La stratégie de Trump amène un changement crucial au Moyen-Orient

Par Brian Cates
21 septembre 2020 18:49 Mis à jour: 30 novembre 2020 17:18

D’une manière complètement inattendue, Donald Trump a réussi à arranger la semaine dernière la signature non pas d’un seul, mais de deux accords de paix historiques entre Israël et deux pays arabes – les Émirats arabes unis et Bahreïn.

Juste avant la signature de ces accords à la Maison-Blanche, Trump a annoncé que cinq autres pays étaient au stade de négociations avancées avec son administration dans le but de conclure leurs propres traités de paix avec l’État hébreu.

« Nous sommes très avancés avec cinq autres pays », a-t-il déclaré quelques minutes avant le début de la cérémonie de signature.

Depuis 25 ans, il n’y avait eu aucun accord de paix majeur entre Israël et les pays arabes. Après la conclusion des premiers accords d’Oslo entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1993, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin a signé en 1995 l’accord de la « deuxième phase » avec Yassir Arafat, le dirigeant de l’OLP.

Toutefois, les espoirs de paix ont été anéantis après le déclenchement de la « seconde intifada » en 2000.

Le scénario inévitable qui s’est soudainement avéré ne plus être inévitable

Depuis plus de 20 ans, le scénario prévu pour le Moyen-Orient par les membres des groupes d’experts de Washington et des analystes du Pentagone était que, sous le régime des mollahs, l’Iran obtiendrait inévitablement des armes nucléaires. Un tel État, possédant l’arme nucléaire et soutenu par la Russie et la Chine, exercerait instantanément une influence croissante dans la région du Moyen-Orient, ce qui créerait un problème énorme pour le reste du monde.

Comme l’a écrit, en 2006, l’observateur James Hackett dans la série « Iran in Focus » du Washington Times : « Certains observateurs se demandent pourquoi ne pas laisser l’Iran se doter de l’arme nucléaire ? La réponse est que des armes nucléaires entre les mains des mollahs seraient la combinaison la plus dangereuse depuis l’aube de l’ère nucléaire – un État doté d’armes nucléaires et de missiles balistiques dirigé par des fanatiques religieux. Ce serait une grave menace pour la paix mondiale et pour la survie même des 6 millions de personnes, Juifs et Arabes, qui vivent en Israël. »

Les dirigeants iraniens ont maintes fois déclaré ouvertement leur intention d’utiliser contre Israël toute arme nucléaire qu’ils acquerraient. Bien que certains considèrent ces déclarations génocidaires comme un simple bluff à ignorer, d’autres, en particulier les Israéliens eux-mêmes, prennent ces menaces très au sérieux.

Si l’Iran parvient à obtenir des armes nucléaires – à part une menace imminente qu’il fera peser sur Israël – le déséquilibre de pouvoir qui en résulterait permettrait aux mollahs de contraindre leurs voisins non nucléaires à toutes sortes de concessions autrement inacceptables.

En tenant compte de la quantité de problèmes que l’Iran a causés au monde depuis le renversement du Shah en 1979, il ne faut pas avoir trop d’imagination pour voir quel chaos Téhéran pourrait propager au niveau mondial en tant que puissance nucléaire.

Même en tant que pays non nucléaire, l’Iran a développé de vastes réseaux criminels à travers le monde. Il a connu jusqu’à présent beaucoup de « succès » en utilisant ses réseaux de terreur, de drogue, d’armes et de trafic d’êtres humains pour influencer les événements bien au-delà de ses frontières, ainsi que pour obtenir des revenus lucratifs renvoyés à Téhéran.

Depuis 20 ans, tous les scénarios de menace au Moyen-Orient reposaient sur l’hypothèse que l’obtention d’armes nucléaires par l’Iran était inévitable et que le mieux que l’on pouvait espérer était de retarder de quelques années cette obtention. C’était l’objectif déclaré de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien conclu sous l’égide de l’ancien président américain Barack Obama et son vice-président Joe Biden.

Afin de contrer l’inévitable développement des armes nucléaires iraniennes qui mettraient en danger une grande région, le Pentagone, les fabricants d’armes, les lobbyistes du complexe militaro-industriel, les experts et les conseillers en politique étrangère américains ont tous envisagé une présence militaire occidentale croissante dans la région du golfe Persique.

Pendant des décennies, il a été supposé que seule une coalition dirigée par les États-Unis avait la capacité de contrer efficacement un Iran possédant l’arme nucléaire, car les pays locaux ne seraient pas en mesure d’avoir des moyens de dissuasion efficace contre son agression. Comme pour la guerre du Golfe de 1990, puis la guerre d’Irak de 2003, il a toujours été supposé que les États-Unis devaient mener une telle coalition, sinon rien ne pourrait être accompli.

