Syndrome de l’intestin irritable : symptômes clés à surveiller

Photo: Illustration par Epoch Times, Shutterstock
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est le trouble gastro-intestinal (GI) le plus fréquent dans le monde. Malgré sa prévalence, le SII reste sous-diagnostiqué aux États-Unis : moins de la moitié des adultes atteints reçoivent un diagnostic formel.
Le nombre de personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable (SII) en France est estimé entre 3 et 9 millions selon les différentes sources et critères de diagnostic, ce qui représente 5 à 15% de la population.
La maladie se manifeste différemment selon les personnes, avec des symptômes allant d’un léger inconfort à un impact significatif sur la vie quotidienne. Cependant, le SII ne cause pas de dommages permanents aux intestins et ne conduit pas à des maladies graves comme le cancer.
Plusieurs traitements — y compris des approches conventionnelles, alternatives et naturelles — peuvent apporter un soulagement significatif des symptômes du SII.

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Quels sont les symptômes et signes précoces du syndrome de l’intestin irritable ?
Le SII affecte l’intestin grêle et le côlon (gros intestin), créant un système sensible qui réagit de manière excessive aux processus normaux tels que le mouvement des aliments et la production de gaz. Le SII se divise en quatre sous-types, bien que tous partagent des symptômes de base communs :
• Douleurs ou crampes abdominales (le plus fréquent), souvent après les repas et pouvant durer plusieurs heures.
• Modification de l’apparence des selles, mucus dans les selles et selles molles.
• Changement de la fréquence des selles, y compris selles peu fréquentes ou difficiles et urgence soudaine.
• Excès de gaz.
• Ballonnements.
• Perte d’appétit.
Le SII dépasse souvent les symptômes digestifs et peut affecter le bien-être général :
• Migraine ou maux de tête récurrents.
• Difficultés à dormir ou sommeil perturbé.
• Anxiété ou dépression.
• Douleurs musculaires généralisées ou fibromyalgie.
• Inconfort pelvien persistant ou douleurs pelviennes chroniques.
• Troubles urinaires, tels que besoin fréquent d’uriner, urgence ou sensation de vidange incomplète de la vessie.
Les symptômes du SII peuvent fluctuer, avec des périodes d’aggravation suivies de rémissions. Dans certains cas, ils persistent en continu.
Les 4 sous-types de SII
Le SII est classé en quatre sous-types selon que la constipation, la diarrhée ou les deux dominent les symptômes.
1. SII à prédominance constipation (SII-C)
Le SII-C touche environ 34 % des patients et se caractérise par des difficultés à évacuer les selles ou un effort important lors des selles. Les symptômes incluent souvent des selles dures ou grumeleuses, des selles peu fréquentes et une sensation de vidange incomplète.
2. SII à prédominance diarrhée (SII-D)
Le SII-D touche environ 28 % des patients. Les symptômes incluent douleurs ou inconfort abdominal récurrents et sensation de vidange incomplète.
3. SII avec transit mixte (SII-M)
Affectant environ 34 % des patients, le SII-M se caractérise par des épisodes alternés de constipation et de diarrhée. Les personnes atteintes peuvent présenter des symptômes classiques du SII, tels que douleurs abdominales, ballonnements et gaz, avec des variations dans le transit intestinal. Le SII-M se définit par des selles dures ou grumeleuses dans plus de 25 % des selles et des selles molles ou pâteuses dans plus de 25 % des selles lors des jours symptomatiques.
4. SII de type indéfini (SII-U)
Les personnes atteintes de SII-U présentent les symptômes typiques du SII, mais sans un schéma constant de constipation ou de diarrhée. Comme les symptômes ne correspondent pas clairement aux autres sous-types, le SII-U est moins compris.
Quelles sont les causes du syndrome de l’intestin irritable ?
La cause exacte du SII est inconnue, bien qu’elle ne soit pas liée à des anomalies structurelles. Le SII résulte plutôt d’une communication perturbée entre le système nerveux et les muscles intestinaux, entraînant une sensibilité accrue et des contractions musculaires anormales.
