Stocks de masques en grande distribution : la sénatrice Nathalie Delattre demande une enquête parlementaire

Par Suzanne Durand
2 mai 2020 16:40 Mis à jour: 2 mai 2020 16:40

À partir de lundi 4 mai, la grande distribution pourra vendre des millions de masques jetables au prix plafonné de 95 centimes.

Dans un communiqué du 29 avril, le ministère de l’Économie et des Finances, de la Fédération du Commerce et de la  Distribution a précisé que Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match, Système U « confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai ».

Le 29 avril, Alexandre Bompard patron de Carrefour avait affirmé sur BFMTV : « On est en mesure aujourd’hui d’annoncer que nous avons sécurisé 225 millions de masques, 175 millions qui sont des masques dits chirurgicaux, 50 qui sont des masques en textiles, pour nos clients » ainsi que « 70 millions pour nos salariés, ceux-là sont de côtés ».

Demande d’ouverture d’une commission d’enquête

Nathalie Delattre, sénatrice de Gironde, qui se pose des questions sur la provenance soudaine de ces millions de masques mis sur le marché, a demandé dans un courrier adressé au président du Sénat Gérard Larcher, l’ouverture d’une commission d’enquête sur le sujet.

« De deux choses l’une : soit la grande distribution a une puissance de frappe infiniment supérieure à celle de l’État et a réussi à se procurer autant de masques en si peu de temps, et dans ce cas-là la commission devra faire toute la lumière sur les insuffisances de la chaîne de décision nationale. Soit la grande distribution se moque de la santé du peuple français, et devra répondre à cette question : combien de vies auraient pu être épargnées si ces stocks avaient été distribués plutôt que d’être stockés en attendant d’être vendus ! », a-t-elle écrit.

Pour les professionnels de santé, s’en est trop !

Le jeudi 30 avril, l’ensemble des Ordres des professions de santé ont publié un communiqué sous le titre « Les masques tombent ». Dans le texte, ils se disent scandalisés du nombre « sidérant » de masques annoncé à la vente par la grande distribution, qui se défend d’avoir profité de la situation pour stocker des masques. « Toute guerre a ses profiteurs. C’est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution ».

« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »

« Il n’y a pas de stocks cachés en France »

Interrogé vendredi sur le sujet, le directeur de la Santé Jérôme Salomon a assuré qu’« il n’y avait pas de stocks de masques cachés en France », réponse similaire pour La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) qui a également réagi de son côté aux accusations.« Il n’y a pas de stocks cachés. Les chiffres annoncés par les enseignes concernent les commandes effectuées, qui ne vont être livrées que très progressivement, avec une disponibilité plus rapide des masques à usage unique que des masques en tissu réutilisables »,  a affirmé la FCD dans un communiqué.

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