Statue de Louis XVI à Nantes : Louis de Bourbon désapprouve sa disparition prochaine

Par Emmanuelle Bourdy
5 mai 2025 11:41 Mis à jour: 5 mai 2025 11:52

Alors que la statue de Louis XVI trônant sur la place Maréchal-Foch à Nantes (Loire-Atlantique) va bientôt disparaître dans le cadre de l’événement culturel Voyage à Nantes 2025, le Prince Louis de Bourbon n’a pas caché son indignation. Sur ses réseaux sociaux, il a dénoncé ce projet, le qualifiant de révolutionnaire.

Le Prince Louis de Bourbon, Duc d’Anjou, a tenu à manifester sa « plus grande désapprobation concernant le projet artistique d’invisibiliser de manière éphémère la statue de [son] ancêtre Louis XVI à Nantes », ainsi qu’il l’a écrit sur son compte Instagram. Installé de manière à cacher l’emblématique statue du roi, ce dispositif imaginé par l’artiste plasticien colombien Iván Argote se donne pour mission d’inviter le spectateur à « réinterroger la présence des symboles monarchiques dans l’espace public ».

Des « lubies faussement artistiques mais vraiment révolutionnaires »

« Certains voudraient par ce geste questionner la présence des symboles monarchiques dans les espaces publics. Mais je ne laisserai personne piétiner l’héritage de nos Rois sans protester », a assuré sur Instagram le prétendant au trône de France.

Entre le 28 juin et le 31 août prochain, sur la place Maréchal-Foch, la statue de Louis XVI – qui surplombe une colonne de 28 mètres de haut – va être masquée par un jeu de miroirs placés autour de la statue du monarque, qui viendront réfléchir l’image du ciel et du paysage environnant.

« Ils n’effaceront pas 1000 d’histoire royale en toute impunité », a encore pesté le chef de la Maison de Bourbon, précisant qu’à plus d’un titre « Louis XVI s’est distingué par sa bonté et sa magnanimité envers les Français ». Mentionnant le fait que « seules deux statues honorent encore sa mémoire en France », il a déclaré : « J’entends donc qu’elles soient respectées et non qu’elles soient l’objet de lubies faussement artistiques mais vraiment révolutionnaires. » « La France n’a pas besoin qu’on verse du sel sur les plaies de son histoire mais seulement de paix et d’unité », a-t-il conclu dans son message, visiblement contrarié par un tel projet artistique.

« Demain sera donc le tour d’Henri IV ? »

Reconnaissant néanmoins que tout ce qui appartient à l’histoire n’est pas « forcément bien », Louis de Bourbon a expliqué dans les colonnes du Figaro ne pas être certain « que de vouloir effacer le souvenir de Louis XVI, figure politique paternelle et magnanime pour les Français de son époque, soit un très bon signal ». « Il est paradoxal que la mémoire du monarque qui a le plus fait pour l’abolition de l’esclavage soit ainsi bafouée dans la ville la plus impliquée dans la traite et qui opposa le plus de résistance à son abolition », a-t-il par ailleurs analysé auprès de nos confrères.

« Je ne sais pas si une seule période de notre histoire commune trouve grâce aux yeux des censeurs contemporains », s’est enfin demandé le Duc d’Anjou, exaspéré de voir comment ces derniers manifestent du mépris envers presque « tous ceux qui nous ont précédés ».

« Nous ne savons plus reconnaître le respect dû à ceux qui nous ont transmis un héritage séculaire dont nous ne sommes que les passeurs », a regretté le descendant de Louis XVI. « Hier c’était saint Louis que l’on voulait déboulonner, aujourd’hui Louis XVI, demain sera donc le tour d’Henri IV ? » s’est-il demandé, faisant référence à la statue de Saint Louis se trouvant sur un bâtiment public de la ville de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) et faisant l’objet d’une polémique depuis 2020. Les pouvoirs publics avaient demandé à déplacer la statue mais le tribunal administratif de Dijon a estimé qu’elle n’était pas un signe religieux et que sa présence dans un bâtiment public ne portait pas atteinte à la laïcité.

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