Autrefois considéré comme purement psychosomatique, le SII est aujourd’hui compris comme une affection complexe influencée par des facteurs physiologiques et psychosociaux, avec plusieurs mécanismes contributifs.
1. Dysfonction cerveau-intestin
Le cerveau et l’intestin communiquent via un réseau complexe de nerfs, hormones et signaux immunitaires appelé axe intestin-cerveau. Dans le SII, cette communication est perturbée, rendant l’intestin hyper-sensible. Le cerveau interprète alors de manière erronée les signaux intestinaux normaux, déclenchant des réponses inappropriées telles que douleurs, ballonnements et troubles du transit.
2. Déséquilibre du microbiote intestinal
Des recherches récentes suggèrent que les déséquilibres de la flore intestinale peuvent jouer un rôle clé dans le SII. Les trillions de micro-organismes présents dans le tube digestif soutiennent la digestion, le métabolisme et le système immunitaire. Lorsqu’ils sont perturbés, ils peuvent contribuer à l’inflammation et à l’hypersensibilité intestinale.
3. Intolérances ou sensibilités alimentaires
Jusqu’à 90 % des personnes atteintes de SII rapportent des intolérances alimentaires. Certains aliments peuvent affecter le transit ou interagir avec le microbiote, aggravant les symptômes. Les différences dans la flore intestinale peuvent également rendre certaines personnes plus sensibles à certains aliments.
4. Infections
Les intoxications alimentaires, gastro-entérites et diarrhées du voyageur peuvent provoquer des modifications durables de la motilité intestinale et des signaux cérébraux anormaux. Une étude de 2023 a identifié Ruminococcus gnavus comme une bactérie clé associée au SII-D.
5. Stress précoce
Les traumatismes, abus ou expériences stressantes de l’enfance peuvent modifier de manière permanente le système de réponse au stress, rendant l’intestin plus sensible et réactif tout au long de la vie.
6. Hypersensibilité viscérale
Des nerfs trop sensibles dans le système digestif font que des sensations normales — comme les gaz ou le mouvement intestinal — deviennent douloureuses. Cela explique pourquoi les personnes atteintes de SII ressentent des douleurs ou ballonnements sans anomalie physique évidente.
7. Dysmotilité gastro-intestinale
Des contractions musculaires anormales peuvent entraîner un transit trop rapide (diarrhée, SII-D) ou trop lent (constipation, SII-C).
8. Inflammation de la muqueuse
Chez certaines personnes — en particulier les SII-D ou celles ayant eu une infection intestinale — une inflammation légère de la muqueuse intestinale peut apparaître, avec une augmentation de certains types de cellules immunitaires, contribuant aux symptômes persistants.
9. Excès d’acides biliaires
Normalement absorbés dans l’intestin grêle, les acides biliaires peuvent atteindre le côlon en excès en cas de malabsorption, provoquant diarrhée et crampes.1
10. Certains médicaments
Les antibiotiques et d’autres médicaments peuvent perturber l’équilibre bactérien et la motilité intestinale.
11. Prolifération bactérienne de l’intestin grêle (SIBO)
La SIBO survient lorsque trop de bactéries ou des types inappropriés se développent dans l’intestin grêle.
Facteurs de risque du SII :
• Sexe : le SII touche presque deux fois plus de femmes que d’hommes, pour des raisons encore mal comprises.
• Antécédents familiaux : avoir un parent ou un frère/sœur atteint augmente le risque.
• Aliments ultra-transformés : une étude de 2020 a montré que les consommateurs fréquents étaient environ 25 % plus susceptibles de développer le SII.
Comment le syndrome de l’intestin irritable est-il diagnostiqué ?
Le SII est diagnostiqué sur la base des symptômes observés plutôt que par un test définitif.
