différentes régions de France furent la cible de ces « guerres internes » décrétées par la Convention Nationale, un régime qui sévira en France de 1792 à 1795, sous la période de la Révolution Française. Ainsi, le 19 mars 1793, une loi est votée, condamnant les révoltés en armes et tous ceux porteurs d’insignes de la rébellion, dont les objets religieux. Cette loi s’apparentera à une loi du sang.

Cette loi condamne à mort sous 24 heures, sans possibilité d’appel. Elle sera à l’origine de la guerre civile en Vendée, région où la lutte fut la plus violente. En effet, c’est près de 165 000 personnes qui furent torturées et tuées, selon les chiffres avancés par les historiens.

Henri de La Rochejaquelein au combat de Cholet, 17 octobre 1793, peinture de Paul-Émile Boutigny, musée d’art et d’histoire de Cholet.

Quel lien avec la célèbre comptine ? C’est Franceinfo Culture qui nous apprend que – selon les historiens – la célèbre chanson « Une souris verte » ferait référence à un des soldats vendéens, soldats qu’on appelait à l’époque « les souris » et qui portaient un uniforme vert. Ces soldats étaient traqués par les soldats républicains pendant la Guerre de Vendée (1793-1795) puis torturés de façon atroce puisqu’ils étaient plongés dans l’eau et l’huile bouillantes…

Carte de la guerre de Vendée – 1793 (Christophe cagé)

Une si belle région de France à visiter, mais aussi le champ sanglant de cette page de l’histoire de France

La Vendée fait partie des régions du Pays de la Loire et de la région historique du Poitou. C’est aussi un littoral atlantique attractif pour le tourisme avec ses 250 km de côtes donnant sur l’océan Atlantique, dont 140 km de plages, et le taux d’ensoleillement le plus important de la côte atlantique. Les Sables d’Olonne et les îles: Noirmoutier et l’île d’Yeu rencontrent toujours énormément de succès auprès des vacanciers.

Alors pour les personnes qui auront le plaisir de visiter cette belle région de France, ayez en tête cette comptine pas si anodine qui relate cette épisode sombre que furent les guerres de Vendée au cours de la Révolution Française, sous le régime de la Terreur.

Le Massacre de Machecoul, huile sur toile de François Flameng (1856-1923) réalisée en 1884. (Collection musée d’art et d’histoire de Cholet)

À la question de Nicolas Lemarignier – un des journalistes de l’émission Franceinfo: Est-ce que « le fait de le savoir peut traumatiser parents et enfants ? », une mère de famille a répondu « Pas du tout ! … Ça reste quand même rigolo… ».

Pour autant, deux députées, Emmanuelle Ménard et Marie-France Lorhi, se sont mobilisées autour d’une proposition de loi, enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7 février 2018, sur la reconnaissance de génocide pour ces guerres de Vendée.

L’exposé des motifs annonce en préliminaire : « Les opérations militaires connues sous le nom de « guerre de Vendée » ont causé la mort d’environ 200 000 personnes dont 170 000 habitants de la Vendée et 30 000 morts parmi les forces chargées de la répression contre la « Vendée militaire ». Au cours des années 1793 à 1796, 20 à 25 % de la population de cette région a péri.

Cette guerre a été scandée par des massacres systématiques de prisonniers vendéens, par des pillages et des destructions massives des biens de la population vendéenne (leurs habitations, leurs récoltes, leurs troupeaux), ainsi que par de nombreux actes de barbarie (viols, tannerie de peaux humaines, utilisation de graisse humaine pour fabriquer du savon…).

Les expéditions des « colonnes infernales » (de janvier à mai 1794) ont perpétré des crimes qui seraient qualifiés aujourd’hui, selon les cas, de crimes de guerre, de crime contre l’humanité ou de génocide. »

Avant de relancer une comptine transmise de génération en génération, il est toujours intéressant de connaître l’histoire derrière les paroles portées par la chanson. Alors nous pourrions être surpris par la réalité qu’elle peut être amenée à dévoiler.

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