Une tablette vieille de 3 000 ans semble indiquer qu’un roi cité dans la Bible aurait pu exister

6 mai 2019 04:38 Mis à jour: 11 juillet 2019 14:15

Une nouvelle étude portant sur une tablette de pierre vieille de près de 3 000 ans et gravement endommagée, appelée stèle de Mesha, suggère que le roi Balak aurait pu exister.

La stèle de Mesha est une tablette couverte d’écritures qui a été créée vers l’an 840 av. J.-C. sous le règne du roi Mesha dans l’ancien royaume de Moab, près de la Jordanie moderne. La tablette est célèbre pour décrire des événements de l’histoire d’Israël qui sont également décrits dans la Bible, selon Livius.org.

L’érudit français Charles Clermont-Ganneau avait tenté d’étudier la tablette de pierre dans les années 1800 à l’aide d’un estampage. Cependant, elle a ensuite été écrasée par une tribu locale et dispersée en morceaux.

Les fragments ont été découverts par la suite et sont aujourd’hui exposés au musée du Louvre à Paris. L’estampage s’est avéré inestimable pour aider à interpréter la stèle.

L’étude récente a été menée en étudiant de nouvelles photographies de la stèle et de l’estampage. La recherche a été publiée dans la revue Tel Aviv : The Journal of the Institute of Archaeology of Tel Aviv University in Israel.

Image de la stèle de Mesha. (Mbzt/Wikimedia Commons[CC BY-SA 3.0 (ept.ms/2Bw5evC)]))
« Il est maintenant clair qu’il y a trois consonnes au nom du monarque qui y est mentionné et que la première est une beth [une lettre de l’alphabet hébreu]. Nous proposons prudemment que le nom de la ligne 31 soit lu comme Balak, le roi de Moab mentionné dans l’histoire de Balaam aux chapitres 22 à 24 du Livre des Nombres », ont écrit les chercheurs dans l’abrégé de l’étude.

Il manque sept lettres au début de la ligne 31 de la stèle, car la partie inférieure est cassée. Ces lettres manquantes sont suivies des mots « moutons » ou « petits bovins du pays ».

« Ensuite, il y a un trait vertical qui marque le passage vers une nouvelle phrase, qui commence par les mots  (‘Et Hawronēn y habitait’). De toute évidence, un nom devrait suivre. Ensuite, il y a un beth lisible, suivi d’une section partiellement érodée, partiellement cassée avec un espace pour deux lettres, suivi d’un waw [une lettre hébraïque] et d’une lettre peu claire. Le reste de la ligne, avec un espace pour trois lettres, est manquant », précise l’abrégé.

Des chercheurs ont précédemment estimé que la ligne 31 faisait référence à la Maison de David. Cependant, les chercheurs de la nouvelle étude, Israël Finkelstein, Nadav Na’aman et Thomas Römer, croient que la lettre beth fait référence à « Balak ».

« Un examen attentif de la photographie de la stèle et des nouvelles images de l’estampage jette un nouvel éclairage sur les cinq lettres qui suivent à la ligne 31 », explique l’abrégé.

L’étude a débuté après la présentation de la stèle lors d’une exposition intitulée Mesha et la Bible, qui s’est tenue au Collège de France en collaboration avec le Musée du Louvre, du 14 septembre au 14 octobre 2018.

Dessin de la stèle de Mesha par Mark Lidzbarski, publié en 1898. (Mark Lidzbarski/Wikimedia Commons[Domaine public])
« C’était l’occasion de prendre de nouvelles photos à haute résolution de l’estampage et de l’examiner en détail par rapport à la stèle », ont déclaré les chercheurs dans l’abrégé.

Ronald Hendel, professeur de Bible hébraïque et d’études juives à l’Université de Californie à Berkeley, a déclaré à Live Science que la proposition des chercheurs en archéologie de l’Université de Tel Aviv est « très provisoire ».

Il a dit qu’une référence au roi Balak est improbable, car il existait 200 ans avant la création de la stèle.

Finkelstein, co-chercheur de l’étude, a dit : « L’étude montre comment une histoire dans la Bible peut inclure des couches (mémoires) de différentes périodes qui ont été tissées ensemble par des auteurs ultérieurs dans une histoire visant à faire progresser leur idéologie et leur théologie. Cela montre également que la question de l’historicité dans la Bible ne peut être validée aussi simplement. »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.