Selon les critères de Rome IV — des directives standardisées utilisées pour le diagnostic des troubles gastro-intestinaux fonctionnels —, il faut présenter des douleurs ou inconforts abdominaux au moins une fois par semaine au cours des trois derniers mois, avec un début des symptômes survenu au moins six mois avant le diagnostic, ainsi qu’au moins deux des éléments suivants :
• Un changement dans la fréquence des selles.
• Une douleur ou un inconfort lié aux selles.
• Un changement dans la consistance ou l’apparence des selles.
Les médecins examinent l’historique médical du patient, pratiquent un examen physique et effectuent des tests pour écarter d’autres conditions.
Analyses de laboratoire
Les analyses aident à exclure d’autres troubles pouvant imiter le SII et fournissent des indications sur des problèmes sous-jacents :
• Analyses sanguines pour rechercher une anémie, une infection, la maladie cœliaque ou une inflammation.
• Analyse d’urine pour détecter une infection urinaire.
• Analyses de selles pour identifier des bactéries nocives, des parasites, du sang occulte ou des marqueurs inflammatoires tels que la calprotectine.
• Tests respiratoires pour détecter une prolifération bactérienne.
Examens d’imagerie
Les méthodes d’imagerie suivantes permettent d’obtenir des images détaillées des organes internes afin d’écarter d’autres causes des symptômes du SII :
• Radiographies abdominales.
• Scanner (CT).
• IRM.
• Échographies.
Procédures diagnostiques
Les médecins peuvent utiliser une endoscopie haute pour examiner l’œsophage, l’estomac et le haut de l’intestin grêle, ainsi qu’une coloscopie pour évaluer le gros intestin à la recherche d’inflammation, d’ulcères, de saignements ou de croissances anormales.
Quels sont les traitements du syndrome de l’intestin irritable ?
Le SII est souvent une affection chronique et, pour certaines personnes, les symptômes peuvent être suffisamment sévères pour perturber la vie quotidienne. Cependant, un large éventail d’options thérapeutiques — comprenant médicaments et thérapies complémentaires — peut apporter un soulagement au quotidien. Les modifications alimentaires constituent généralement le premier recours, tandis que des médicaments sur ordonnance peuvent être nécessaires en cas de symptômes sévères.
1. Médicaments pour le SII
Les traitements médicamenteux incluent à la fois des options en vente libre (OTC) et sur ordonnance, adaptées aux types de symptômes spécifiques.
Les traitements médicamenteux incluent à la fois des options en vente libre (OTC) et sur ordonnance, adaptées aux types de symptômes spécifiques.
• Thérapies OTC pour le SII-C : les laxatifs osmotiques attirent l’eau dans le côlon, les laxatifs de lest comme le psyllium ajoutent des fibres, et les ramollisseurs de selles facilitent le mélange des fluides avec les selles.
• Médicaments sur ordonnance pour le SII-C : la gabapentine peut soulager les douleurs nerveuses, tandis que la prégabaline peut aider à réduire la douleur viscérale liée au SII.
• Thérapies OTC pour le SII-D : les antidiarrhéiques comme le lopéramide ralentissent le transit intestinal.
• Médicaments sur ordonnance pour le SII-D : les résines liant les acides biliaires, comme le cholestyramine et le colestipol, réduisent la diarrhée ; les anticholinergiques, tels que le dicyclomine ou l’hyoscine, soulagent les spasmes douloureux ; et les antidépresseurs tricycliques à faible dose (imipramine, désipramine ou nortriptyline) calment les signaux nerveux intestinaux.
• Alosétron : relâche le côlon et ralentit le transit. Approuvé uniquement chez les femmes présentant un SII-D sévère n’ayant pas répondu à d’autres traitements, car son efficacité chez l’homme n’a pas été clairement démontrée.
• Eluxadoline : réduit les contractions musculaires intestinales et la sécrétion de fluides, améliore le tonus du muscle rectal et soulage la diarrhée. Utilisé pour le SII-D, ce médicament agit sur les récepteurs opioïdes intestinaux avec un faible risque de dépendance lorsqu’il est utilisé selon les prescriptions.
