Temps de l’enfant : bientôt des cours allégés et des semaines de 5 jours d’école ?
Une semaine de cinq jours "pleins", des apprentissages pratiques et des activités artistiques et sportives l'après-midi, des projets éducatifs de territoire plus ambitieux et un ministère de l'Enfance : telles sont les principales mesures mises sur la table par la Convention citoyenne sur les temps de l'enfant, qui a rendu ses conclusions dimanche.
Photo: MARTIN BUREAU/AFP via Getty Images
Au total, vingt propositions ont été formulées par les 133 citoyens réunis régulièrement depuis juin au Conseil économique, social et environnemental (Cese), avec une priorité : repenser en profondeur les rythmes scolaires afin de mieux répondre aux besoins des enfants.
Vers une semaine scolaire uniformisée
Passer à la semaine de cinq jours pleins, de l’école élémentaire au lycée, afin d’instaurer une plus grande stabilité dans le rythme des enfants et d’alléger la journée de classe. Cette semaine de cinq jours est « largement répandue dans les autres pays » et la France est « le seul pays de l’OCDE » à conserver le modèle actuel d’organisation, souligne le rapport final adopté dimanche.
Reculer le début des cours à 9 heures au collège et au lycée, pour « favoriser une meilleure attention » en classe et renforcer l’efficacité des apprentissages, en tenant compte des besoins physiologiques et des rythmes biologiques des adolescents.
Respecter strictement l’alternance entre sept semaines de cours et deux semaines de vacances, en réduisant le zonage de trois à deux zones pour les congés d’hiver et de printemps, afin de mieux s’aligner sur les rythmes chronobiologiques des enfants.
Matinées d’apprentissages, après-midis pratiques
Réserver les matinées aux apprentissages théoriques et les après-midis aux enseignements pratiques, avec des projets interdisciplinaires favorisant l’expérimentation, ainsi que des ateliers de vie quotidienne (bricolage, cuisine, couture, gestion du budget, éducation à la citoyenneté). Après 15h30, des activités artistiques et sportives seraient proposées au sein des établissements scolaires.
Repenser le bâti scolaire et les espaces de vie pour offrir un environnement plus agréable et chaleureux, propice à l’épanouissement des élèves, alors que « beaucoup d’établissements scolaires sont vétustes, mal isolés et peu adaptés ». L’objectif est de réduire « le stress et la fatigue », mais aussi « les phénomènes de harcèlement et de violence ».
Un ministère de l’Enfance et un encadrement du numérique
Créer un ministère de l’Enfance afin de rassembler des compétences aujourd’hui dispersées entre plusieurs portefeuilles et de rendre obligatoire l’élaboration de Projets éducatifs de territoire plus ambitieux. Ceux-ci bénéficieraient de moyens financiers et humains dédiés, alloués par l’État via ce nouveau ministère, pour placer l’enfant au cœur des politiques publiques qui le concernent.
Informer, sensibiliser et accompagner les enfants, leurs parents et leurs encadrants aux usages du numérique, tout en renforçant la régulation : interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans, interdiction du téléphone portable à l’école élémentaire et au collège, suspension des mises à jour des espaces numériques de travail sur des plages horaires définies, paramétrage par défaut des téléphones des mineurs en fonction de leur âge et hausse des amendes infligées aux géants du numérique en cas de violation.
Articles actuels de l’auteur