Cependant, aujourd’hui, il semble que non seulement l’Iran ne sera pas autorisé à se doter de l’arme nucléaire à cause de la politique de Trump, mais qu’il y a également au Moyen-Orient une force qui se forme et qui sera capable de contrer l’Iran.

Une force militaire multinationale de la Ligue arabe est maintenant une alternative viable

À la place de la coalition internationale des forces armées, provenant de l’extérieur et dirigées par les États-Unis, qui devaient contrer l’axe Iran-Russie-Chine, un nouveau joueur local est soudainement apparu dans la région – un joueur qui pourrait assurer le rôle du contrepoids nécessaire. Il s’agit d’une force militaire multinationale composée de plus de 20 pays arabes et islamiques.

En 2016, lors des exercices militaires Northern Thunder, ces pays alliés ont entraîné environ 350 000 militaires à coordonner et à fonctionner ensemble dans les opérations maritimes, aériennes et terrestres. Ces forces armées ont été soumises à un entraînement intense et diversifié en vue de s’engager dans des opérations visant à anéantir le califat de l‘État islamique (EI).

C’est une idée fausse très répandue que ce sont les forces américaines qui ont ouvert la voie à la destruction de l’État islamique. Cependant, cela ne correspond pas à qui s’est réellement passé.

Trump, en tant que commandant en chef de l’armée américaine, a réduit le nombre de soldats américains en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Ceux qui y sont restés n’assument que les fonctions de soutien ou de conseil. Ce ne sont pas les troupes américaines, mais les commandos désormais bien armés et entraînés de la nouvelle force multinationale de la Ligue arabe qui progressaient de maison en maison en se battant contre l’EI dans des endroits comme Raqqa et Mossoul.

Cela a été le premier test rigoureux pour cette nouvelle force, elle a fait un bon travail et elle est maintenant prête à assurer la sécurité de leurs propres patries. Ce qui signifie que les États-Unis et leurs alliés occidentaux peuvent désormais se retirer de la région.

Ce que cela signifie pour le « marais » de Washington

Le développement complètement imprévu d’une force multinationale arabe, faisant une alliance avec Israël et prenant le contrôle de la sécurité de la région du golfe Persique, aura des conséquences financières très graves pour un grand nombre de personnes importantes à Washington et au Pentagone. En effet, de nombreux membres de l’élite politique et militaire américaine ont littéralement investi toute leur carrière dans une menace nucléaire émanant de l’Iran et dans un renforcement militaire américain correspondant.

Ceux qui ont investi des années et des millions, voire des milliards de dollars en se basant sur l’expansion attendue de l’implication des forces armées américaines dans la région du Golfe ne sont pas contents de la direction que prennent les choses de manière inattendue.

Un énorme changement de la situation est en cours, et ceux qui ont fortement investi dans l’ancien modèle à la fois conceptuellement et financièrement se réveillent soudainement. Ils se rendent compte que le terrain sur lequel ils se trouvent évolue dans une direction qu’ils n’avaient pas prévu et ils n’apprécient certainement pas.

Pour certains, un tel modèle de paix au Moyen-Orient serait une véritable catastrophe. Je suis certain que si l’élite de l’establishment présente à Washington au Congrès américain, dans le lobbying du complexe militaro-industriel, au Pentagone et même à l’intérieur de la Maison-Blanche avait pu prévoir un tel changement, elle aurait fait de son mieux pour saboter les multiples négociations de paix au Moyen-Orient.

C’est ça la question clé. Personne dans le « marais » de l’élite politique longuement établie à Washington ne pouvait empêcher la conclusion de ces accords de paix, car personne – à part Trump et ses quelques proches collaborateurs – n’était au courant de l’existence de ces négociations secrètes jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard.

Dans le cercle restreint autour de Donald Trump, il n’y a pas eu de véritables fuites – et il n’y en a pas eu depuis un certain moment. C’est la seule façon dont Trump et ses personnes de confiance ont réussi à parvenir à la conclusion de tous ces accords – les accords qui n’ont été révélés que ces dernières semaines – y compris l’accord économique entre la Serbie et le Kosovo signé à la Maison-Blanche ou l’accord pétrolier kurde.

L’élite politique et militaire ayant ses propres objectifs ne peut pas arrêter ce qui se déroule actuellement parce qu’elle ne peut tout simplement pas se rendre compte de ce que prépare le président américain jusqu’à ce qu’il ne soit bien trop tard.

Et c’est une bonne chose.

Brian Cates est un écrivain du sud du Texas et l’auteur de Nobody Asked my Opinion… But Here is it Anyway (personne ne m’a demandé mon avis… mais le voici quand même !).

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