Taïwan condamne un ancien officier de l’armée pour espionnage à l’encontre du Falun Gong

Un drapeau taïwanais dans un port de la ville de Keelung, au nord du pays, le 1er avril 2025.
Photo: I-Hwa Cheng/AFP via Getty Images
La Haute Cour de Taïwan a condamné un ancien officier de l’armée à 14 mois de prison pour avoir tenté de recueillir des renseignements sur le Falun Gong pour Pékin.
Cet homme, Hsueh Chen-chun, a sollicité des informations détaillées sur le fondateur du Falun Gong, Li Hongzhi, et sa fille, tous deux citoyens américains, auprès d’un enquêteur taïwanais, sur ordre de deux responsables des services de renseignement chinois, en violation de la loi taïwanaise sur la sécurité nationale.
M. Hsueh a étudié dans une école militaire et a ensuite servi comme aviateur chevronné au sein du Commandement de la défense aérienne et des missiles de l’armée de l’air taïwanaise.
Lors d’un voyage d’affaires en Chine en 2014, il a fait la connaissance de deux responsables chinois du ministère de la Sécurité nationale, nommés Wang et Zheng, qui l’ont identifié comme un agent du renseignement, selon les procureurs.
Le duo travaille au quatrième bureau des services de renseignement chinois, en charge des affaires concernant Hong Kong, Macao et Taïwan. Ils ont pris en charge son billet d’avion pour ce voyage après avoir obtenu sa promesse de recueillir diverses informations, notamment des détails sur les membres de l’ambassade américaine de facto, l’Institut américain de Taïwan et les diplomates taïwanais à l’étranger.
Les deux hommes ont notamment demandé les informations relatives aux entrées et sorties du territoire d’une liste de personnes associées au Falun Gong, une discipline spirituelle fondée sur les principes d’authenticité, de compassion et de tolérance.
Des rapports d’organismes de défense des droits de l’homme et des témoignages de première main témoignent des efforts brutaux du régime communiste chinois pour éradiquer le Falun Gong, craignant que sa popularité ne menace son pouvoir. Les pratiquants de Falun Gong qui refusent d’abandonner leur foi sont souvent confrontés à de graves abus, notamment de longues peines de prison, des travaux forcés et même la mort par prélèvement forcé d’organes, entre autres formes de torture.
La décision du 21 août concernant Taïwan confirme également la portée mondiale de l’effort de répression transnationale chinois visant le groupe.
Aux États-Unis, le ministère a également incité des citoyens ou des résidents américains à commettre des actes similaires, notamment en demandant à des personnes de soudoyer l’IRS afin d’ouvrir une enquête contre Shen Yun Performing Arts – une compagnie fondée par des pratiquants de Falun Gong pour présenter « la Chine d’avant le communisme » et les abus commis dans la Chine moderne. Récemment, en Finlande, un ancien chef de Hong Kong, actuellement vice-président du principal organe consultatif politique chinois, a menacé des pratiquants de Falun Gong dans un stand d’information, ce qui lui a valu les reproches du ministère finlandais des Affaires étrangères.
À la demande des autorités chinoises, M. Hsueh a contacté à deux reprises en 2018 un enquêteur du Bureau d’enquête de la ville de New Taipei, M. Lai, alors camarade de classe de M. Hsueh, alors qu’ils préparaient un master à l’Université nationale Chengchi. Au cours d’un repas, M. Hsueh a montré la liste de noms à M. Lai et lui a proposé de lui fournir des renseignements sur la politique chinoise au niveau des provinces et des villes en échange de ces informations.
Il a ensuite partagé une photo de la carte de visite de M. Lai avec les responsables chinois via l’application chinoise WeChat.
M. Hsueh a nié à plusieurs reprises toute responsabilité et a déclaré qu’il avait l’habitude de « se vanter » et de « dire des bêtises ».
Mais la Haute Cour de Taïwan a estimé que M. Hsueh aurait dû être plus avisé, compte tenu de ses années à l’école des cadets et de son service militaire. La décision a rejeté un précédent appel de M. Hsueh et est définitive.
Depuis 2020, Taïwan a poursuivi près de 160 personnes liées à l’espionnage chinois, dont 95 officiers militaires actuels et anciens.
La Cour suprême de Taïwan a également confirmé le 21 août la condamnation à 26 mois de prison d’un pilote de l’armée de l’air, Shih Chun-cheng, pour avoir divulgué des informations sensibles sur la défense, notamment des détails relatifs au Hsiung Feng III, un missile supersonique à moyenne portée, conçu pour dissuader une éventuelle invasion chinoise.

Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.
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