• Rifaximine : antibiotique utilisé pour le SII-D, notamment en cas de suspicion de surcroissance bactérienne intestinale, en réduisant les bactéries nocives.
• Lubiprostone : augmente la sécrétion de fluides dans l’intestin grêle, facilitant le passage des selles. Approuvé uniquement chez les femmes souffrant de SII-C n’ayant pas obtenu d’amélioration avec d’autres traitements.
• Linaclotide : favorise la sécrétion de fluides dans l’intestin et aide les selles à se déplacer plus facilement, soulageant les symptômes du SII-C.
2. Médecines à base de plantes
Certaines préparations à base de plantes peuvent soulager les symptômes du SII, bien qu’il soit recommandé de consulter un herboriste certifié ou un praticien de médecine traditionnelle chinoise.
Certaines préparations à base de plantes peuvent soulager les symptômes du SII, bien qu’il soit recommandé de consulter un herboriste certifié ou un praticien de médecine traditionnelle chinoise.
• Nutrition Care Gut Relief Formula : une étude de 2020 a montré que ce mélange de curcuma, Aloe vera, orme glissant, gomme de guar, pectine, huile de menthe poivrée et glutamine réduisait les symptômes digestifs de 60 à 80 % chez des adultes souffrant de troubles digestifs, dont le SII. De nombreux participants ont retrouvé une perméabilité intestinale normale et une flore intestinale améliorée, et un tiers a pu réintroduire certains aliments déclencheurs.
• Formules à base d’orme glissant : la formule DA-IBS (myrtille, orme glissant, agrimony et cannelle) peut soulager les symptômes du SII-D ou SII-M autres que les habitudes intestinales. La formule C-IBS (orme glissant, lactulose, son d’avoine et racine de réglisse) peut améliorer les habitudes intestinales et les symptômes globaux du SII.
• Curcuma : peut améliorer la digestion et réguler le transit grâce à ses effets anti-inflammatoires. Une revue systématique de 2022 a montré que les médicaments contenant curcuma et extrait de curcumine pouvaient soulager la douleur abdominale et d’autres symptômes du SII.
• Psyllium : fibre soluble qui absorbe l’eau et augmente le volume des selles, facilitant leur passage. Des études montrent qu’il favorise les « bonnes » bactéries intestinales et augmente les acides gras à chaîne courte nourrissant la muqueuse intestinale. Il aide également à réguler la consistance des selles pour le SII-D et le SII-C, et peut réduire gaz et ballonnements lorsqu’il est combiné avec certaines fibres comme l’inuline.
• Artichaut : l’extrait de feuille d’artichaut peut réduire les symptômes du SII et de l’indigestion. Une étude de 2004 a montré qu’une cure de deux mois réduisait les symptômes du SII de 26 % et ceux de l’indigestion de 41 %, et favorisait le passage d’un transit alternant constipation/diarrhée à un transit normal.
• Huile de menthe poivrée : le menthol, actif de l’huile de menthe poivrée, détend les muscles lisses intestinaux et réduit la sensibilité nerveuse, soulageant douleurs abdominales, ballonnements et inconfort.
• Curcumine et huile essentielle de fenouil :lLe fenouil contient de l’anéthol qui relaxe les muscles intestinaux et soulage les douleurs abdominales type crampes. Associé à la curcumine, l’huile de fenouil peut améliorer significativement les symptômes du SII.
3. Physiothérapie
Certaines personnes atteintes du SII présentent une incoordination des muscles du plancher pelvien, rendant la vidange intestinale difficile. Un kinésithérapeute spécialisé dans le plancher pelvien peut diagnostiquer ce trouble à l’aide d’examens spécifiques. Le traitement vise à apprendre au patient à détendre le plancher pelvien tout en utilisant les muscles abdominaux profonds pour soutenir les mouvements intestinaux. La physiothérapie peut également aider en cas d’urgence liée à la diarrhée ou d’incontinence.
