Sur le chemin des héros à travers l’histoire

De la mythologie grecque au roi Arthur en passant par le marquis de Lafayette, ces héros partagent une même formule pour la réussite.

Par Madalina Hubert
2 juillet 2021 08:35 Mis à jour: 2 juillet 2021 08:35

En regardant en arrière ces derniers mois, je me rends compte que j’ai été à la recherche de ce que signifie être un héros.

J’ai commencé par la mythologie grecque, en me plongeant dans les aventures de héros comme Hercule, Persée, Thésée, et d’autres comme eux. J’ai ensuite exploré les légendes du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde. Après cette dose de gloire littéraire et d’aventure, je suis tombée sur l’histoire de Gilbert du Motier, marquis de Lafayette, l’un des héros de la Révolution américaine. Ami intime de George Washington et guerrier courageux et passionné, Lafayette a été l’un des principaux responsables de la victoire de l’Amérique dans sa guerre d’indépendance. Il n’est pas étonnant que plus de 50 villes et rues des États-Unis portent son nom.

En réfléchissant à ces derniers mois d’exploration, je me suis rendu compte que ces héros – qu’ils soient mythologiques, légendaires ou historiques – ne sont pas seulement inspirants, mais qu’ils partagent des traits de caractère importants. Dans le climat chaotique d’aujourd’hui, leurs histoires sont des rappels particulièrement précieux de notre héritage culturel en tant qu’êtres humains.

Voici trois traits communs qui se dégagent de ces histoires et de ces héros et qui m’ont frappée :

Une lignée noble

Qu’il s’agisse des héros de la mythologie grecque, du roi Arthur ou de Lafayette lui-même, un aspect qu’ils avaient en commun était leur noble lignée. Dans la mythologie grecque, de nombreux héros avaient des origines semi-divines. Ils étaient des enfants de dieux engendrés avec des princesses. Ainsi, d’un côté ils étaient fils du ciel et de l’autre ils descendaient de la royauté, incarnant la fusion du ciel et de la terre. Pour cette raison, ils disposaient souvent d’une force surhumaine, d’une intelligence et d’une ingéniosité supérieures, et bien sûr, de l’aide divine. C’est pourquoi ils étaient capables d’accomplir des actes qu’aucun humain ordinaire ne pouvait accomplir, et à leur tour de diriger et d’inspirer les gens par leur exemple.

Illustration de N.C. Wyeth, tirée de The Boy’s King Arthur : Sir Thomas Malory’s History of King Arthur and His Knights of the Round Table, par Sidney Lanier, New York, Charles Scribner’s Sons, 1922. (Domaine public)

L’importance de la lignée noble se retrouve également dans les histoires du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde. Lorsque le jeune Arthur a découvert l’épée dans la pierre, il était un écuyer, le deuxième fils d’un noble. Une fois qu’il a retiré l’épée, le magicien Merlin a proclamé de manière inattendue qu’il était l’enfant perdu du roi défunt Uther Pendragon.

Arthur a retiré l’épée de la pierre non pas uniquement parce qu’il possédait des qualités particulières, mais aussi parce que sa naissance royale l’avait déjà prédestiné à ce rôle, un destin soigneusement surveillé par Merlin, qui avait des pouvoirs non seulement magiques mais aussi de voyance.

Une fois qu’Arthur s’est imposé comme roi, il a rassemblé autour de lui les nobles chevaliers de la Table ronde. Ces derniers étaient des fils de rois qui lui avaient prêté allégeance. Leur lignée était un élément important de leur identité, car ils étaient de nobles chevaliers en vertu de leur naissance royale et de leur caractère supérieur, qu’ils cultivaient en adhérant à de nobles idéaux. En d’autres termes, ils aspiraient à être nobles dans toute l’étendue du terme.

Nous retrouvons également l’importance d’une lignée noble dans l’histoire du marquis de Lafayette. Pendant des générations, les hommes de sa famille ont vécu et sont morts pour la France sur les champs de bataille. Lafayette appartenait à la noblesse d’épée, les nobles d’épée, qui se sont historiquement consacrés à la protection de leur pays et de leur peuple.

