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Un ancien dirigeant de Hong Kong menace des pratiquants de Falun Gong en Finlande

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Leung Chun-ying, ancien chef de l'exécutif de Hong Kong, menace les pratiquants de Falun Gong dans le parc Sibelius, à Helsinki, le 13 août.

Photo: Crédit photo : pratiquants de Falun Gong d'Helsinki

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Durée de lecture: 9 Min.

L’ancien dirigeant de Hong Kong, Leung Chun-ying, a menacé un groupe de pratiquants du Falun Gong en Finlande alors qu’ils recueillaient des signatures pour s’opposer aux violations des droits de l’homme en cours en Chine, renforçant les craintes du groupe religieux persécuté de voir sa sécurité menacée même après avoir fui le pays.
« Une fois que nous aurons vos noms, nous pourrons immédiatement vous retrouver à notre retour. Un par un », a déclaré M. Leung dans un enregistrement consulté par Epoch Times.
L’incident a eu lieu le 13 août dans le parc Sibelius d’Helsinki, une attraction touristique populaire où un stand d’information sur le Falun Gong a attiré des milliers de personnes au cours des derniers mois.
M. Leung, chef de l’exécutif de Hong Kong de 2012 à 2017, est désormais vice-président de la Conférence consultative politique du peuple chinois, le plus haut organe consultatif politique de Chine. M. Leung préside un puissant appareil chargé d’exercer une influence et de mener des opérations de renseignement à l’étranger pour faire avancer le programme de Pékin à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine, donnant ainsi un poids politique à ses propos.
Le stand d’information était orné de deux banderoles bleues attirant l’attention sur la persécution du Falun Gong en Chine. Devant, un homme et une femme faisaient des démonstrations d’exercices de méditation ; à côté d’eux se trouvait une table recouverte d’une nappe bleue, et plusieurs autres pratiquants discutaient avec les passants et les invitaient à signer des pétitions pour mettre fin à la torture et aux prélèvements forcés d’organes en Chine.
M. Leung s’est dirigé vers le stand avec sa femme, Regina Leung Tong Ching-yee, et deux autres hommes.
Un pratiquant de Falun Gong, qui a demandé à rester dans l’anonymat pour des raisons de sécurité, a déclaré avoir accueilli M. Leung en lui souhaitant la « bienvenue à Helsinki ».
M. Leung les a ensuite assaillis de questions et a rejeté la persécution comme inexistante, selon les pratiquants et les enregistrements partagés avec Epoch Times.
Le couple a sorti ses téléphones pour filmer les visages des gens, un acte que les pratiquants ont trouvé déconcertant – certains avaient fui la Chine récemment ou avaient encore de la famille dans le pays. Grâce à sa technologie avancée de reconnaissance faciale et à sa base de données policière exhaustive, le régime communiste peut utiliser photos et vidéos pour traquer les dissidents et harceler leurs familles, un procédé courant chez les dissidents chinois.
Le parti communiste chinois considère le Falun Gong, une pratique spirituelle fondée sur les valeurs de vérité, de compassion et de tolérance, comme l’un des « cinq poisons », au même titre que les Ouïghours, les Taïwanais, les militants tibétains indépendantistes et les défenseurs de la démocratie chinoise. Depuis 1999, les autorités chinoises se sont engagées dans une campagne nationale visant à éliminer cette pratique spirituelle en recourant à tous les moyens nécessaires, notamment aux arrestations arbitraires, à la torture, au travail forcé et au lavage de cerveau, des tactiques bien documentées par les groupes de défense des droits de l’homme et dans les rapports du Département d’État des États-Unis.
Plusieurs pratiquants de Falun Gong présents lors de la rencontre du 13 août avaient fui la Chine après avoir enduré des années de harcèlement, de surveillance et d’autres formes d’abus.
L’homme qui avait accueilli M. Leung plus tôt était l’un d’eux. Pour avoir refusé d’abandonner sa foi, il a perdu son emploi et s’est caché pendant huit ans. Des policiers avaient intimidé sa famille quelques mois auparavant, suite à un autre incident de harcèlement dans le parc.
La position politique de M. Leung et son passé d’hostilité envers le Falun Gong ont inquiété les pratiquants et les observateurs des droits de l’homme.
Levi Browde, directeur exécutif du Centre d’information du Falun Dafa, a déclaré que l’épisode du parc d’Helsinki marque « une partie d’une tendance plus large des responsables du Parti communiste chinois et de ses affiliés qui tentent d’intimider, de surveiller et de faire taire les pratiquants de Falun Gong en dehors de la Chine ».
« Le fait qu’un haut responsable chinois affronte personnellement des pratiquants de Falun Gong pacifiques dans une démocratie européenne souligne à quel point la répression du Falun Gong reste une priorité pour Pékin », a-t-il déclaré dans un communiqué, ajoutant que plusieurs des commentaires de M. Leung « illustrent également à quel point les responsables chinois sont eux-mêmes trompés par la propagande du PCC ».
Les pratiquants ont signalé l’incident à la police, qui est arrivée peu après le départ des Leung. Les officiers les ont assurés que leur stand était protégé par la loi finlandaise et ont promis de surveiller la zone afin de limiter toute interférence.
Le pratiquant qui a initialement salué M. Leung a confié qu’il ne s’attendait pas à ce qui a suivi.
« Il a dit qu’il pouvait ‘nous chercher’. À quoi cela servirait-il ? », a-t-il déclaré à Epoch Times.
D’après lui, il y a eu deux autres cas, au cours de l’année écoulée, où des partisans de Pékin les ont intimidés ou ont tenté de saboter le site.
En septembre 2024, deux hommes ont arraché les bannières du Falun Gong et ont averti deux pratiquants du Falun Gong qu’ils devaient « bien se tenir » s’ils voulaient être en sécurité en Finlande.

Deux Chinois ont renversé des banderoles du Falun Gong dans le parc Sibelius, à Helsinki, le 21 septembre 2024. (Crédits photo : pratiquants de Falun Gong d’Helsinki)

Deux hommes ont agressé verbalement un pratiquant de Falun Gong et ont tenté de lui voler son téléphone dans le parc Sibelius, à Helsinki, le 16 janvier 2024. (Crédit photo : pratiquants de Falun Gong d’Helsinki)

En janvier, deux hommes différents l’ont insulté, lui et sa foi, et ont tenté de lui voler son téléphone.
« Nous l’avons déjà signalé à l’ambassade de Chine », a déclaré l’homme dans un enregistrement transmis à Epoch Times.
La confrontation du 13 août est le dernier rappel de la répression implacable de Pékin, a souligné le témoin.
« Nous sommes hors de Chine, mais on ne se sent pas vraiment en sécurité », a-t-il déclaré. « Le Parti communiste chinois tente toujours de nous persécuter. »
M. Browde a évoqué la détention et les poursuites judiciaires contre les pratiquants de Falun Gong en Serbie et en Russie, à l’approche des visites du dirigeant chinois Xi Jinping, pour souligner ses inquiétudes quant à l’influence profonde de la Chine sur d’autres pays. En juillet, la Russie a condamné une femme détenue depuis l’année dernière à quatre ans de prison.
« Alors que le régime chinois intensifie ses campagnes mondiales d’intimidation et de coercition, il est essentiel que les démocraties prennent des mesures pour protéger les communautés vulnérables comme le Falun Gong et les citoyens finlandais pratiquant cette religion », affirme M. Browde. Il a exhorté les autorités finlandaises à condamner publiquement le comportement de M. Leung et à enquêter sur la surveillance et le harcèlement exercés par la Chine à l’encontre de ce groupe religieux dans le pays.
Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.

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