4. Acupuncture
L’acupuncture a démontré son efficacité pour soulager la douleur et améliorer des symptômes associés au SII, tels que l’anxiété, les migraines et l’insomnie.
Une étude récente a montré que l’acupuncture réduisait la douleur abdominale et améliorait la consistance des selles chez les patients atteints de SII-D, avec des bénéfices durant au moins 18 semaines.
Une autre étude a constaté que l’acupuncture était plus efficace que le PEG 4000 (un laxatif) ou le bromure de pinavérium (un relaxant musculaire intestinal) pour traiter le SII, avec des effets bénéfiques pendant jusqu’à 12 semaines.
Une autre étude a constaté que l’acupuncture était plus efficace que le PEG 4000 (un laxatif) ou le bromure de pinavérium (un relaxant musculaire intestinal) pour traiter le SII, avec des effets bénéfiques pendant jusqu’à 12 semaines.
5. Moxibustion
L’acupuncture-moxibustion — une technique de médecine traditionnelle chinoise combinant acupuncture et thérapie par la chaleur — a montré qu’elle pouvait soulager les symptômes du SII avec peu d’effets secondaires. Des méta-analyses suggèrent qu’elle pourrait être plus efficace que certains médicaments occidentaux classiques. Une revue de 2014 a montré que l’acupuncture-moxibustion pouvait réguler le mouvement intestinal, la sensibilité, la communication cerveau-intestin, les hormones et la fonction immunitaire.
7. Ostéopathie
Le traitement ostéopathique utilise des techniques manuelles pour améliorer le fonctionnement intestinal.
Une revue de 2024 a montré que l’ostéopathie pouvait aider les personnes atteintes de SII-C en améliorant la digestion, réduisant l’inflammation et soulageant les tensions dans la région pelvienne. Les premières études suggèrent que les techniques centrées sur l’abdomen peuvent réduire la constipation et améliorer le bien-être.
Une revue de 2023 a rapporté que l’ostéopathie viscérale (ciblant l’abdomen) pouvait contribuer à réduire les symptômes du SII.
Une revue de 2024 a montré que l’ostéopathie pouvait aider les personnes atteintes de SII-C en améliorant la digestion, réduisant l’inflammation et soulageant les tensions dans la région pelvienne. Les premières études suggèrent que les techniques centrées sur l’abdomen peuvent réduire la constipation et améliorer le bien-être.
Une revue de 2023 a rapporté que l’ostéopathie viscérale (ciblant l’abdomen) pouvait contribuer à réduire les symptômes du SII.
8. Massage thérapeutique
Le relâchement myofascial, un massage doux ciblant les zones tendues des muscles et des tissus conjonctifs, peut soulager les douleurs abdominales, les ballonnements et la constipation chez les adultes atteints de SII. Le massage thérapeutique peut également réduire l’anxiété et favoriser la relaxation.
9. Gestion du stress (psychothérapies)
Le stress pouvant déclencher ou aggraver les symptômes du SII, les thérapies de réduction du stress peuvent être particulièrement bénéfiques :
• Hypnothérapie dirigée sur l’intestin : utilise l’hypnose guidée et la visualisation pour aider les patients à imaginer un soulagement des symptômes. Dans une étude publiée en avril, cette approche a permis d’améliorer les symptômes globaux du SII, en particulier la douleur abdominale, et les séances de groupe se sont révélées efficaces par rapport aux soins standards.
• Thérapie par jeûne : dans une étude, 10 jours de jeûne suivis de cinq jours de reprise alimentaire ont entraîné des améliorations significatives de la douleur abdominale, des ballonnements, de la diarrhée, des nausées, de l’anxiété et de la qualité de vie chez des patients SII n’ayant pas répondu aux traitements classiques.
• Psychothérapie dynamique : thérapie intensive par la parole qui s’attaque aux causes émotionnelles des symptômes et aux conflits interpersonnels.
• Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : thérapie à court terme combinant différentes techniques de gestion du stress, comme la respiration profonde, pour modifier la réaction d’une personne face à l’anxiété.
• Entraînement à la relaxation : enseigne des méthodes pour relâcher les tensions musculaires et calmer le corps.
Quelles sont les approches naturelles et liées au mode de vie pour le syndrome de l’intestin irritable ?
Les approches naturelles et liées au mode de vie représentent un volet important de la prise en charge du SII et sont souvent utilisées en première intention. Le soulagement des symptômes peut prendre plusieurs semaines à quelques mois, la patience est donc essentielle. Des stratégies adaptées — telles que modifications alimentaires, compléments et gestion du stress — peuvent aider à réduire les symptômes.
1. Stratégies alimentaires
Les stratégies alimentaires peuvent aider à gérer les symptômes du SII en réduisant les déclencheurs et en soutenant une digestion saine.
Tenir un journal des repas, des symptômes et de leur horaire peut aider à identifier les aliments déclencheurs et à mesurer l’efficacité des modifications alimentaires. Il peut falloir jusqu’à six semaines pour constater une amélioration.
Manger quatre à cinq petits repas dans la journée, plutôt que trois repas copieux, peut soulager les symptômes. Évitez les repas lourds et gras, essayez de ne pas sauter ou retarder les repas, et prenez le temps de manger lentement.
Voici les aliments à privilégier ou à éviter :
• Régime pauvre en FODMAP : développé par la diététicienne australienne Sue Shepherd, ce régime limite les glucides mal absorbés pouvant déclencher les symptômes du SII.
• Fibres : pour le SII-C, les médecins ou diététiciens peuvent recommander d’augmenter l’apport en fibres, généralement en commençant par des fibres solubles. Les fibres insolubles doivent être ajoutées progressivement, car elles peuvent être moins bien tolérées. Les sources de fibres insolubles incluent les fruits et légumes avec peau, les céréales complètes et les légumineuses. Pour le SII-D, il vaut mieux éviter un excès de fibres insolubles.
• Hydratation : boire au moins huit à dix verres d’eau par jour peut aider à soulager la constipation.
• Aliments à consommer : pour réduire les poussées de SII, certaines personnes peuvent bénéficier de lait de soja ou d’amande, de fromages à pâte dure (comme la feta), de sources de protéines maigres (œufs, tofu, volailles, fruits de mer) et de légumes bien tolérés (carottes, tomates, laitue, pommes de terre, courgettes).
Certaines herbes et aliments peuvent aider selon les symptômes : le gingembre peut réduire l’inflammation et la sensibilité intestinale associées au SII-D, la camomille peut soulager les maux d’estomac grâce à ses effets anti-inflammatoires et relaxants musculaires, les pruneaux ou prunes séchées peuvent soulager le SII-C grâce à leur teneur en fibres et leurs propriétés laxatives naturelles, et consommer des flocons d’avoine ou jusqu’à une cuillère à soupe de graines de lin entières ou moulues par jour peut aider à réduire ballonnements et gaz.
• Aliments et boissons à éviter : Limiter ou éviter l’alcool, la caféine, les aliments produisant des gaz (haricots, chou, chou-fleur, brocoli, choux de Bruxelles, oignons, pomme), les produits riches en sucre (sodas, bonbons), les alcools de sucre présents dans les produits sans sucre (chewing-gums sans sucre), et les aliments riches en graisses.
Certaines personnes devront également éviter le gluten (protéine présente dans le blé, l’orge et le seigle) et les produits laitiers contenant du lactose si ceux-ci aggravent leurs symptômes.
2. Compléments alimentaires
Plusieurs compléments nutritionnels et microbiens peuvent aider à soulager les symptômes du SII.
• Probiotiques : ces « bonnes bactéries » peuvent réduire les symptômes du SII. Comme ils se présentent sous forme de capsules, liquides, poudres ou gommes, il peut être nécessaire de tester plusieurs types pour trouver le plus efficace.