Parmi les ancêtres de Lafayette figurent des chevaliers qui ont combattu lors des croisades, de la guerre de Cent Ans et aux côtés de Jeanne d’Arc dans ses batailles pour vaincre les Britanniques. Le propre père de Lafayette a été tué par les Britanniques pendant la guerre de Sept Ans alors qu’il n’avait que 2 ans.

Bien qu’il eût appartenu à l’une des familles les plus riches de France, le garçon a grandi à la campagne avec des paysans comme compagnons de jeu. Il ne prenait pas son noble privilège pour acquis, mais dès son plus jeune âge, il a développé un fort désir d’atteindre la gloire au combat et de protéger son peuple. À 11 ans, Lafayette a quitté sa province natale pour Paris, où il a rejoint rapidement les cercles restreints de la noblesse et de la famille royale. Les relations qu’il a développées grâce à sa richesse et à sa lignée se sont avérées essentielles pour la guerre d’indépendance américaine quelques années plus tard.

De nobles aspirations

Tous ces héros avaient de nobles aspirations, qui dépassaient les limites de leur vie ordinaire. Les héros de la mythologie grecque, en particulier, ont entrepris d’accomplir des quêtes apparemment impossibles. Bien qu’ils aient bénéficié d’une aide en cours de route, souvent divine, leur propre foi en leur capacité à mener à bien leur mission est restée inébranlable. Le jeune prince athénien Thésée a entrepris de tuer le Minotaure, déterminé à mettre fin à la souffrance et à l’humiliation de son peuple. Le musicien Orphée a fait fondre les barrières des Enfers pour ramener son amour Eurydice. Le puissant Hercule a entrepris 12 travaux surhumains pour rembourser ses terribles péchés.

Persée tenant la tête de Méduse, 1554, sculpture en bronze de Benvenuto Cellini, Loggia dei Lanzi, Florence, Italie. (Wikimedia Commons)

Pour les chevaliers de la Table ronde, servir le roi Arthur tout en adhérant aux principes du code chevaleresque était leur objectif suprême. Jusqu’à la disparition tragique de la cour du roi, les chevaliers ont affronté les guerres et les batailles individuelles avec courage, dignité et vaillance. Ils ne reculaient devant aucun défi et étaient prêts à défendre leur roi à n’importe quel péril, y compris celui de leur vie.

Leur dévotion au code chevaleresque, bien qu’imparfaite, témoignait de leur poursuite d’objectifs élevés et de valeurs supérieures. Celles-ci comprenaient l’amour de Dieu et de la patrie, le courage face à l’ennemi, l’honnêteté et l’intégrité, la générosité de cœur, la bonté, la justice et la défense des faibles. Dans les récits du roi Arthur, on trouve de nombreux exemples de chevaliers prêts à renoncer à leur vie pour défendre les principes d’honneur et d’intégrité.

Pour Lafayette, ses nobles aspirations se manifestent par une croyance ferme et un dévouement au destin des États-Unis et à leur lutte pour la liberté et l’indépendance. Dans ses écrits, il se souvient : « Du premier moment où j’ai entendu prononcer le nom d’Amérique, je l’ai aimé. Dès l’instant où j’ai su qu’elle combattait pour la liberté, j’ai brûlé de désir de verser mon sang pour elle. »

La ferme conviction de la cause américaine a conduit le jeune Lafayette, âgé de 19 ans, à laisser derrière lui une vie confortable de privilèges en France pour se battre pour un peuple et une cause étrangers. Mais Lafayette a senti que ce pays lointain avait un destin puissant qui valait la peine d’être défendu. Dans une lettre à sa femme, écrite en 1777 sur le navire qui l’emmenait rejoindre la guerre d’indépendance, il écrivait : « Le bonheur de l’Amérique est intimement lié au bonheur de toute l’humanité ; elle va devenir le respectable et sûr asile de la vertu, de l’honnêteté, de la tolérance, de l’égalité et d’une tranquille liberté. »

Le sacrifice personnel

Aucun acte héroïque ne vient sans sacrifice personnel. Dans la mythologie grecque, les héros ont traversé de dures tribulations qui ont mis à l’épreuve leur foi, leur courage et leur endurance. Ils abandonnaient les pensées de confort et de vie tranquille et partaient affronter résolument des dangers impensables.

