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Studio squatté en Seine-et-Marne : le propriétaire confronté aux intimidations de la locataire

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Photo: Crédit photo FRED TANNEAU/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

À Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), un propriétaire fait face à une situation critique : son studio, mis en location sur Booking.com, est occupé sans droit ni titre par une locataire qui refuse de quitter les lieux et le menace. Malgré une plainte et l’intervention d’un avocat, il se heurte à l’impuissance des autorités, tandis que ses charges continuent de courir.
Pierre (prénom modifié) est un jeune homme de 34 ans résidant à Sénart, une ville située entre la Seine-et-Marne et l’Essonne. Il se retrouve aujourd’hui dans une spirale financière complexe : il doit rembourser un crédit immobilier alors que son studio est occupé illégalement, comme le rapporte Le Parisien.

Elle change la serrure

Le trentenaire, qui avait misé sur la location saisonnière pour rentabiliser son investissement, voit désormais son logement de 30 m², acquis 88.000 euros en janvier dernier à Savigny-le-Temple, occupé sans droit ni titre.
L’histoire a pourtant commencé de façon banale. Après plusieurs mois de travaux, Pierre a mis son studio en location sur Booking.com et, dans un premier temps, tout s’est déroulé sans encombre. Mais en août, une femme a réservé le logement pour une semaine, du 18 au 25. Elle s’était présentée comme venant de Bordeaux, évoquant la scolarité de sa fille en région parisienne, et demandant une facture sans date de fin de séjour. Face au refus du propriétaire, le contrat avait suivi son cours, jusqu’au 25 août.
Ce jour-là, Pierre a été informé par la femme de ménage que la locataire refusait de quitter les lieux. Alertée, la police municipale a déclaré son impuissance. La Police nationale, sollicitée à son tour, a constaté la situation sans pouvoir intervenir davantage. Pire encore, en tentant d’ouvrir la porte, Pierre s’est rendu compte que la serrure avait déjà été changée.

« Vive la France. Vive la République »

Le ton est rapidement monté. Dans un message adressé au propriétaire, l’occupante a affirmé sans détour que le problème « relève du civil », mettant en garde Pierre : « Si vous décidez de rentrer dans les lieux par force, menace ou voie de fait, comme aujourd’hui puisque vous avez essayé de rentrer dans les lieux auxquels par la loi vous n’avez plus accès, c’est puni par la loi. » Dans un autre SMS, elle a même menacé de qualifier toute tentative d’entrée de cambriolage, concluant avec une pointe de provocation : « Vive la France. Vive la République. »
Dépité, Pierre s’est tourné vers Booking.com, qui a déclaré être incapable de l’aider. La « locataire » a même laissé sur la plateforme un commentaire négatif à l’encontre du logement. L’affaire a ensuite pris une tournure judiciaire : une plainte a été déposée par le propriétaire pour « violation de domicile, maintien de domicile d’autrui à la suite d’une introduction par manœuvre, menace, voie de fait ou contrainte ».
De son côté, la squatteuse a également déposé plainte le 27 août dernier, selon nos confrères. Elle a déclaré qu’un homme – qu’elle soupçonne d’être proche du propriétaire – aurait tenté de forcer la serrure.

Et il doit continuer de rembourser son crédit

« Je dois continuer à rembourser chaque mois un crédit immobilier, sans disposer de mon bien. […] cette situation risque de me ruiner si elle perdure », s’est désolé auprès du quotidien francilien le trentenaire, qui se retrouve en effet accablé par des mensualités de 513 euros pour un appartement qu’il louait entre 40 et 80 euros la nuit. « Ça fait tellement mal. J’en ai même pleuré », a-t-il ajouté.
Pour tenter de récupérer son studio, Pierre a confié son dossier à Me Jeaïna Rostucher, qui a saisi le préfet de Seine-et-Marne afin qu’il prononce une mise en demeure de quitter les lieux contre la locataire.
L’avocate a dénoncé par écrit les manœuvres de la squatteuse, qui a prétendu à un « accord verbal » inexistant, allant jusqu’à domicilier son contrat téléphonique dans le logement. Elle a également souligné les menaces proférées à l’encontre de son client, indiquant que la squatteuse « use de propos intimidants pour le dissuader de récupérer son logement ». Enfin, elle a mentionné la publication d’un avis mensonger sur Booking.com, destiné à décourager d’autres réservations.
Déposée officiellement auprès du préfet le 29 août, cette démarche est restée sans effet. Pierre subit toujours les conséquences de cette occupation illégale et fait face à un combat judiciaire long et incertain, illustrant les limites d’un système où les droits des propriétaires peinent à s’imposer face aux occupants sans titre.