• Vitamine D : peut réduire la sévérité des symptômes, en particulier chez les personnes présentant une carence ou une insuffisance.
• Magnésium : l’oxyde de magnésium est largement utilisé au Japon pour traiter la constipation. Une étude de 2019 a montré que les patients souffrant de constipation légère à modérée avaient plus de selles spontanées et moins de constipation comparativement au placebo.
• Mélatonine : peut soulager les douleurs abdominales, réguler la motilité intestinale et améliorer le stress et l’humeur. La mélatonine peut réduire les symptômes du SII, que le patient ait ou non des troubles du sommeil.
• Enzymes digestives : bien que le SII ne soit pas causé par un déficit en enzymes digestives, des compléments comme lipase, protéase, amylase et lactase peuvent aider à décomposer les aliments et soulager les symptômes.
3. Exercices doux
Une activité physique régulière et douce d’au moins 30 minutes par jour peut réduire l’anxiété, améliorer la santé intestinale et soulager les symptômes du SII. Quelques options efficaces :
Exercice aérobie : stimule les muscles intestinaux, facilitant le transit des déchets alimentaires.
Marche : de courtes promenades avant le petit-déjeuner ou après le dîner peuvent aider. Commencez par cinq à dix minutes et augmentez progressivement jusqu’à 30 minutes.
4. Bains de forêt et promenades en nature
Les bains de forêt (Shinrin Yoku au Japon) et les promenades en pleine nature ont montré qu’ils réduisent le cortisol (hormone du stress), favorisent la relaxation et activent le système nerveux parasympathique (responsable du repos et de la digestion), ce qui soutient une digestion saine. L’exposition à la nature peut également améliorer le sommeil et réduire l’anxiété, influençant positivement l’axe intestin-cerveau.
5. Auto-massage
L’auto-massage peut aider à soulager l’inconfort abdominal. Allongé, massez doucement votre abdomen dans le sens des aiguilles d’une montre avec une main.
6. Méditation de pleine conscience
La méditation de pleine conscience est une approche psychologique qui aide à gérer le SII en se concentrant sur les connexions corps-esprit et l’auto-régulation. Elle a montré qu’elle réduisait à la fois le stress et la douleur, ce qui en fait une méthode prometteuse pour soulager les symptômes du SII.
7. Sommeil de qualité
De nombreuses personnes atteintes de SII rencontrent des troubles du sommeil. Améliorer ses habitudes de sommeil peut réduire l’anxiété et les symptômes digestifs. Une étude de 2023 a révélé que les personnes percevant leur sommeil comme mauvais présentaient le lendemain des symptômes digestifs plus importants, indépendamment de la qualité réelle du sommeil.
8. Musicothérapie
La musicothérapie peut réduire l’anxiété et la diarrhée chez les personnes atteintes de SII, améliorant ainsi leur qualité de vie. Une approche, la méthode Bonny de l’imagerie guidée et de la musique, utilise de la musique classique et des images guidées pour favoriser la guérison émotionnelle. Cette méthode a montré des résultats positifs dans la régulation des réponses au stress, souvent à l’origine ou aggravant les symptômes du SII.
Comment l’état d’esprit influence-t-il le syndrome de l’intestin irritable ?
La connexion cerveau-intestin signifie que les pensées, les émotions et le niveau de stress peuvent influencer les symptômes digestifs — et que le stress digestif peut à son tour affecter la santé mentale. Une étude de 2023 a montré que l’anxiété, la dépression et d’autres troubles mentaux apparaissent plus fréquemment chez les personnes atteintes de SII, créant un cercle où la pensée négative et l’anxiété accrue augmentent la perception des symptômes et aggravent l’inconfort.
Comment prévenir le syndrome de l’intestin irritable ?
Comme la cause exacte du SII reste inconnue, il n’existe pas de méthode prouvée pour prévenir la maladie. Cependant, adopter des stratégies naturelles et liées au mode de vie peut aider à réduire les poussées et à diminuer leur fréquence et leur intensité.