Parfois, leurs sacrifices se manifestaient de manière plus subtile que le feu d’une bataille, mettant en jeu leur fierté et leur réputation. Par exemple, pour donner une leçon d’humilité à l’héroïque mais intempestif Hercule, son divin père Zeus le condamna à passer plus d’un an comme esclave de la reine Omphale de Lydie. La reine se moqua à plusieurs reprises du fier héros, lui ordonnant même de s’habiller en femme et de rejoindre ses servantes pour des activités féminines, comme le filage et la couture. Pourtant, Hercule endura cette punition pour réparer ses torts passés, confiant qu’il retrouverait son statut héroïque une fois libéré.

Hercule combat un monstre aquatique serpentin dans Hercule et l’hydre, vers 1475, par Antonio del Pollaiuolo. Tempera sur bois. Galerie des Offices, Florence (Domaine public)

Le roi Arthur et ses chevaliers ont également dû faire des sacrifices personnels, et comme Hercule, ils ont enduré non seulement les dangers de la bataille mais ont également été appelés à sacrifier leur bonheur personnel. Un exemple mémorable est l’histoire du fier Gauvain, qui a accepté d’épouser une vieille sorcière pour sauver la vie du roi Arthur. Non seulement Gauvain l’a épousée, mais il l’a traitée avec toute la courtoisie et le respect dus à une épouse. Il ne se doutait pas qu’il était mis à l’épreuve : sa laide épouse était en fait une beauté déguisée venue tester la noblesse de sa chevalerie.

L’auteur Howard Pyle s’est servi de l’histoire de Gauvain pour apprendre aux lecteurs à honorer leurs devoirs et leurs responsabilités. Dans son addendum à l’histoire, il écrit : « De même, lorsque vous serez entièrement dévoué à votre devoir, vous deviendrez aussi dignes que ce bon chevalier et gentilhomme Gauvain ; car il n’est pas nécessaire qu’un homme porte une armure pour être un vrai chevalier, mais seulement qu’il fasse de son mieux avec patience et humilité, comme il lui a été ordonné de le faire. »

Lafayette a également fait de grands sacrifices personnels pour aider la cause de l’indépendance américaine. Non seulement il a autofinancé son voyage pour servir comme volontaire en Amérique, mais il a cherché le cœur des batailles, a dirigé ses troupes grâce à de sages stratégies et a partagé leurs difficultés et leurs combats.

Malgré sa fierté et son désir de gloire, Lafayette était humble et déférent envers ses chefs américains, en particulier le général George Washington, pour lequel il avait un profond respect. Au final, Lafayette a joué un rôle essentiel dans la révolution américaine, non seulement par ses succès au combat, mais aussi en obtenant le soutien considérable du roi de France Louis XVI, dont les Américains avaient besoin pour remporter leur victoire finale. Cinquante ans après l’indépendance, lorsque le vieux Lafayette est retourné en Amérique pour une grande tournée, il a été récompensé par des foules en liesse composées de dizaines de milliers de personnes reconnaissantes, lui montrant que ses sacrifices pour leur pays n’avaient pas été vains.

George Washington et Lafayette à Valley Forge, par John Ward Dunsmore, 1907 (Domaine public)

En fin de compte, ces héros, qu’ils soient issus de la mythologie grecque, du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde ou du marquis de Lafayette, peuvent nous enseigner de nombreuses leçons précieuses. Qu’elles soient légendaires ou historiques, ces histoires forment notre noble lignée, un passé collectif qui sert de référence pour nos missions personnelles dans la vie. En fin de compte, il nous appartient de reconnaître nos devoirs et nos responsabilités et d’assumer les nobles tâches que le destin a placées sur notre chemin.

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