« La consternation s’allie au dégoût ». Les professionnels de santé indignés par la vente de millions de masques annoncée par la grande distribution

Par Epoch Times avec AFP
1 mai 2020 12:52 Mis à jour: 1 mai 2020 18:32

Face au virus du PCC et à une pénurie d’équipements de protection, les pharmaciens et personnels soignants constatent avec indignation que la grande distribution commercialisera dès le 4 mai des centaines de millions de masques.

Le jeudi 30 avril, l’ensemble des Ordres des professions de santé ont publié un communiqué sous le titre « Les masques tombent ».

« Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût », « où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ? »

Le virus du PCC, connu communément comme le nouveau coronavirus, s’est déclaré à Wuhan, en Chine, vers le mois de novembre. Il s’est répandu dans le monde entier à cause du Parti communiste chinois (PCC) qui a tout fait pour le dissimuler.

Vente de masques par la grande distribution

Dans un communiqué du 29 avril, le ministère de l’Économie et des Finances, de la Fédération du Commerce et de la  Distribution a précisé que Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match, Système U « confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai ».

Du côté de l’enseigne Carrefour, le groupe « a sécurisé » quelque « 225 millions de masques » dont 175 millions de type « chirurgical » et 50 millions en textile, a précisé mercredi soir Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, sur BFM TV. Intermarché a précisé que les 90 millions de masques destinés aux clients ne seront pas, dans un premier temps, « disponibles en rayon » et chez Leclerc, ce sont 170 millions de masques qui ont été « sécurisés » dans un premier temps mais bien davantage à terme.

« La surenchère de l’indécence »

Pour les professionnels de santé, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dans le texte, ils se disent scandalisés du nombre « sidérant » de masques annoncés à la vente par la grande distribution, qui se défend d’avoir profité de la situation pour stocker des masques. « Toute guerre a ses profiteurs. C’est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution », s’indignent les professionnels dans ce texte signé par sept ordres professionnels, dont celui des Médecins.

« Comment nos patients, notamment les plus fragiles, à qui l’on expliquait jusqu’à hier qu’ils ne pourraient bénéficier d’une protection adaptée, vont-ils comprendre que ce qui n’existait pas hier tombe à profusion aujourd’hui. 100 millions par ici, 50 millions par là. Qui dit mieux ? C’est la surenchère de l’indécence », déplorent-ils. « Nul n’aurait reproché à des circuits de distribution grand public de distribuer des masques grand public. C’était là un complément essentiel qui serait venu compléter utilement l’arsenal de défense contre le virus. Derrière le masque, se trouve le vrai visage. Nous, nous garderons celui de la dignité. Celui-ci ne se retrouvera dans aucun rayonnage », poursuivent-ils.

« L’heure viendra de rendre des comptes »

« L’heure viendra, nous l’espérons, de rendre des comptes. En attendant, nous allons poursuivre notre mission de professionnels de santé, car c’est notre engagement. Avec néanmoins l’amertume de se dire que la responsabilité n’est pas la mieux partagée de toutes les vertus », conclut ce texte signé par les présidents et présidentes des conseils nationaux de l’Ordre des médecins, des sages-femmes, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes, des masseurs-kinésithérapeutes, des pédicures-podologues et des pharmaciens.

« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »

« Il n’y a pas de stocks cachés »

La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a, par la suite, réagi aux accusations. « Les enseignes de la grande distribution ne sont pas, et n’ont jamais été, en charge de l’achat et de la fourniture de masques pour les soignants. Leur attribuer les difficultés d’approvisionnement est donc faux et malhonnête », a écrit la Fédération dans un communiqué du 1er mai. « Nos enseignes n’avaient pas non plus le droit, jusqu’à ces derniers jours, de vendre des masques au grand public. La seule autorisation, depuis fin mars, a été d’en acheter sur les marchés internationaux, pour assurer la sécurité de nos propres salariés et pour approvisionner les PME, à la demande de l’État », souligne la FCD.

« Il n’y a pas de stocks cachés. Les chiffres annoncés par les enseignes concernent les commandes effectuées, qui ne vont être livrées que très progressivement, avec une disponibilité plus rapide des masques à usage unique que des masques en tissu réutilisables », précise-t-elle.

 

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