Certains aliments et facteurs émotionnels ne provoquent pas directement le SII, mais peuvent déclencher ou aggraver les symptômes. Pour prévenir les poussées, il peut être utile de limiter ou de surveiller la consommation de déclencheurs alimentaires courants tels que caféine, alcool, boissons gazeuses, chocolat, produits laitiers, fritures et aliments riches en fibres comme les haricots, les fruits et les céréales complètes. Gérer le stress, l’anxiété et l’humeur par des techniques de relaxation, la pleine conscience ou d’autres stratégies d’adaptation peut également réduire le risque de poussées. La prévention repose sur l’identification et l’évitement des déclencheurs personnels, le maintien d’une activité physique et d’un rythme de sommeil réguliers, la gestion du stress, le suivi des modifications alimentaires et la constitution d’un réseau de soutien solide composé de professionnels de santé et de proches compréhensifs.
Quelles sont les comorbidités et complications possibles du syndrome de l’intestin irritable ?
Bien que les comorbidités et complications soient limitées, le SII peut affecter de manière significative la routine quotidienne et le bien-être général.
Comorbidités
Les personnes atteintes de SII peuvent également présenter plusieurs affections concomitantes :
• Troubles du sommeil : difficulté à s’endormir, à rester endormi ou à obtenir un sommeil réparateur.
• Fibromyalgie : douleurs musculaires généralisées, fatigue et sensibilité accrue au toucher.
• Douleurs dorsales : inconfort ou douleur persistante dans le dos.
• Douleurs pelviennes chroniques : douleur persistante dans le bas-ventre ou le pelvis pendant six mois ou plus.
• Cystite interstitielle : pression et douleur dans la vessie, mictions fréquentes ou urgentes.
• Trouble de l’articulation temporo-mandibulaire : dysfonctionnement ou douleur de l’articulation de la mâchoire et des muscles environnants, affectant la mastication et la parole.
• Reflux gastro-œsophagien : reflux d’acide gastrique dans l’œsophage, provoquant brûlures d’estomac ou régurgitations acides.
• Trouble de stress post-traumatique : flashbacks, anxiété et évitement liés à un événement traumatique.
Le SII n’est pas lié à la maladie de Crohn, à la rectocolite hémorragique ou à d’autres maladies inflammatoires de l’intestin. Cependant, les personnes atteintes de ces maladies peuvent également présenter des symptômes similaires au SII.
Complications générales
Les complications sont rares mais peuvent affecter la qualité de vie dans tous les types de SII :
Troubles de l’humeur : anxiété ou dépression pouvant aggraver les symptômes du SII.
Qualité de vie réduite : un SII modéré à sévère peut altérer le fonctionnement quotidien et réduire la performance au travail.
Complications associées au SII-C :
• Hémorroïdes : vaisseaux sanguins enflés dans le rectum ou l’anus pouvant provoquer des saignements, de l’inconfort ou une protrusion lors des selles.
• Fissure anale : petite déchirure de la muqueuse anale, souvent due au passage de selles volumineuses ou dures, provoquant douleur et saignement.
• Fécalome : masse de selles compactée dans le rectum qui ne peut être évacuée naturellement et peut nécessiter un retrait manuel.
• Prolapsus rectal : tissu rectal glissant ou faisant saillie à travers l’anus, souvent à cause de l’effort.
• Syndrome de l’intestin paresseux : dépendance aux laxatifs pour assurer le transit intestinal, généralement due à un usage excessif.
Complications associées au SII-D :
Carences nutritionnelles : une restriction excessive de certains aliments peut entraîner des carences en nutriments et des problèmes de santé potentiels.
Déshydratation : la diarrhée fréquente peut provoquer une perte de liquides et d’électrolytes, entraînant une déshydratation ou des anomalies électrolytiques si elle n’est pas correctement gérée.

Mercura Wang est journaliste spécialiste Santé pour Epoch Times.
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